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Sampdoria Gênes : du changement et un bon en avant

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 16/02/2013 à 18:18 GMT+1

Mal partie cette saison, la Sampdoria a procédé à "quelques" ajustements bien sentis. Et a repris des couleurs, avant d'affronter Naples (15h).

Sampdoria striker Mauro Icardi (Reuters)

Crédit: Reuters

Dans l'univers du vin, il y a le grand cru, le premier cru et le cru classé. Cette équipe de la Sampdoria version 2012-2013 n'atteindra pas les sommets tant son début de saison a été catastrophique. Mais le club de Gênes a su profiter du passage à la nouvelle année pour reprendre ses esprits, effectuer des changements et repartir du bon pied. Et ça marche !
2012, l'euphorie de la montée puis la descente aux enfers
De la Ligue des Champions à la relégation en Serie B en quelques mois, cela arrive plus souvent qu'on ne le croit. Si Auxerre y a goûté en France et le Werder n'en était pas loin en Bundesliga, pour la Sampdoria, l'échec a été difficile à avaler. Tellement difficile qu'à la 30e journée de Serie B la saison passée, le club compte huit points de retard sur la dernière place qualificative pour les playoffs de montée. Un sprint de treize journées plus tard, la Samp accroche la 6e place, élimine le favori Sassuolo au premier tour des playoffs, puis Varese et obtient sa montée en Serie A.
C'est là que les dirigeants font un choix étonnant : ils maintiennent le sauveur Iachini en place mais démarchent tous les entraîneurs plus expérimentés sur le marché. Même Benitez négocie avec le club génois mais finit par décliner. C'est finalement Ciro Ferrara, ancien coach des U21 italiens et de la Juve qui débarque au Luigi Ferraris. Le début de saison est inespéré avec trois victoires en trois matchs. C'est aussi le début des emmerdes. Pression médiatique, supporters qui rêvent, joueurs qui s'emballent, on oublie les bons ingrédients et la série positive se transforme en série catastrophique. Entre le 23 septembre 2012 et le 23 décembre, la Doria ne gagne pas un match et aligne même sept défaites consécutives. Le club est alors relégable et Ciro Ferrara est le premier à faire ses valises. Quelques heures plus tard, le directeur sportif est lui aussi remercié et est remplacé par Carlo Osti. Le grand ménage est fait juste avant la trêve. Delio Rossi arrive sur le banc. L'Italien est un entraîneur expérimenté, dur avec ses joueurs, un peu frileux et adorant évoluer en contre-attaque, là où Ferrara prônait un jeu plus maîtrisé de A à Z. En gros, les dirigeants de la Samp prennent un entraîneur pour un club en difficulté, qui pourra serrer la vis et redonner confiance rapidement.
2013, la Doria change tout et recommence
En plus de l'arrivée d'un nouvel entraîneur et d'un nouveau directeur sportif, la Sampdoria fait un peu le ménage au mercato d'hiver en lâchant trois joueurs au rendement insuffisant (Pozzi, Volta, Tissone) et recrute l'attaquant Gianluca Sansone, en copropriété avec le Torino. L'effet est immédiat. Pour le match de reprise, la Doria s'impose sur la pelouse de la Juventus grâce à un doublé de Mauro Icardi. Le jeune Italo-Argentin va vite se rendre indispensable à cette équipe de la Sampdoria. Quelques jours plus tard, il en plante quatre contre Pescara puis un contre la Roma à domicile. Avec déjà huit buts marqués, dont sept depuis l'arrivée de Delio Rossi, Icardi est le fer de lance de cette équipe. Bon finisseur, il est très mobile et puissant dans les duels. Ses performances intéressent déjà l'Inter, la Roma et Naples qui se battent pour sa signature en juin prochain. Recruté pour 600 000 euros en provenance du Barça, il en vaut aujourd'hui vingt fois plus.
Delio Rossi a cédé à la mode de la défense à trois pour remodeler sa Sampdoria. Et cela marche. Les Blucerchiati n'ont perdu qu'un match depuis la reprise pour trois victoires (Juve, Pescara, Roma) et deux matchs nuls (Milan, Torino). L'équipe est très compacte et possède des joueurs hyperactifs comme les latéraux De Silvestri et Estigarribia ou les deux pépites du milieu de terrain axial, Andrea Poli et Pedro Obiang. Ce dernier est partout et est typiquement un joueur "box to box" comme l'Italie en offre assez peu. Monstre physique, Obiang est résistant à l'effort et apporte sans cesse le danger aux abords de la surface adverse. Son compère du milieu, Poli, est plus esthétique à voir jouer, toujours la tête haute, mais manque encore de régularité. Sa qualité technique est intéressante mais il est encore un peu juste dans la répétition des courses.
Delio Rossi a également réussi à relancer Angelo Palombo. Passé de bandiera du club (ses larmes et ses excuses lors de la descente en Série B étaient particulièrement touchantes) à pestiféré sous Ferrara, le milieu de terrain italien se retrouve aujourd'hui au cœur de la défense à trois de la Sampdoria, dans un rôle de libéro, derrière les deux stoppeurs Gastaldello et Costa. Il a retrouvé sa sérénité et sa confiance en lui qui en faisaient un des milieux les plus courtisés d'Italie avant la descente en Serie B. Et c'est à Delio Rossi qu'il doit son retour parmi les indispensables de l'équipe.
La Sampdoria a réussi son coup. En changeant son entraîneur, son directeur sportif et en faisant quelques ajustements au mercato, l'équipe a retrouvé des couleurs. Malheureusement, le président historique de la Sampdoria, Riccardo Garrone n'en a pas profité bien longtemps, après des mois d'inquiétudes et de malheurs. Il est décédé le 21 janvier dernier. La Doria lui a rendu hommage de la plus belle des manières avec le feu d'artifice contre Pescara (6-0). Mais attention, l'équilibre est encore fragile et la position au classement loin de tout confort. Certes 11ème du classement, la Doria possède sept points d'avance sur la zone de relégation. Mais avec une série négative, tout peut aller très vite. Et quand on sait que cette équipe ne fonctionne que par séries, très positives ou très négatives depuis bientôt dix-huit mois, la plus grande attention est réclamée. Et cela commence dès dimanche et ce déplacement compliqué au San Paolo de Naples…
Johann CROCHET : Créateur de flashfoot.fr, blogueur, Johann Crochet a l'habitude de dire qu'une bonne journée commence par une revue de presse italienne et qu'une bonne année se mesure au nombre de matches de Serie A vus dans les stades. Par goût, il suit aussi le foot néerlandais et les championnats scandinaves.
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