Cette fois, la Juventus n'a pas pu compter sur ses cadres...

En s'inclinant 4-1 sur la pelouse du Millenium Stadium de Cardiff contre les hommes de Zinedine Zidane les Turinois ont montré samedi, au plus mauvais moment, leurs limites dans la compétition. Dominés durant 60 des 90 minutes de la finale, les joueurs d'Allegri n'ont pas su élever leur niveau de jeu face à des Merengues impériaux samedi soir.

Comme un symbole de cette faillite collective, les cadres de l'effectif n'ont pas su porter les Bianconeris vers un troisième sacre en Ligue des Champions. Habituellement si solides en défense, les coéquipiers de Gianluigi Buffon ont pris l'eau en seconde période, encaissant deux buts par Casemiro (61e) et Ronaldo (64e), le tout en trois minutes. Quatre buts encaissés en 90 minutes, soit un de plus que sur l'ensemble de la compétition précédent cette finale européenne. Alignés à trois derrière avec Dani Alves et Alex Sandro sur les côtés, ce positionnement tactique, qui avait si bien fonctionné en demi-finale contre l'AS Monaco, n'a pas porté ses fruits contre les coéquipiers de Cristiano Ronaldo.

Le trio Barzagli-Bonucci-Chiellini, impérial contre les jeunes Monégasques, a eu bien du mal à contenir les assauts merengues. Pris dans son dos sur le deuxième but de Cristiano Ronaldo Giorgio Chiellini n'a pas grand-chose d'autre à se reprocher. Leonardo Bonucci a, lui, encore fait parler son intelligence tactique et sa qualité de relance. C'est le défenseur de 30 ans qui trouve magnifiquement Alex Sandro sur le but d'extraterrestre qui permet à la Juventus d'égaliser en première période. Beaucoup moins présent en seconde période, Bonucci a sombré comme l'ensemble de son équipe.

Mais celui qui a eu le plus de mal à se mettre au niveau qu'oblige une finale de C1, c'est Andrea Barzagli. L'Italien de 36 ans, jamais vraiment dans le rythme dans son couloir droit, a eu énormément de difficultés à suivre les offensives madrilènes. Face aux mouvements de Ronaldo, Isco ou Benzema, le poids des années a semblé peser sur les jambes du défenseur central. Marcelo et Ronaldo en ont profité et les offensives madrilènes sont passés prioritairement sur son côté en seconde période, au plus fort de la tempête.

Au milieu de terrain, le trio Casemiro-Kroos-Modric a mangé tout cru les joueurs italiens, bien trop tendres pour ce genre de match. Si Sami Khedira, ancien de la Maison Blanche, n'a jamais eu d'influence sur le jeu, Miralem Pjanic et Paulo Dybala ont été inexistant dans l'animation offensive. "Le Real a très bien joué en défense, ce n'était pas facile pour mes attaquants de passer et il faut dire que Dybala jouait sa première finale. Le Real a des joueurs qui ont joué quatre ou cinq finales, la Juventus n'a pas cette expérience" a tenté de justifier Massimiliano Allegri après la rencontre.

La plus grosse déception est certainement à mettre au crédit de Dani Alves. Le Brésilien, qui avait pratiquement qualifié à lui seul la Juve en demi-finale, n'a jamais eu d'influence sur le jeu de son équipe. Délaissant souvent son couloir droit et très haut sur le terrain, l'ancien Blaugrana n'a pas su empêcher son compatriote Marcelo de prendre son couloir en seconde période.

Sur le front de l'attaque Mario Mandzukic, certainement le Turinois le plus inspiré à Cardiff, n'a pas pu compenser l'absence totale de Gonzalo Higuain dans la surface adverse. Jamais dangereux, le leader d'attaque argentin ne s'est pas montré au niveau d'un tel rendez-vous. Surtout, Pipita n’a pas su faire mentir une stat terrible pour lui : en 4 finales majeures (Copa America, Mondial et Ligue des champions), il en a perdu… 4.

Enfin, Gianluigi Buffon, qui espérait enfin décrocher ce titre qui manque tant à son palmarès, n'a pas réussi à être décisif comme il sait si bien le faire. Si le capitaine turinois est malheureux sur les deux premiers buts madrilènes, il n'a pas su sortir la parade décisive en seconde période qui aurait permis à son équipe de rester dans le match. Beau joueur, le gardien italien a salué la victoire des Madrilènes après le match. Et plein de lucidité a déclaré : "Ils ont montré de la classe et ont eu l'attitude qu'il faut avoir pour jouer ce genre de match". Attitude qui a, en effet, cruellement manqué aux Turinois.