ASM-Manchester City : L'attaque et les crocs, la recette de l’exploit pour Monaco

Louis-II pourrait bien être le théâtre d'une nouvelle orgie de buts. Monaco et Manchester City vont s'y retrouver trois semaines après le match spectaculaire et riche en rebondissements qui avait vu la formation de Josep Guardiola prendre une option dans l'optique d'une qualification pour les quarts de finale. Au moins, les hommes de Leonardo Jardim savent à quoi s'attendre. Le club anglais ne viendra pas "garer le bus" sur le Rocher. Le technicien catalan n'a jamais adhéré à ce type de principe. Son équipe viendra pour jouer. Et pour gagner.

A première vue, ce n'est pas pour déplaire à Monaco. Marquer, c'est ce dont l'équipe de Jardim a besoin et ce qu'elle sait faire de mieux. La meilleure attaque d'Europe doit trouver les filets au moins deux fois pour espérer franchir ces huitièmes de finale et elle a les atouts pour ça. De Thomas Lemar à Radamel Falcao, auteur d'un doublé et annoncé titulaire malgré un coup reçu face à Bordeaux (2-1), en passant par Bernardo Silva, Valère Germain ou Kylian Mbappe. Et, au-delà des individualités, c'est aussi par son style et son collectif que l'ASM a les moyens de percer la défense de City.

Mais marquer, ce n'est pas vraiment le problème pour Monaco. Gagner par deux buts d'écart, ça implique aussi, surtout, de mieux contenir l'attaque de Manchester City qu'à l'aller. L'absence de Kamil Glik, suspendu, et la mauvaise passe traversée par Danijel Subasic ne sont pas de nature à rassurer dans cette optique. Mais pour l'ASM, la solution est d'abord mentale. Les Monégasques avaient failli dans ce domaine durant les vingt dernières minutes à l'Etihad en concédant trois buts qui pourraient valoir très cher à l'heure du verdict de ce huitième de finale.

Pour renverser City, Monaco devra surtout montrer ses crocs. Ce que l'équipe de Jardim n'a jamais vraiment été amenée à faire jusqu'ici cette saison, et ce qui lui avait fait cruellement défaut dans l'enceinte mancunienne, en particulier sur les coups de pied arrêtés défensifs. C'est un ingrédient indispensable dans la recette de l'exploit. Car sortir l'un des demi-finalistes de la saison passée, et éliminer l'équipe de Josep Guardiola de la Ligue des champions, ce serait en effet un exploit. Le seul qui puisse permettre au football français d'avoir encore un représentant en C1 au printemps.

C'était la surprise du chef au match aller. Et Kylian Mbappe n'avait pas déçu. Auteur d'un but à l'Etihad, la pépite monégasque de 18 ans a depuis confirmé sa forme étincelante avec un doublé face à Nantes (4-0) et un but déterminant, celui de l'ouverture du score, contre Bordeaux (2-1). Par sa vitesse, sa capacité d'élimination et son instinct face au but, il a le profil parfait pour faire mal à la charnière un peu lourde de Manchester City. C'est un atout dont Monaco ne peut pas se passer au moment de faire face à son destin en Ligue des champions. Car il est celui qui peut le forcer.

1 : Monaco et Manchester City n'ont préservé leur but inviolé qu'une seule fois en Champions League cette saison. Un 0-0 entre les deux équipes à Louis-II n'en est que moins probable.

90 : Auteur de 5 buts en Ligue des champions cette saison, Sergio Agüero marque en moyenne une fois toutes les 90 minutes dans cette compétition en 2016-17. Le voir marquer à Louis-II n'en est que plus probable.

3 : Monaco est sorti vainqueur de ses trois dernières confrontations avec des clubs anglais dans les tours à élimination directe en Ligue des champions. Les Monégasques avaient éliminé Manchester United en 1997-98, Chelsea en 2003-04 et Arsenal en 2014-15. Avec City, ça ferait un joli Grand Chelem…

Monaco peut battre City. Par deux buts d'écart, c'est quand même beaucoup moins net. Parce que Kamil Glik n'est pas là et cela prive l'ASM de son meilleur défenseur pour défier l'une des meilleures attaques d'Europe. Et une équipe expérimentée. Avec Josep Guardiola sur son banc et des joueurs confirmés au niveau européen, le club mancunien a, en plus du break d'avance pris à l'aller beaucoup d'arguments pour résister à l'attaque monégasque et rejoindre les quarts de finale. Certainement plus que Monaco. Cela donnerait toute la dimension de l'exploit de l'ASM si elle se qualifiait.