Alassane Pléa, l'ailier qui monte à l'OL

D'ordinaire, il faut s'armer de patience pour rencontrer un footballeur à l'issue d'une séance d'entraînement. Attendre que celui-ci ait pris sa douche, soit passé entre les mains des kinés, ait discuté avec ses coéquipiers… Pas encore habitué aux interviews, Alassane Pléa a débarqué avec la fraîcheur de ses 20 ans dans la salle de presse de Tola Vologe. Alors qu'un stadier venait de lui rappeler notre rendez-vous, le jeune attaquant est venu illico à notre rencontre, en tenue de footballeur, sans même prendre le temps de passer par le vestiaire. Pourtant, le garçon n'est plus tout à fait un inconnu. Auteur à Rijeka (1-1) il y a trois semaines de son premier but chez les professionnels, il s'est également distingué en championnat par quelques entrées en jeu probantes, notamment samedi dernier devant Valenciennes (1-1).

Aperçu une minute (!) en L1 la saison passée et à deux reprises en Ligue Europa, il n'avait à l'époque pas laissé un souvenir impérissable, passant même à côté d'une convocation pour la Coupe du Monde des U20 après avoir longtemps fait partie des équipes de France de jeunes. Aujourd'hui, chacune de ses apparitions respire l'enthousiasme et la prise de risque. "Les entraîneurs m'ont demandé de me lâcher, j'essaie de le faire de plus en plus, explique-t-il. Il faut dire que tu prends de la confiance grâce à l'enchaînement des matchs." Comparé sur le site du club par Bernard Lacombe à Loïc Rémy car "puissant, rapide et endurant", il s'est également attiré les louanges publiques de Rémi Garde : "Il est conscient de tout ce qui lui reste à faire mais également de l'opportunité qu'il a de le réussir ici. Je suis satisfait de ce qu'il réalise depuis le début de la saison."

Né à Lille, passé par Wasquehal, Alassane Pléa n'a débarqué à l'OL qu'à l'âge de seize ans, quand un certain Rémi Garde dirigeait le centre de formation. "Lille me convoitait également mais j'avais préféré Lyon grâce à la réputation de son centre de formation, je ne le regrette absolument pas." Attaquant axial dans sa jeunesse, il a été repositionné ailier droit par Armand Garrido, l'un des formateurs de l'OL. Un poste où s'expriment à merveille ses qualités, "la percussion et les appels de balle dans le dos de la défense", dixit l'intéressé. "C'est un joueur qui n'a pas le même profil que tous les autres jeunes attaquants que l'on peut avoir, développe Rémi Garde. Comme Clinton N'Jie, il aime les espaces et la profondeur, mais il est également utile sans ballon."

Très proche de Samuel Umtiti, Alassane Pléa est arrivé au plus haut niveau bien après son ami, membre du groupe professionnel depuis bientôt deux ans. "C'est vrai que je suis sorti un peu tard, j'ai effectué beaucoup d'années en CFA puisque j'y ai évolué trois ans, mais ces saisons m'ont permis de grandir et d'être beaucoup plus prêt à évoluer au plus haut niveau." Une analyse que valide Rémi Garde : "Il a peut-être été à un moment moins mature que d'autres dans son jeu et dans sa vie. Mais il a avancé en franchissant les étapes en étant à l'écoute et en travaillant." Un argument non négligeable à l'heure où le coach lyonnais a renvoyé à leurs études Yassine Benzia et Fares Bahlouli pour des attitudes inopportunes. "On sait qu'on doit être exemplaire car le club nous donne la chance de pouvoir jouer, explique le numéro 27 de l'OL. On doit être sérieux, attentif, à l'écoute des anciens."

Fan de Thierry Henry et de Ronaldo -"R9"- quand il était jeune, Alassane Pléa a aujourd'hui Cristiano Ronaldo comme modèle. S'il espère avoir la possibilité d'être titulaire face au Betis Séville, il devrait débuter cette rencontre sur le banc des remplaçants. "Il y a beaucoup de concurrence, rappelle Rémi Garde. Être dans le groupe est déjà une performance, surtout pour les attaquants." Ce soir, il nous faudra cette fois certainement patienter pour voir le jeune attaquant.