Milan a eu chaud

La Serie A cuvée 2011/2012 s'est offert un débouchage goûtu. Plus de grève entre la Fédération italienne et le syndicat des joueurs qui a fait sauter la première journée, les clubs italiens ont rechaussé les crampons. Ce vendredi, ils étaient deux : le champion en titre milanais face à un prétendant crédible à la reprise du trône, la Lazio au mercato malin. Au final, un match enlevé et deux équipes dos-à-dos (2-2) après une première mi-temps de très haute volée.

Klose, Cissé, Marchetti, Cana, Konko : la Lazio a visé de la recrue internationale, expérimentée pour squatter enfin les premiers rôles. Le coach rossonero Massimiliano Allegri avait prévenu : "Attention à la Lazio. Selon moi, elle sera, avec le Napoli, la principale concurrente dans la course au Scudetto". Il avait flairé bon. Manque flagrant de confiance, construction brouillonne du jeu, passage systématique et prévisible par l'axe, couloirs vacants, le Milan AC pataugeait dans la nasse. Pire, il avait déjà pris deux plombs au bout de 20 minutes. Les tireurs : Miroslav Klose (11e) et Djibril Cissé (21e). Le rabatteur, Stephano Mauri. Deux caviars servis à la louche qui ont flingué à bout portant Abbiati, le gardien de but rossonero. L'arme de l'international allemand : la frappe en pivot du gauche après un cassage de chevilles en règle sur Alessandro Nesta.

Le natif d'Arles, lui a opté pour le coup de boule. Imparable. Les partenaires d'Ibrahimovic étaient alors aux fraises et les Laziale n'avaient qu'à se baisser pour les cueillir. Définitivement. Mais l'avant-centre suédois sorti a relancé la soirée milanaise d'un plat du pied sécurité après service sur plateau d'Antonio Cassano (28e). En bon champion à réaction, Milan a repris des couleurs dans le jeu et le passeur s'est mué en serial-buteur. En quatre minutes. C'est Cassano qui a mis la seconde couche (32e) et trompé Albano Bizzarri, troisième gardien de l'Albiceleste, décisif, plus tôt, sur plusieurs patates chaudes milanaises. Les Lombards avaient pris l'ascendant psychologique, technique et tactique : bloc plus haut et couloirs cadenassés. Il faut dire qu'hormis les amicaux de pré-saison et la Supercoupe d’Italie remportée face à l’Inter à Pékin, le Milan AC n’avait pas encore eu l’occasion, contrairement aux autres cadors européens, de jauger son état de forme actuel.

Le premier acte avait donné à boire et à manger aux 55 000 spectateurs, la suite fut moins copieuse. De l'action chaude de part et d'autre, des frémissements mais rien de définitif. En mode reconquête du maillot bleu, Djibril Cissé a continué de martyriser la défense milanaise, le doublé s'offrait à lui, pour sa première mais Alessandro Nesta s'est fendu d'un coup de rein improbable (65e) pour sauver les siens d'une première défaite à domicile qui aurait fait tâche. La Série A a repris et bien repris. La chasse aux Rossoneri est ouverte.