Bayern Munich : Pour aller au bout, Guardiola va devoir corriger le tir en défense

Le Bayern s'est qualifié aux dépens de Benfica en se contentant d'un match nul (2-2) à Lisbonne ce mercredi. Depuis l'arrivée de Pep Guardiola en Bavière, sur les huit déplacements en matches à élimination directe, son équipe n'en a remporté qu'un seul. Et c'est surtout à cause d'une défense qui tangue. Les Portugais ont réussi à marquer deux fois alors qu'ils étaient privés des attaquants Jonas et Mitroglou, qui pèsent respectivement 32 et 22 buts cette saison, de leur maître à jouer Gaitan et du capitaine Luisao, redoutable sur coups de pied arrêtés.

En demi-finale, l'opposition devrait être toute autre. Le Real Madrid de Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et Gareth Bale représente une force de frappe sans commune mesure avec les Pizzi, Carcela et Jimenez de Benfica. Le Manchester City de Sergio Agüero, Kevin De Bruyne et David Silva aussi. L'Atlético d'Antoine Griezmann a lui toutes les armes pour faire mal au Bayern, comme il l'a fait au Barça, avec sa capacité à contrer. Face à ces trois potentiels adversaires, avec le même rendement défensif, l'addition pourrait encore être plus lourde. Et cette fois coûter la qualification.

L'équipe munichoise n'a pas concédé énormément d'occasions, monopolisant le ballon une grande partie du match et faisant preuve d'une certaine maîtrise. Mais elle a beaucoup été en difficulté proportionnellement au nombre d'incursions tranchantes de ses adversaires. Sur divers types d'actions. Jimenez a ouvert le score sur un centre dans le dos de la défense (27e). Il a raté le doublé sur un centre en retrait qui a mis hors de position tous les défenseurs (30e). A la 74e minute, Javi Martinez a été pris de vitesse en un contre un par Guedes et aurait même dû être expulsé sur la faute qui a entraîné le coup franc de l'égalisation (2-2).

Les maux de l'arrière-garde allemande observés ces derniers mois sont encore bien présents. Face à la Juventus, déjà, celle-ci avait grandement souffert. Deux buts avaient été encaissés à l'aller (2-2) comme au retour (4-2). A l'Allianz Arena lors de la seconde manche, Morata et Cuadrado avaient même ridiculisé les Munichois. Si aucun but n'avait été encaissé lors du quart aller, le contenu n'avait pas forcément rassuré. Pep Guardiola a maintenant besoin de trouver des solutions, notamment lors des rencontres disputées à l'extérieur. Sur les 13 derniers déplacements en C1 du Bayern, 18 buts ont été encaissés.

Rarement, le technicien espagnol peut aligner une équipe stable dans ce domaine. Confronté à des blessures de longue durée et à répétition, il est contraint de bricoler. Jérôme Boateng, Mehdi Benatia et Holger Badstuber sont autant de titulaires en défense centrale qu'il ne peut aligner. Joshua Kimmich, milieu de terrain, y dépanne cette saison, sans en avoir forcément le profil. Cette fois, il était associé à Martinez, expérimenté et davantage rôdé à ce poste même s'il est aussi milieu de formation. Mais la présence de l'Espagnol, de retour il y a deux semaines après plusieurs mois d'absence, n'a pas vraiment changé la donne.

En plus, Guardiola avait décidé d'aligner un milieu renforcé, avec Xabi Alonso, Arturo Vidal et Thiago Alcantara dans un 4-3-3. Cela n'arrive pas si souvent que seuls trois joueurs offensifs soient alignés d'entrée. Pour avoir la possession du ballon et le faire tourner, c'est efficace. Pour apporter de la densité dans l'axe du terrain, ce n'est pas si flagrant sur ce match-là. Sans compter que Manuel Neuer a, une fois n'est pas coutume, commis une erreur grossière qui a coûté un but. Pour que Guardiola parte sur un sacre européen, c'est à tous les étages que ce Bayern devra être plus solide. Peut-être avec Boateng en sauveur, au moins pour la demi-finale retour.