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"Sans Ginola..."

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 20/10/2011 à 15:20 GMT+2

Employant à nouveau des mots très durs ("salaud") à l'encontre de David Ginola, Gérard Houllier est sorti de son quasi-mutisme sur le sujet de l'élimination des Bleus de la Coupe du monde en 1993, dans un livre qui paraît aujourd'hui. La blessure n'est pas refermée. Peut-être même plus brûlante.

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Crédit: Eurosport

"Un crime contre l'équipe". Ces mots, prononcés à chaud à l'encontre de David Ginola, après la défaite historique de l'équipe de France contre la Bulgarie (1-2) en novembre 1993, Gérard Houllier, alors sélectionneur, a toujours eu du mal à les faire partager. Trop violents pour qualifier la "simple" perte d'un match de football. Trop centrés sur un seul homme, le chouchou du Parc, coupable à la fois d'avoir joué n'importe comment un coup franc à la dernière minute et surtout d'avoir parlé dans la presse à deux jours du match pour défendre sa candidature. En général, le temps referme les blessures et encourage à la prise de recul. Mais dans le dossier France - Bulgarie, les bientôt dix-huit années qui se sont écoulées n'ont fait, semble-t-il, que renforcer la rancoeur du prédécesseur d'Aimé Jacquet.
"C'est un salaud"
Très économe de sa parole sur l'échec le plus fort de sa carrière, Gérard Houllier a accepté de répondre à plusieurs questions sur le sujet dans un livre d'entretiens qui paraît aujourd'hui sous la signature de Daniel Riolo et Christophe Paillet, Secret de coaches (éditions Hugo&Cie). Dans cette interview très riche sur sa conception du métier et la façon dont il l'a exercé, Houllier livre une version toujours à charge sur David Ginola, avec des mots d'une violence rare. "J'ai tellement à dire ! La part de Gérard Houllier est d'avoir fait entrer David Ginola, résume-t-il d'emblée. Quand on est décalé dans l'équipe, on est décalé dans le match."
"Je voulais le dégager, Jacquet m'en a empêché"
A deux reprises, Houllier emploie le terme de "salaud" pour qualifier celui qui était alors joueur du Paris-SG, et qu'il avait lancé avec les Bleus quelques mois plus tôt. "Là où il est salaud, c'est qu'on joue au Parc des Princes. Le PSG joue au Parc. L'ennemi du PSG, c'est Marseille. Quand il dit (ndlr : deux jours plus tôt dans L'Equipe) que Papin ou Cantona (titulaires et ex-joueurs de l'OM) ne devraient pas jouer en équipe de France mais que lui devrait jouer... Il a dit ça ! C'est un salaud parce qu'à chaque fois que Papin ou Cantona touchaient le ballon ils se faisaient siffler." JPP, capitaine ce soir-là, s'était notoirement fait conspuer au moment de son remplacement par Ginola. "J'ai fait l'erreur de ne pas l'exclure, regrette Houllier avec le recul. Aimé Jacquet (son adjoint) m'en a empêché. Je voulais le dégager. Sans lui je suis sûr qu'on se qualifiait."
"On est tombés sur l'affaire VA-OM"
Sélectionneur des Bleus dans la foulée de l'élimination au premier tour de l'Euro 1992, Gérard Houllier aura passé seize mois à la tête de l'équipe de France "dans un climat très dur" explique-t-il avec le recul. "Michel Platini avait dit que les joueurs étaient tous des peintres, qu'ils avaient les pieds carrés. Il fallait les convaincre, un par un, de revenir. Ils avaient tous démissionné de l'équipe de France. (...) Le problème, c'est qu'on est tombés sur l'affaire VA-OM. En septembre 1993, on gagne en Finlande. Dans le bus, il n'y avait aucune joie. Tout le monde voulait savoir si Marseille allait descendre. L'OM était interdit de Coupe d'Europe. Tous les Marseillais cherchaient à quitter le club. (...) Maintenant, je fais très attention à l'environnement."
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