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La question qui fâche : Arsène Wenger (Arsenal) est-il "has been" ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 02/05/2016 à 16:35 GMT+2

Arsène Wenger a subi une (mini)-révolte de la part des supporters des Gunners, samedi au cours du match Arsenal - Norwich (1-0). Ces derniers demandent son départ après bientôt vingt ans de bons et loyaux services, jugeant qu'il n'incarne plus l'avenir du club londonien, qui n'a plus gagné le championnat depuis 2004. Ont-ils raison ? Une chose est sûre : l'Alsacien mérite un autre traitement.

Les tribunes de l'Emirates Stadium

Crédit: Panoramic

La révolution attendra. Samedi au cœur de l'Emirates Stadium et à l'occasion de la laborieuse victoire des Gunners face à Norwich (1-0), une poignée de supporters a tenté d'organiser un putsch qui, il faut bien le dire, a fait pschitt. La cible des mutins ? Arsène Wenger. Jugé responsable d'une nouvelle saison sans titre, alors que Leicester est à deux doigts de décrocher la timbale, l'Alsacien a été tancé par une frange de l’assistance. Pas aussi importante que certains le laissaient entendre - ou l’espéraient - puisque les pancartes "Time for change", imprimées en lettres rouges sur fond blanc, ont cohabité avec les "Proud of Arsène, ashamed of fans" ("Fiers d’Arsène, honte aux fans"), elles aussi aux couleurs d'un club privé du titre de champion depuis douze ans. A l'arrivée, Arsène Wenger n'a pas passé une si mauvaise après-midi que cela et, à défaut d'en sortir renforcé, n'a pas quitté l'Emirates affaibli.
Arsène Wenger a dû relativiser. Evidemment. Parce qu'il en a vu d'autres et que les années sans "rébellion" à son égard sont devenues aussi rares qu’un but d’Olivier Giroud. Sans doute se pose-t-il la question de la fin de son mandat. Elle finira bien par arriver. Quoi qu’il en soit, l'Alsacien mérite de décider de sa sortie. Et qu’elle se fasse par la grande porte, eut égard à ce qu'il a apporté aux Gunners. Si l'on ne vit pas qu’en se reposant sur des lauriers et que les triomphes, aussi mémorables soient-ils, finissent par jaunir sous l'effet du temps, il n’est jamais bon d’avoir la mémoire courte. Cela n’a jamais été une qualité.

La philosophie du club aussi remise en cause

Si le football est un jeu qui se pratique sur un rectangle vert de quelques 5000 mètres carrés, il s'organise aussi derrière un bureau. Les succès de demain, d'hier et d'aujourd'hui, comme les revers, se construisent (aussi) sur le bord du terrain. Et si Arsenal est dans la situation qui est la sienne, c'est aussi grâce à Wenger (ou à cause, diront les grincheux). Car il a fermement fallu tenir la barre lors des années qui ont suivi l'investissement lié à la construction de l'Emirates Stadium. Arsène Wenger - comme il l'a révélé - a servi de garantie bancaire pour le prêt qui a servi à bâtir l'écrin actuel des Gunners.
Alors, oui, Arsène Wenger a peut-être fait son temps et son plus grand tort est de n’avoir pas été capable de trouver de successeurs aux Invincibles. A 66 ans, le manager d'Arsenal n'est peut-être à la mode. Ni l'homme idoine pour tutoyer les sommets. Mais changer pour changer, ça n'a jamais servi à rien. D’autant que, au-delà de Wenger, c'est la philosophie du club et de Stan Kroenke - lui aussi ciblé samedi - qui est remise en cause.
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Wenger à l'Emirates

Crédit: Panoramic

Le modèle d'Arsenal ne fait plus recette. Sur le terrain tout au moins, puisque les Gunners ont beaucoup d'argent sur leur compte en banque (autour de 180 millions d'euros de réserve). "Souci" : Arsenal ne le jette pas par les fenêtres, comme nombre de ses concurrents en Premier League et à l'étranger. On l'a vu cette saison sur le marché des transferts. Arsenal et Wenger ont essayé d'attirer des cadors. Ça n'a pas marché ? Eh bien, Arsenal n'a pas acheté.

Ce n'est pas à 66 ans qu'on se refait

C'est rationnel et cela constitue la force et la faiblesse des Gunners. Mais Wenger s'est suffisamment attaqué au "dopage financier" pour y céder alors que les finances sont désormais au beau fixe. Pour l’Alsacien, la fin ne justifie pas les moyens. Ce n'est pas à 66 ans qu'on se refait. Et c’est bien ce qui chagrine une partie des supporters d’Arsenal qui voient les dépensiers se régaler quand les Gunners sont au régime sec.
Comme il l'a justement rappelé, son but est d'assurer l'avenir d’Arsenal et l’après-Wenger. Qu’il quitte le navire aujourd’hui, cet été, l'année prochaine ou plus tard, il ne laissera pas le club exsangue. Et, même si Arsenal ne sera pas champion ou ne fêtera pas la Saint Totteringham à la fin de la saison, il pourra se retourner sur une double décennie réussie, teintée de fidélité et de dévouement. Que les fans d’Arsenal se disent une chose : on sait ce qu’on perd, on ne sait jamais ce qu’on retrouve. A Manchester United, on sait ce que l’adage veut dire.
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