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Javier "Chicharito" Hernandez (Manchester United) : la foi du diable rouge
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Publié 07/12/2012 à 18:07 GMT+1
Depuis son arrivée, en 2010, le Mexicain Javier "Chicharito" Hernandez, est LE joker de Sir Alex Ferguson. Un rôle que le Mexicain prend à cœur, puisque cette année encore, il est l’un des meilleurs buteurs du leader anglais.
javier hernandez chicharito manchzester united 2012
Crédit: AFP
Chicharito a un visage poupin. On lui donnerait volontiers le bon dieu sans confession. Cet enfant de chœur, serial buteur sur un terrain, est justement guidé par une foi inébranlable. Question d’éducation. Au Mexique, Javier Hernandez est souvent comparé à Kakà pour sa relation étroite avec le Tout Puissant. Il ne s’en cache pas. Avant chaque début de match, "Chicharito" a un rituel bien personnel : il s’agenouille sur la verte pelouse et tourne ses paumes vers le ciel. Il prie. “C’est une routine importante pour moi, mais ce n’est pas de la superstition, avoue-t-il. J’aime prier. Je demande à Dieu de protéger les joueurs des deux équipes, parce que le pire qui puisse arriver à un sportif de haut niveau, c’est de se blesser.” Dans son cas, ses prières ne sont pas restées vaines, puisque depuis le début de sa carrière, en 2006, il a été épargné par les blessures. Mais si ses genoux et ses chevilles n’ont jamais rompu, sa tête, elle, a déjà failli exploser. Retour en arrière.
En dépression à 18 ans
Javier Hernandez est un enfant de Guadalajara. Il n’a porté qu’un seul maillot au Mexique : celui de Chivas, club dans lequel il a commencé à l’école de football. En 2006, à 18 ans, son vœu est enfin exaucé, il joue son premier match avec l’équipe première. Une réussite puisqu’il inscrit un but quelques minutes seulement après être entré sur le terrain. Il est monté sur un piédestal. "Chicharito", ne touche plus terre, il est certain d’avoir fait le plus dur. Mais et c’est la dure loi du métier, l’entraîneur est viré et le nouvel arrivé ne lui accorde pas sa confiance. Il ne joue plus et s’enfonce alors dans une grave dépression. "Tout est arrivé trop vite pour moi, assure-t-il. Je n’ai pas géré cette situation. Je me suis isolé, je m’entraînais tout en sachant que je ne serais pas aligné. Les jours de match, j’étais désespéré. J’ai même pensé à arrêter le football. Heureusement, ma famille a su trouver les mots, et j’ai su, fort de ce soutien, sortir la tête de l’eau.”
La famille de l’attaquant mexicain "mange, dort et respire football" comme l’affirme sa grand-mère Doña Lucha. Son grand-père maternel dont il est très proche, Tomas Balcazar, est une légende au pays. Cet ancien attaquant habile, doté d’un jeu de tête exceptionnel, a même participé à la Coupe du monde 1954 en Suisse. Cette année-là, il avait inscrit un but contre la France. Un pays avec lequel les Hernandez entretiennent une relation particulière. Puisque cinquante-six ans plus tard, le petit fils a lui aussi inscrit un but contre les Bleus en Coupe du monde (le premier). Un but décisif qui a précipité en enfer la bande à Evra. En Afrique du Sud, en plus d’avoir affolé les défenseurs et les compteurs (Javier a été chronométré à 32,15 km/h ce qui a fait de lui le joueur le plus rapide de la compétition), le "Chicharito" a permis à sa famille de rentrer dans l’histoire. Car son père, Javier Hernandez, ex-attaquant de la sélection Tricolor, a lui aussi participé à une Coupe du Monde en 1986. Et c’est la première fois dans l’histoire que trois membres d’une même famille participent à trois Coupe du monde différentes.
Le nouveau Solskjær ?
Mais la rançon du succès a obligé cette famille très unie et très religieuse de se séparer à l’été 2010. Le "Chicharito" après avoir inscrit la bagatelle de 26 buts en 64 matchs avec les Chivas de Guadalajara s’est envolé vers Manchester United. Son père, surnommé le "Chicharo" (le petit pois, pour sa petite taille et ses yeux verts), sa mère et sa sœur l’ont accompagné pour l’aider à s’installer et pour veiller sur lui. Avant chaque match, Javier Hernandez téléphone à sa grand-mère pour qu’elle lui donne sa bénédiction. Car, depuis la Coupe du monde 2010, Doña Lucha a installé un autel chez elle devant lequel elle prie avant chaque match de son petit-fils. Depuis son arrivée en Angleterre, Javier Hernandez, est le joker préféré de Sir Alex Ferguson. En 98 matches, il a inscrit 41 buts. Et cette saison, il en inscrit 5 en 10 matches de championnat (dont 7 commencés sur le banc des remplaçants).
Pour son sang-froid, sa vitesse et son sens du but, il est souvent comparé à Ole Gunnar Solskjær, le héros de la victoire des Red Devils en finale de la Ligue des champions contre le Bayern Munich en 1999. “Moi, je l’aime beaucoup, assure Solskjaer. C’est une menace constante, qui sait prendre l’espace derrière la défense. Il est de ces rares joueurs qui savent se faire oublier puis accélérer au bon moment pour se mettre en position idéale. Et devant le but, il manque rarement sa cible.” Hernandez suivra-t-il les traces de l’attaquant norvégien ? Il est bien parti pour.
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