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Borussia - OM : Cantona, fondu, râleur, bleu et blanc : voici Jordan Ayew

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/10/2013 à 19:05 GMT+2

Jordan Ayew renvoie l'image d'un gosse gâté à qui la vie a donné beaucoup. Mais qui est-il vraiment ? Voici cinq choses que vous ignoriez peut-être sur l'attaquant ghanéen de l'OM, encore candidat pour remplacer André-Pierre Gignac à la pointe de l'attaque marseillaise.

FOOTBALL 2013 Rennes-OM (Jordan Ayew)

Crédit: AFP

Pas de langue de bois !

Divonne-les-Bains, 27 juillet 2012. Pour son deuxième stage d'avant-saison, l'OM a installé ses quartiers dans un luxueux hôtel posté à la frontière franco-suisse à quelques brasses du lac Léman. A la tête du club olympien depuis moins d'un mois, Elie Baup va découvrir Jordan Ayew. Le jeune Ghanéen, qui n'a pas encore 21 ans, se fait remarquer lors d'une conférence de presse plutôt acidulée. Assis face à une poignée de journalistes dans les salons du "Grand Hôtel", Jordan livre ses vérités, souvent crues, sur sa situation à Marseille. Catonné à un rôle de remplaçant sous l'ère Deschamps, le cadet des frères Ayew affiche ses ambitions, quitte à déranger dans un milieu du foot où la loi du silence se révèle souvent la marche à suivre pour réussir.
"Je pense à ma progression, et pour progresser, il faut jouer, ose-t-il avancer. Je me sens prêt. Je n'ai pas envie d'attendre vingt-sept ou vingt-huit ans pour m'exprimer régulièrement." A trois mètres de lui, Elie Baup converse avec la presse, ne se doute pas de la sortie que vient d'effectuer son jeune joueur. Tête baissée, verbe peu audible, Jordan répond aussi de ses options capillaires particulières. Alors que le staff a demandé aux jeunes de raser leurs crêtes trop voyantes, Ayew n'en a cure. Il parade avec sa chevelure peroxydée. "Je ne suis pas un jeune ! Ça ne me concerne pas !" Pas d'opération tondeuse pour le fils d'Abedi Pelé... Ce jour-là, Jordan Ayew montre le côté pile d'une personnalité à double face. Tantôt rebelle, tantôt résigné : l'enfant d'Accra oscille entre deux mondes qu'il n'a pas encore apprivoisé.

Il a le sang bleu et blanc

Jordan Ayew a finalement su se rapprocher d'Elie Baup. Lui confier ses envies de départ pour mieux s'inscrire dans la durée à Marseille. "Je peux finir ma carrière à l'OM, jure-t-il alors que plusieurs clubs lui tendent les bras. Je l'ai toujours dit ! A Marseille, il y a tout pour réussir. Je suis comme à la maison. J'ai grandi ici. J'ai envie d'apporter à ce club car il m'a beaucoup donné. Je n'ai pas d'intention de départ. J'espère rester le plus longtemps possible. Des joueurs de 28 ans rêvent de jouer à l'OM. Moi, je n'ai que 21 ans ! Même si l'OM était quinzième, je resterais fidèle !"
Elevé par ses grands-parents dans les beaux quartiers d'Accra au Ghana, Jordan Ayew a intégré le centre de formation de l'OM à treize ans. Depuis, il n'a plus quitté Marseille. Champion de France des moins de seize ans, Jordan Ayew a marqué son premier but en pro dès son premier match en Ligue 1. Le 16 décembre 2009, il inscrivait le premier but de l'OM à Lorient (victoire 2-1). "Il a l'OM et le foot dans le sang, explique Rod Fanni, très proche de la famille Ayew. C'est un vrai! Il donne une image qui n'est pas la sienne. Ça me fait ch... de voir tout ce qu'il prend dans la gueule. Il est adorable. C'est l'un des plus gentils du vestiaire. Il est entier. Les gens adorent des joueurs qui aiment moins l'OM que lui". Fan de l'OM, Jordan ne supporte pas de voir son équipe s'incliner, quitte à péter les plombs...

Un faux air de Cantona

Sa réputation de "sale gosse" le suit comme une ombre. Paroxysme de cette sensibilité à fleur de peau, son expulsion contre Evian l'hiver dernier. Entré à la 73e minute de jeu, Jordan prend un premier jaune à la 74e puis un second une minute plus tard. Cette propension à ne pas se maîtriser caractérise cet athlète d'1m82 pour 80 kg prêt à tout pour l'emporter. "C'est un super gars, prévient Fanni. Il est râleur mais plein d'émotions". "Il me fait penser un peu à Cantona, ose un de ses anciens éducateurs à l'OM. Il possède une technique aussi forte que son caractère".
Caché dans l'ombre d'André-Pierre Gignac depuis la saison dernière, Jordan Ayew entrevoit la lumière. Buteur en fin de match contre Arsenal (1-2) sur un penalty rageur, il s'est vu offrir la possibilité de briller ensuite en raison de l'absence d'APG, blessé au pied. Sans réussite, mais sans susciter les doutes de son technicien. "Il possède un potentiel énorme, affirme Baup qui a appris à le découvrir. Il a l’instinct du buteur. Dans la finition, il est déjà redoutable. Il aime frapper au but et se sert d’un physique incroyable de tonicité".

Un fondu de foot qui regarde tous les matches

Ses qualités, Jordan Ayew les a aussi façonnées en regardant des centaines de matches. Devant son écran de télévision, le jeune Ghanéen dissèque, analyse, réfléchit. Et débriefe avec son coach. "J'ai étudié avec lui le placement d'Olivier Giroud, raconte Baup. On a vu ensemble des séquences de jeu du buteur d'Arsenal. Il faut dire que Jordan connaît tout du football, des équipes et des joueurs. Il est toujours rivé sur son petit écran à regarder des matches. Les deux frères sont des fondus." Esthète du foot, Ayew s'agace de ne pas pouvoir réussir tout ce qu'il tente. Vue de l'extérieur, cette attitude peut paraître agaçante. Surtout lorsque Jordan baisse la tête et évite toute tentative de sourire. "Quand il est arrivé chez les pros, il baissait la tête à chaque fois qu'il serrait la main à quelqu'un, raconte un proche. Je lui ai dit : lève la tête ! Depuis, ça va mieux mais il y a encore du travail."

Ses stats progressent

Fils d'Abedi Pelé, légende vivante de l'OM, petit frère d'André Ayew, égérie actuelle de l'effectif olympien, Jordan peine à se faire un prénom dans son club de cœur. Si son jeu a progressé depuis ses débuts en Ligue 1, il doit encore franchir un palier pour montrer qu'il peut définitivement s'imposer à Marseille. Avec des statistiques en progression constante (2009-2010 : 1 but, 2010-2011 : 2 buts, 2011-2012 : 7 buts, 2012-2013 : 10 buts) et un palmarès déjà bien fourni (champion de France en 2010, vainqueur du trophée des champions et de la Coupe de la Ligue en 2011), Jordan Ayew, très attachant en privé, a une image renfrognée à effacer pour, peut-être, totalement se libérer sur le terrain. 
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