Premier League : Özil continue de voler

Et de deux qui font 15. Quinze passes décisives. Et dire que nous ne sommes même pas encore à la mi- saison… Après dix-sept matchs, Mesut Özil a établi un nouveau record à ce stade de la compétition en Angleterre. A seulement cinq unités du record absolu de caviars délivrés par un joueur sur une saison de Premier League, détenu par Thierry Henry lors de sa saison 2002-2003 sous le maillot… d’Arsenal !

Grâce à ses deux nouvelles passes lundi face à Manchester City (succès 2-1 pour les Gunners), l’Allemand est même devenu le meilleur passeur européen sur la période août 2008-décembre 2015 avec 101 unités. Une de plus que Messi et dix-sept de plus que Fabregas. Une preuve si besoin en était encore que le meneur de jeu a toujours délivré de bons ballons à ses partenaires, même lors de ses dernières années (13 en 2013-2014, 8 en 2014-2015). Mais cette saison, l’ancien du Real est plus qu’un simple "passeur". Face à Manchester City, il a animé le jeu, l’a accéléré lorsqu’il le fallait, a géré temps forts comme temps faibles, faisant vivre un calvaire à une défense mancunienne à la rue.

"Trop nonchalant", "capable de disparaître à tout moment". Ces critiques, l’Allemand les entend depuis son arrivée à Arsenal. Mais cette année, il les a toutes fait taire. Régulier, toujours présent, dans les grands matchs comme face aux "petits", Mesut Özil brille offensivement. Son duo avec Olivier Giroud, que beaucoup de gens n’hésitent pas à comparer du duo Gerrard-Torres de la saison 2007-2008, est le plus efficace d’Europe actuellement et a encore fait mouche face à Manchester City. Une efficacité qui doit beaucoup au niveau de jeu affiché par l’Allemand : "Özil est un peu modeste, a déclaré après la rencontre Théo Walcott, premier buteur ce lundi soir. Il voit des choses que personne ne voit, vous n'avez plus qu'à courir. Quand vous avez des joueurs spéciaux, ça rend les choses plus faciles".

Bien aidé par le jeu dos au but du Français, l’Allemand s’est positionné comme souvent 5-6m derrière lui, en quelque sorte entre la défense et le milieu de terrain. Cela lui a permis de casser les lignes des Citizens et de s’offrir plus de temps pour lire le jeu et s’appliquer dans les transmissions (89% de passes réussies). Mais ses passes ne sont pas toujours les mêmes. Sur le but de Walcott, il se contente de décaler l’Anglais sur la gauche, qui se charge du reste. Sur celui de Giroud, l’Allemand fixe tout simplement tout l’axe de la défense des Citizens avant d’offrir un caviar au Français. Et si Ramsey avait fait preuve de plus de réalisme, il aurait conclu sans doute le but de l’année, emmené du début à la fin par le génial Özil.

Son niveau actuel, il le doit aussi à sa forme physique, là où il était aussi critiqué les saisons passées. Mesut Özil ne baisse plus en cours de match et est capable de se montrer décisif en début comme en fin de rencontre. Et pourtant, l’Allemand fait des efforts défensifs impressionnants. Face à City, on l’a souvent vu redescendre, parfois même jusqu’au niveau de Ramsey et de Flamini, dans un milieu de cinq pour bloquer Yaya Touré et l’empêcher d’accélérer le jeu des Citizens. Ce n’est pas un hasard si les joueurs de Pellegrini et l’Ivoirien se sont montrés plus dangereux à la suite de sa sortie. Mais pour viser le titre, Arsenal se doit d’avoir son meneur de jeu en forme jusqu’au bout. Et ça demande de le préserver, surtout avec la période de Nöel. Dommage pour le spectacle.