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Le Zenit Saint-Petersbourg n'est plus au firmament

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 16/03/2013 à 12:20 GMT+1

Habitué de la C1 ces dernières années, le Zenit Saint-Pétersbourg joue sa survie en Ligue Europa face à Bâle, ce soir (20h45). Un soudain déclin dû à un recrutement raté.

FOOTBALL 2013 Zenit Saint-Petersbourg - Hulk

Crédit: AFP

A l’intersaison, le Zenit était, avec le Shakhtar Donetsk, l’équipe la plus forte de l’Est, et celle sur laquelle on comptait pour au moins intégrer un huitième de finale de Ligue des Champions. Et puis les dirigeants de Gazprom, peut-être jaloux des transferts mirobolants du PSG et soucieux de frapper un grand coup, ont sorti le chéquier dans la soirée du 31 août pour deux blitz aussi impressionnants qu’inattendus : Hulk et Witsel, le tout pour 100 millions d’euros. Ce que les gaziers ont oublié, c’est qu’en football comme ailleurs, le mieux est l’ennemi du bien, et que "pour 100 briques, t’as plus rien".
Le club a commis la même erreur que Laurent Blanc à l’Euro 2012 : additionner les talents individuels en comptant sur leur magie, au lieu de penser à construire une équipe équilibrée, ou l’art fascinant de saboter son propre club. Ce faisant, le vestiaire a été torpillé, et l’équipe qui a tourné à plein régime en 2011-2012 avance désormais au ralenti depuis septembre dernier, malgré une belle série de victoires en octobre.
Le malaise Hulk
Le premier à s’en plaindre a été le capitaine Igor Denisov, qui s’est fait le porte-parole de plusieurs anciens de l’effectif. Pourquoi Hulk, qui a pratiquement signé de force, serait payé trois fois plus que n’importe quel joueur international russe de l’effectif ? Derrière le fric, c’est la méthode qui dérange et interpelle. Jusque-là, le Zenit avait une politique d’acquisition cohérente et judicieuse qui permettait à Luciano Spalletti d’avoir un effectif stable et de grande qualité.
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luciano spaletti

Crédit: Eurosport

Alors Denisov a été prié d’aller voir en réserve si l’herbe était plus verte pendant quelque temps, le Zenit a raté sa campagne de Ligue des Champions avec en bout de course cette image d’un Hulk vert de rage d’avoir été remplacé contre le Milan AC et refusant de serrer la main de Spalletti.
Censé faire passer un palier au club, Hulk n’en peut plus de traîner sur les terrains russes son spleen et ses quelques kilos en trop, à moins que ne ce soit son short qui soit taillé trop petit. Avec deux petits buts en championnat, Hulk, positionné à droite - ce qui n’aide pas -, n’est pas la machine surpuissante annoncée. Pire, Il est le deuxième joueur de l’effectif le plus averti derrière Bruno Alves avec cinq cartons jaunes en neuf titularisations, preuve d’un malaise évident quand ni les coéquipiers, ni les supporters ne digèrent vraiment cette arrivée.
Mancini en approche ?
En championnat, le Zenit vient de perdre un match important contre le Rubin Kazan et pointe à la troisième place, huit points derrière le CSKA Moscou qui, comme par hasard, s’est contenté de quelques retouches mineures et du retour de Vagner Love pour améliorer son effectif. Les diversions des dirigeants sur la création d’une ligue régionale n’ont trompé personne. Quant à l’Anzhi, deuxième au classement, les arrivées de Willian et de Spahic répondaient à des besoins, et non à des caprices. C’est là toute la différence entre une équipe artificielle certes mais construite de façon intelligente qui goûtera probablement à la Ligue des Champions l’année prochaine, et une équipe expérimentée, de qualité mais totalement déstabilisée par l’arrivée de joueurs très bons sans doute, mais surpayés et dont elle n’avait pas besoin.
A Bâle, le Zenit a mal joué, et pourtant, il aura fallu attendre les dernières minutes pour que les Suisses mettent deux buts. Un handicap certain à remonter pour les Russes qui finissent rarement un match sans prendre de but. La probabilité d’une élimination est donc forte. Or, sortir en huitièmes de finale de la Ligue Europa après une campagne de Ligue des Champions ratée, perdre son titre national, et ne même pas finir dans les deux premiers sauf redressement spectaculaire, l’année même où le club devait casser la baraque, aura vu la baraque tomber sur le Zenit.
Malgré ces résultats décevants, Spalletti a déjà annoncé qu’il ne démissionnerait pas en cas d’élimination, et touchera probablement quelques indemnités en fin de saison car, du côté de Gazprom, le nom de Roberto Mancini revient de plus en plus souvent en vue de la saison prochaine. A vrai dire, si les dirigeants du Zenit cherchent un entraîneur qui ne fait pas de vague et accepte de faire jouer toutes les stars qui viendront, ils peuvent demander conseil à Roman Abramovitch et au Prince Al Thani (si "elle" leur parle) : Carlo Ancelotti, en sursis au PSG, est l’homme de la situation.
Loïc TREGOURES (@LoicTregoures) : Auteur du blog "balkans' sports", Loïc Tregoures a été coordinateur et co-auteur de la publication "Les Balkans et le sport", publiée par le Courrier des Balkans en juin 2010. Doctorant en sciences politiques à l'Université Libre de Bruxelles, ses travaux portent sur les aspects politiques, sociaux et identitaires du football en ex-Yougoslavie. Il séjourne régulièrement dans la région.
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