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Ligue des Champions : Luis Enrique, ce qui n'a pas marché à Rome est une réussite au Barça

Nicolas Sbarra

Mis à jour 16/09/2015 à 07:34 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Avec le FC Barcelone (20h45), Luis Enrique revient à Rome, où il a commencé à entraîner chez les pros. A l'époque, sa recette du succès à la sauce catalane n'avait pas pris en Italie.

Luis Enrique, l'entraîneur du Barça.

Crédit: AFP

Luis Enrique va retrouver ce mercredi un Stade olympique de Rome qui ne devrait pas lui réserver un accueil très chaleureux. Lors de son passage sur le banc de la Roma en 2011/2012, l’actuel entraîneur du FC Barcelone n’avait pas laissé un souvenir impérissable aux supporters du club giallorossi. Au contraire. Sous sa direction, la Louve avait terminé seulement septième de Serie A en perdant les deux derbies. Elle avait également été sortie au tour préliminaire de Ligue Europa et n’avait pas vu plus loin que les quarts de finale de la Coupe d’Italie.
L’Espagnol, recruté pour inculquer une méthode barcelonaise à l'équipe romaine, "n’a pas su se faire comprendre", de l’aveu de Daniele De Rossi. Au FC Barcelone, où il avait déjà entraîné la réserve, cela a été tout l’inverse la saison passée. Un triplé retentissant, coupe-championnat et Ligue des champions, avec 50 victoires en 60 rencontres. Ce qui marche actuellement en Catalogne n’a pas été couronné de succès en Italie.

Le style de jeu

Luis Enrique a joué au Barça et a débuté sa carrière d’entraîneur chez les Blaugrana, remplaçant un certain Pep Guardiola à la tête de l’équipe B. Il ne pouvait en être autrement, son projet de jeu est basé sur des préceptes offensifs, s’appuie sur une forte possession. C’est ce qu’il a tenté d’instaurer à la Roma, même s’il n’avait pas forcément les armes pour. L’Espagnol a fait jouer haut sa défense, composée dans l’axe de Gabriel Heinze, Simon Kjaer ou Nicolas Burdisso. Pas les meilleurs profils pour couvrir les espaces dans le dos. Ses latéraux évoluaient principalement dans le camp adverse pour apporter offensivement. Mais les espaces étaient béants derrière.
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Luis Enrique à l'AS Rome en 2012

Crédit: AFP

En Italie, la culture tactique est probablement plus évoluée qu’ailleurs. La rigueur fait partie intégrante du jeu des équipes transalpines. Luis Enrique l’a appris à ses dépens. Les techniciens adverses ont rapidement trouvé la solution pour contrer cette Roma joueuse. Les contres ont été menés tambour-battant en partant des côtés, dans le dos des latéraux, pour se conclure dans l’axe. Pour 60 buts marqués, 54 ont été encaissés. Ce qui a fait de la Roma la 14e défense seulement du championnat. Encore jeune technicien, Luis Enrique n’a pas su trouver les clés.
Avec Barcelone, ce jeu de possession est ancré dans l’ADN du club. Il est pratiqué dans toutes les équipes, chez les pros comme chez les jeunes. Les joueurs sont préparés à cela, ont les qualités pour évoluer de cette manière. Et cela fait des merveilles. Si l’attaque carbure à plein régime, avec les meilleurs joueurs du monde à leur poste, la défense n’est devenue qu’un relatif point faible. Le Barça a fini largement meilleure défense de Liga la saison passée, 110 buts marqués et 21 encaissés, les chiffres parlent d’eux-mêmes.
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Luis Enrique, l'entraîneur du Barça, soulève le trophée de la Ligue des champions - 2015

Crédit: AFP

Le recrutement et la stabilité de l’équipe

Luis Enrique a pu accueillir les recrues qu’il souhaitait. Mais c’est un constat d’échec qui a ponctué les passages de José Angel et Bojan, qui n’a pas explosé comme attendu (7 buts sur toute la saison). Ses dirigeants aussi furent responsables d’erreurs de casting. Simon Kjaer, Maarten Stekelenburg, surnommé "Stekelenbourde" lors de son passage à Rome, Erik Lamela, dont les performances n’ont pas été à la hauteur de ce qu’il a réalisé lors de la saison suivante (4 buts puis 15 buts, en 29 puis 33 matches de championnat) ou encore Marco Borriello, 0 but en 7 matchs de Serie A, avant de partir au mercato d’hiver.
Avec ça, difficile de constituer une équipe-type. Daniele De Rossi a été essayé comme défenseur central, Rodrigo Taddei et Simone Perrotta ont glissé à des postes de latéraux complètement nouveaux pour eux. L’équipe a été souvent bouleversée. Le manque de continuité et d’automatismes entre un certain nombre de joueurs n’ont pas aidé pour obtenir des résultats.
Au Barça, Luis Enrique n’a pas eu de problème pour installer un onze type. Certains cadres étaient déjà bien installés et les joueurs recrutés se sont imposés. Quand sa suspension a pris fin, Luis Suarez a de suite été performant, permettant au Barça de retrouver un véritable avant-centre. Au milieu, Ivan Rakitic a réalisé une très grande saison, apportant un plus à cette équipe, n’étant pas simplement une alternative à un Xavi vieillissant. Derrière, si Thomas Vermaelen a été blessé toute la saison, Jérémy Mathieu a rendu des services précieux. Dans les buts, Claudio Bravo et Marc-André ter Stegen, qui se sont partagé le temps de jeu entre les compétitions, n’ont pas démérité.
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Ivan Rakitic, le milieu du Barça, reçoit les consignes de son entraîneur, Luis Enrique

Crédit: Panoramic

La gestion des egos

Le technicien asturien a pour principe qu’aucun joueur ne doit avoir de passe-droit. Il n’a pas transigé, même pour Francesco Totti, véritable idole à la Roma. En début de saison, il avait placé le capitaine emblématique de l’équipe sur le banc. Face au Slovan Bratislava en tour préliminaire de C3, Totti était remplaçant à l’aller et a été remplacé à un quart d’heure de la fin au retour. Le score était alors de 1-0, comme à l’aller pour les Slovaques, un résultat synonyme de prolongation. Mais après l’entrée de Stefano Okaka, la Roma a encaissé l’égalisation et a été éliminée. Les supporters romains n’ont jamais pardonné à Luis Enrique ce choix lourd de conséquences.
Au Barça, il a aussi placé Lionel Messi et Neymar sur le banc. Notamment lors de la défaite chez la Real Sociedad (1-0). C’est mal passé dans le groupe, ses relations avec l’Argentin ont été qualifiées de très fraîches dans les médias. Mais Luis Enrique s’en est remis. Il a pu compter sur des précieux soutiens au sein du vestiaire et du club. Xavi et Carles Puyol ont été des relais de poids pour apaiser la situation, ce que l’entraîneur espagnol n’avait pas trouvé à Rome. Piqué, remplaçant en début de saison dernière, a fini en trombe, comme titulaire. Le dénouement : le défenseur et ses coéquipiers, après la victoire en Ligue des champions, ont porté en triomphe leur entraîneur. Comme Pep Guardiola en 2011 et 2012.
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Luis Enrique, l'entraîneur du Barça, vainqueur de la Ligue des champions 2015

Crédit: Imago

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