Lyon connaît la chanson

Lyon pouvait difficilement être plus heureux lors du tirage au sort. Les Gones ont hérité de Nicosie, l'adversaire que tous les deuxièmes de groupe voulaient rencontrer. Sur le papier, Lyon fait figure de favori. Et une sortie de route contre cette équipe peu connue ferait même tâche. Car l'OL est un habitué de ces rendez-vous européens avec cette 9e participation consécutive aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions et possède beaucoup plus d'expérience que son adversaire. Jamais une formation de la petite île méditerranéenne n'avait en effet atteint ce niveau de la compétition. Mais Rémi Garde, conscient que son équipe ne tourne pas à plein régime, se veut prudent et souligne la qualité de la formation chypriote qui a battu le Zenit Saint-Petersbourg (2-1) et le FC Porto (2-1). "L'OL est certainement plus expérimenté que l'APOEL Nicosie. Mais il y a dans mon équipe plus de jeunes joueurs qu'à l'APOEL, prévient l'entraîneur lyonnais. C'est la même remarque qu'après le tirage : l'expérience des deux clubs, les budgets ne serviront pas à grand-chose demain à 20h45. Avant la rencontre, je me concentre sur le sportif."

Si l'expérience parle pour l'équipe rhodanienne, Lyon n'est pas serein avant ce huitième de finale aller. La faute à une fragilité défensive chronique. L'OL vient de prendre 8 buts lors de ses 5 dernières sorties. Mais le mal ne date pas d'hier. Avant de retrouver l'APOEL qui possède, à l'inverse, un bloc défensif solide en C1 cette saison, Lyon a concédé au moins un but à l'occasion de 30 de ses 37 matches officiels. Or dans ces matches aller-retour de la Ligue des Champions, il faut savoir se montrer solide pour aller le plus loin possible. Aux Gones de faire parler leur expérience mardi soir à Gerland pour ne pas hypothéquer leur chance ou se compliquer la vie avant le retour. "Il est indispensable de retrouver un équilibre défensif", prévient Garde.

Ils ne se croiseront pas souvent mardi soir. Mais s'il y a des buts, il a de fortes chances qu'ils soient dans les bons coups. Opérés cet hiver, Ailton et Manduca, les deux attaquants brésiliens de Nicosie, peuvent tenir leur place même si le second pourrait débuter sur le banc.  A eux deux, ils ont marqué cinq des six buts de l'APOEL cette saison en C1. L'OL a aussi son duo d’hommes décisifs. Lisandro et Bafetimbi Gomis ont inscrit six de neuf buts lyonnais sur la scène européenne cette saison. Si le second nommé a inscrit plus de la moitié des réalisations rhodaniennes, l'Argentin, qui n'a joué que deux rencontres en Ligue des Champions cette saison, aime les grands matches et sera à surveiller de près.

"Je laisse les commentaires se faire, ce sont les mêmes qu'après le tirage. De l'intérieur, on ne voit pas les choses exactement de la même manière. Je ne vois pas où est l'obligation de se qualifier ou la facilité de le faire. L'APOEL mérite le respect. Il faudra de la patience. La configuration de l'APOEL va ressembler à celles de Caen et de Bordeaux. Il va falloir être à la fois patient et capable de mettre du rythme dans ce match afin de trouver la faille."

Remi Garde doit juste se passer des services de Dejan Lovren, en phase de reprise. Kim Källström, absent face à Caen, va ainsi retrouver sa place au milieu et envoyer Clément Grenier sur le banc. Sinon, l'équipe lyonnaise devrait ressembler à celle de ce week-end même si un doute persiste en défense centrale : Garde va-t-il aligner le jeune Samuel Umtiti ou l'expérimenté Cris ? Pour l'APOEL,  les deux piliers de la défense, le Portugais Paulo Jorge et le Brésilien Oliveira, tous deux légèrement blessés, ont été ménagés ce week-end en championnat mais restent incertains pour la rencontre à Lyon.

Lyon : Lloris - Réveillère, B. Koné, Cris, Cissokho - Gonalons, Källström - Briand, Lisandro, Bastos - Gomis

Apoel Nicosie : Chiotis - Poursaitidis, Paulo Jorge, Kaka, Boaventura - Nuno Morais, Helio Pinto - Charalambides, Marcinho, Trickvoski - Ailton