Mondial 2014 - France-Jamaïque : Les trois options tactiques de Deschamps pour remplacer Ribéry

Didier Deschamps a été clair : il a un "système préférentiel". Si "les adversaires ou le scénario du match" peuvent l’amener à faire évoluer sa réflexion, le sélectionneur va construire son onze en 4-3-3 et l’absence de Ribéry n’y changera rien. Qui peut remplacer le Munichois sur l’aile gauche ? Les spécialistes du poste que sont Griezmann et Rémy ? L’indispensable Benzema aux côtés du performant Giroud ? Tentative de réponse.

Pourquoi cette association plutôt qu’une autre : Parce qu’elle est la seule qui permet d’associer Benzema et Giroud. Le Gunner est en grande forme et fut le meilleur Bleu lors des deux matches de préparation. Son entente avec Valbuena ressemble à une évidence et la France doit s’appuyer sur leur complicité. Benzema n’est pas qu’un buteur, Didier Deschamps a rappelé en conférence de presse ce samedi que le Madrilène aimait aussi participer au jeu. Il a déjà joué à gauche à Lyon. Face à des défenses regroupées comme celle du Honduras, cette formule permet de donner du poids aux offensives tricolores.

Ses limites : Les deux hommes ont été associés à cinq reprises ensemble sous l’ère Deschamps dont deux fois à l’intérieur d’un 4-3-3 (Japon, 0-1 et Biélorussie, 3-1). Leur entente n’a jamais sauté aux yeux et il a fallu attendre le remplacement de Giroud face aux Biélorusses pour voir les Bleus décoller. Cette formule est la seule qui prive Karim Benzema de l’axe. Or, il est désormais la seule référence mondiale des Bleus à son poste depuis le forfait de Ribéry. Deschamps doit le mettre dans les meilleures dispositions possibles, lui laisser de la liberté. L’enfermer dans un couloir est un vrai risque. Et Benzema n’est pas un ailier, il ne s’astreindra jamais au même travail défensif qu’un Griezmann. Sa titularisation sur l’aile gauche risque de déséquilibrer l’ensemble.

Ce qu’en pense Deschamps : "Ce que fait Olivier sur les deux matches de préparation est très intéressant. Mais ça ne doit pas être au détriment de Karim. On peut faire en sorte d’associer leurs qualités sans donner trop à l’un et enlever tout à l’autre."

La tendance : C’est la formule qui tient la corde. Didier Deschamps l’a testée lors de la dernière séance à huis clos ce samedi et elle devrait être reconduite face à la Jamaïque.

Notre avis : Face à des blocs bas et des défenses regroupées, pourquoi pas. Face au Honduras, oui. En revanche, face à la Suisse…

Pourquoi cette association plutôt qu’une autre : Parce que le Griezmann 2014 a une bonne gueule de Ribéry 2006. C’est le joueur hype du moment. Celui à qui tout sourit. Il apporte de la fraîcheur et sa générosité. Mais son vrai atout par rapport à Rémy ou Benzema reste que, lui, est un vrai spécialiste du couloir gauche. Sa technique fine, sa capacité à jouer dans des espaces et à accélérer le jeu plaident en sa faveur. Comme son entrée en jeu et son but face au Paraguay dimanche dernier. Il défend avec plus d’efficacité que ses deux concurrents au poste.

Ses limites : Avec trois sélections au compteur, Griezmann est encore un peu léger au niveau international et n’a pas une énorme expérience du haut niveau, malgré sa participation à la phase de poules de Ligue des champions cette saison. Dans un groupe, particulièrement celui mis en place par Deschamps, la hiérarchie a un sens et il est encore un peu tendre. Son profil semble davantage coller à celui d’un accélérateur de jeu qui rentre dans la dernière demi-heure pour mettre à mal une défense déjà rincée.

Ce qu’en pense Deschamps : "Griezmann est sur le bon chemin. Il avait fait de très bonnes choses contre la Norvège. Il a tout ce qu'il faut. Il est plus mobile et libéré (…) Il est sur la bonne voie, à lui de prendre des initiatives. C’est un joueur qui a beaucoup de justesse technique."

La tendance : Le forfait de Ribéry semblait lui ouvrir un boulevard. Si l’association Benzema-Giroud ne donne pas satisfaction ce dimanche, si les deux hommes se marchent sur les pieds, Griezmann tiendra la corde pour débuter face au Honduras.

Notre avis : Peut-être le successeur le plus naturel de Franck Ribéry, même si les qualités sont différentes.

Pourquoi cette association plutôt qu’une autre : Lui mange la craie. Loïc Rémy colle davantage au couloir que Benzema et Griezmann. Il apporte vitesse et profondeur. Face au Paraguay, il a su transpercer les lignes grâce à sa percussion. Il a signé une saison pleine avec Newcastle (14 buts, 3 passes décisives) et semble débarrassé de ses pépins physiques.

Ses limites : Il peut être brouillon et maladroit devant le but comme face au Paraguay. Moins fin techniquement que Benzema et Griezmann, il a tendance à rentrer sur son pied droit ce qui lui a plusieurs fois porté préjudice dimanche dernier. Il est moins efficace que l’ailier de la Real Sociedad dans le repli défensif et sa titularisation peut déséquilibrer le onze.

Ce qu’en pense Deschamps : "S'il arrive à ajouter l'efficacité dans ce qu'il fait, c'est encore mieux. C'est pour ça que je l'ai pris, par rapport à ces qualités-là, cela donne des possibilités différentes."

La tendance : Loïc Rémy part avec un temps de retard sur Benzema et Griezmann. Moins convaincant que le joueur de la Real Sociedad lors des deux premiers matches de préparation (malgré sa bonne entrée en jeu face à la Norvège), moins indispensable que l’attaquant du Real.

Notre avis : Rémy est plus convaincant à droite qu’à gauche. Mais Valbuena est intouchable…