Pas complémentaire

Sur le papier, ils étaient proches l'un de l'autre. Dans les faits, ils ont évolué à des années-lumière. Pour leur première association à la pointe de l'attaque de l'équipe de France, au sommet d'un 4-4-2 dont on ne savait pas quoi trop attendre, Karim Benzema et Kevin Gameiro n'ont pas vécu la soirée rêvée. Surtout le second nommé, qui a paru complètement esseulé durant les 59 minutes qu'il a passées sur le pré dionysien. Aucun ballon exploitable, une soirée passée à courir, tenter de se démarquer sans jamais être récompensé par ne serait-ce qu'une demi-occasion, Gameiro a ramé.

"On va dire que cela a été difficile. Je n'ai pas touché beaucoup de ballons, a regretté le Parisien après a rencontre. J'ai tenté de libérer des espaces. Les automatismes vont se créer. Il faut qu'on travaille ça à l'entrainement. Ça ne vient pas d'un claquement de doigts." Rien de plus logique alors que les deux hommes n'avaient jamais joué ensemble. Jusqu'ici, Laurent Blanc avait toujours utilisé l'un ou l'autre. Ou remplacé l'un par l'autre en cours de match. Karim Benzema, qui faisait son retour en équipe de France après avoir manqué les échéances d'octobre, comprend la frustration de son compère d'un soir. "On a essayé de se trouver. Mais on n'a pas souvent réussi. On n'a pas forcément les mêmes qualités. C'est quelqu'un qui aime aller en profondeur..." Le Madrilène, lui, est plus attiré par le cœur du jeu. On l'a vu vendredi.

Compte tenu du positionnement de ses partenaires et du casting décidé par Laurent Blanc, Karim Benzema a souvent délaissé la pointe et l'axe pour la gauche, où on l'a vu combiner avec Franck Ribéry ou même Jérémy Mathieu. Par la force des choses, l'absence d'un meneur de jeu et la demande de certains de ses partenaires, comme Yann M'Vila, le joueur du Real Madrid s'est montré plus organisateur que finisseur et n'a que trop rarement évolué autour du point d'appui qu'aurait dû être Gameiro. Comment s'est-il senti ? "4-4-2 ou 4-3-3, pour moi, c'est pareil. J'ai déjà joué aux deux postes. Mais il est vrai que j'ai pris l'habitude de jouer tout seul devant. Ça fait un certain temps... Cela dit, à deux c'est pas mal aussi", a-t-il concédé.

A la décharge de Benzema et de Gameiro, les deux principaux intéressés ne sont pas les seuls responsables du ratage US. Dans l'animation, Jérémy Ménez et Franck Ribéry n'ont pas été plus inspirés au moment de jouer avec les deux finisseurs. En particulier Ménez, qui n'a jamais trouvé Gameiro. Les deux Parisiens ont du mal à se trouver ces derniers temps. On les a d'ailleurs vu converser assez souvent durant le match. "On se parlait pour que je lui dise où je voulais le ballon", a reconnu Gameiro. La discussion est loin d'être close. En équipe de France comme au Paris Saint-Germain.