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France - Espagne (1-0), notre antisèche : Ces Bleus-là ont un vécu qui leur promet un bel avenir

Gil Baudu

Mis à jour 05/09/2014 à 14:29 GMT+2

Le succès face à l’Espagne (1-0) conforte Didier Deschamps dans son idée : oui, l’équipe de France peut s’appuyer sur ses Mondialistes en vue de l’Euro. Notre antisèche.

Les joueurs de l'équipe de France se congratulent lors de leur victoire face à l'Espagne.

Crédit: AFP

Le jeu : Dans la continuité du Brésil

Didier Deschamps avait annoncé la couleur. Il a tenu parole. L’équipe de France qui a débuté face à l’Espagne était effectivement "très proche" de celle alignée il y a deux mois, face à l’Allemagne, en quart de finale de la Coupe du monde. "Très proche", mais pas un copier-coller : en préférant Moussa Sissoko à Yohan Cabaye dans l’entrejeu, le sélectionneur des Bleus a, aussi, privilégié le 4-2-3-1 au 4-3-3. Difficile d’y voir une volonté de tirer un trait sur une organisation née face à l’Ukraine et pérennisée au Brésil. Ce choix en était un parmi d’autres. Parmi tant d’autres formules, qui escorteront les Bleus durant les deux prochaines années, jusqu’à l’Euro 2016.
En titularisant Sissoko, DD a (re)confié les clés du jeu à Mathieu Valbuena. L’a libéré des tâches obscures inhérentes au couloir droit. Mais jusqu’à la pause, ce jeu tricolore a manqué de vitesse. Les Bleus couraient alors après le ballon, recroquevillés dans leur propre moitié de terrain. En début de seconde période, l’équipe de France a rééquilibré la possession. Et c’est d’une combinaison éclair, initiée par Valbuena, puis relayée par Benzema et Sissoko, qu’est venu le but de Loïc Rémy. Dans le dernier quart d’heure, les entrées successives de Cabaye, Schneiderlin et Cabella ont modifié l’organisation. Les Bleus sont revenus à celle de la Coupe du monde : le 4-3-3. Encore une prime à la continuité.
L’Espagne, elle, n’a rien fait pour relever la tête. Elle s’est entêtée dans son registre, qui confine à la caricature. Car la Roja, bien que rajeunie après la désillusion brésilienne, reste fidèle à son principe de base : faire tourner son adversaire en bourrique. Cette passe à dix a montré la même limite offensive qu’au Mondial. L’équipe de Vicente del Bosque a manqué cruellement de percussion. Ce mal récurrent porte toujours le même symptôme : la connexion avec Diego Costa reste nulle.

Les joueurs : Valbuena et Pogba ont régalé

A droite, Mathieu Valbuena fait le job. Dans l’axe, il est décisif. C’est de lui qu’est venue la réalisation française. Compte tenu de son activité et de sa spontanéité, Karim Benzema aurait mérité de la signer. Le Madrilène s’est contenté d’être impliqué dans l’action conclue par Loïc Rémy. Un quart d’heure plus tôt, le néo-Blue avait remplacé un Antoine Griezmann qui a "joué sur la pointe des pieds", pour reprendre les mots de Didier Deschamps depuis son banc. Au milieu, Paul Pogba  a mis quelques minutes à retrouver sa complémentarité avec Blaise Matuidi. Mais la qualité technique et la puissance du Turinois ont, très vite, gommé ses approximations. Ensuite, il a crevé l’écran.
Côté espagnol, le duo Fabregas-Koke n’a pas eu l’influence escomptée au milieu. Devant, Diego Costa a couru dans le vide. Seul réel motif de satisfaction : la prestation de Carvajal. Le latéral droit du Real n’a pas ménagé ses efforts dans son couloir. Dommage qu’il ait manqué de précision dans le dernier geste. Comme son équipe, finalement.
La stat : 3
Trois défaites lors de ses quatre derniers matches. L’Espagne peut en témoigner : dures, dures, les fins de règne.
Le tweet
Comment le juge de touche a pu voir Karim Benzema en position de hors-jeu ? Mystère.
La décla : Del Bosque
La France est une équipe puissante, physique en plus de sa qualité technique. Oui, elle fera partie des favorites pour l'Euro

La question : Cette victoire lance-t-elle le chantier de l’Euro 2016 ?

D’une certaine manière, oui. Battre l’Espagne, même en reconstruction, n’est jamais anodin. Huit ans que les Bleus n’y étaient plus parvenus. Rompre cette série, c’est, pour la bande à Deschamps, le meilleur moyen de surfer sur la dynamique brésilienne. Les deux mois de coupure n’ont pas freiné l’élan bleu. Il a vu que les automatismes créés ces dix derniers mois se matérialisaient par des fulgurances. Le but de Rémy en est l’illustration parfaite. Au prétexte qu’il veut avoir plusieurs cordes à son arc en 2016, DD aurait tort de repartir sur une page blanche. Il le sait. Alors, il ne se précipite pas.
Ce succès face à la Roja, aussi prestigieux soit-il, ne donne pas encore d’indications précises sur le chemin que vont emprunter les Bleus ces deux prochaines années. Didier Deschamps compte exploiter ce tunnel de matches amicaux pour varier ses formules. Jeudi, ses plans avaient un air de déjà-vu. C’était prévu : ce match de reprise était d’abord une récompense pour les Mondialistes. Pour voir de la nouveauté, pour voir d’autres associations, il faudra attendre. Dès dimanche, face à la Serbie ? Pas si vite…
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