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Juventus : Paulo Dybala régale, mais est-ce suffisant pour le Ballon d'Or ?

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 02/05/2017 à 23:40 GMT+2

Paulo Dybala est le joueur qui monte dans le panorama du football mondial, au point de figurer parmi les favoris pour mettre fin à la mainmise du duo Cristiano Ronaldo-Messi sur les récompenses individuelles. Mais le chemin est encore long pour l'attaquant de la Juventus.

Dybala

Crédit: AFP

"La moitié de l’Europe voulait Paulo, mais il a choisi la Juve avec laquelle il veut tout gagner y compris - et sans prétention aucune - le Ballon d’Or." Voilà, je m’en lave les mains, ce n’est pas moi qui en ai parlé mais bien Pierpaolo Triulzi, l’agent de Dybala, quelques jours après la prolongation de contrat de son client jusqu’en 2022. Quoi qu’on en dise, les récompenses individuelles sont toujours autant prisées par les footballeurs, et concernant l’édition 2017 de la plus prestigieuse d’entre elles, l’attaquant de la Juventus est en train de prendre place dans la short-list des possibles lauréats. Les verdicts les plus importants de cette saison 2016-17 doivent être encore rendus, mais on peut commencer à tirer des plans sur la comète car cela ne dépend justement pas uniquement de ça.

Le match référence, enfin !

Jusqu’à il y a deux semaines, Paulo Dybala, c’était surtout des excellentes prestations en Serie A faites de gestes techniques de grande classe, de buts spectaculaires et d’un sens du jeu inné, mais il lui manquait encore quelque chose pour atteindre la "majorité" footballistique. Cela peut paraitre stéréotypé mais tant qu’un joueur de sa trempe, qui plus est évoluant au poste d’attaquant, n’a pas sorti une prestation majuscule dans la plus importante des compétitions de clubs, il ne fait pas partie du gotha.
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Paulo Dybala

Crédit: Eurosport

Pourtant, il a eu l’occasion de s’illustrer depuis son arrivée à Turin, sauf que sa première campagne en Ligue des champions s’était soldée par un seul but en 419 minutes de jeu (contre le Bayern en 8èmes aller), et cette saison, à cause notamment d’un pépin physique, il a encore eu du mal à se montrer à son avantage. Un pion lors du 4-0 chez la Dinamo Zagreb, un penalty lors du 8ème retour contre Porto, c’était tout avant le choc face au Barca durant lequel Dybala s’est illustré avec deux buts de belle facture permettant à la Juve de se mettre sur de bons rails. La soirée parfaite pour être définitivement présenté au monde du football mais une prestation qui ne doit pas rester un acte isolé.

Trop loin du but… et de l’Espagne ?

Il n’est pas question de remettre en cause les qualités techniques du joueur, mais si mon insistance concernant la colonne "buts" de sa fiche de stats peut paraitre stéréotypée, c’est parce qu’une chose me marque lorsque je regarde les matches de Dybala : sa tendance à fuir la surface de réparation. Sur un tableau noir, il figure en soutien d’Higuain au centre du 4231, mais sur le terrain, c’est autre chose. J’ai consulté sa "heatmap", ou carte de chaleur, (la fameuse vision "predator") et l’ai comparée avec celles de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, les vainqueurs des 9 derniers Ballons d’or. Il n’y a pas photo. Pour les deux rivaux, ça rougit énormément dans les 16m50 et aux alentours, une couleur que l’on retrouve le long de la ligne de touche de droite, dans le rond central et parfois même dans sa propre moitié de terrain pour la Joya. C’est une conséquence des consignes tactiques d’Allegri qui lui impose des tâches défensives nécessaires pour garantir l’équilibre de l’équipe. Cela se paye en termes de dangerosité offensive, et par conséquent, en visibilité.
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Paulo Dybala - Juventus 2017

Crédit: AFP

Les stars du Real et du Barca ont aussi la "chance" d’évoluer en Liga. Pour deux raisons. D’une, parce qu’il s’agit d’une compétition génétiquement plus joueuse qui leur permet donc de marquer beaucoup. L’exceptionnelle prolificité de cette édition de Serie A ne doit pas induire en erreur, les équipes, surtouts moyennes et petites, couvrent très bien les espaces. De deux, la Liga et ses clubs phare opèrent un charme irrésistible sur les votants des récompenses individuelles, qu’ils soient, joueurs, entraineurs, capitaines ou journalistes. Et le contraire serait étonnant vu les performances des formations espagnoles en Coupes d’Europe. La Serie A elle, n’existe que par la Juve, ce qui est insuffisant pour être correctement considéré. Je n’excuse pas ce raisonnement, mais disons que je le comprends.

Conquérir l’Argentine… et les réseaux sociaux

Sans Euro ni Coupe du Monde au programme, le critère des sélections importe peu en théorie. Or, je trouve qu’on néglige trop cette facette lorsqu’on dissèque la trajectoire de Dybala. Depuis ses débuts en octobre 2015, il n’a cumulé que six sélections pour deux seules titularisations dont la première s’est ponctuée par une expulsion suite à deux cartons jaunes. Le sort s’en est également mêlé puisque par trois fois, il n’a pu répondre à une convocation à cause de blessure, néanmoins, il était en pleine possession de ses moyens lorsque Tata Martino l’a exclu des 23 pour la dernière Copa America.
La concurrence est monstrueuse entre Messi, Di Maria, Aguero, Higuain et Lamela, mais en un an, il n’est passé que devant Lavezzi dans la hiérarchie. Et si par malheur, l’Albiceleste venait à ne pas se qualifier pour la prochaine Coupe du Monde… le natif de Laguna Larga devra accélérer son offensive sur ses réseaux sociaux. Dybala Mask (pour sa façon de fêter ses buts), logo, nouveau site internet, sponsors. L’agence de communication Star Image fait tout pour créer une image de marque afin de conquérir le marché, et tant pis si leur client se montre beaucoup moins à l’aise que d’autres dans cet exercice. Mais un Ballon d’Or passe aussi par ça.
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