Zlatan, une vraie star

Il n'y aura pas eu de nouvel échec avec Carlos Tevez, Pato et David Beckham au mercato d'hiver. Le PSG voulait une star ? Il a eu une très grande star en la personne de Zlatan Ibrahimovic. Il y a mis les moyens. A Paris, Ibra aura le deuxième plus gros salaire mondial parmi les footballeurs avec 14,5 millions d'euros de revenu annuel, derrière Samuel Eto'o, qui touche 20 millions d'euros par an à l'Anzhi Makachkala. C'était le prix à payer pour s'attacher les services du buteur de classe mondiale qui manquait au PSG. Il n'est pas Lionel Messi ni Cristiano Ronaldo, mais il se situe quelque part, tout près, dans un groupe de poursuivants.

Ibra fait incontestablement partie du gratin des attaquants, et cela ne date pas d'hier. Depuis 2003, il est apparu à six reprises dans le classement annuel du Ballon d'or, dont quatre fois dans le Top 10 (8e en 2005, 7e en 2007, 9e en 2008, 7e en 2009). Parmi les joueurs de sa génération, seuls Samuel Eto'o, systématiquement classé depuis 2004, fait mieux, et Didier Drogba, plus âgé (34 ans), qui a figuré à sept reprises au palmarès depuis 2004. Eto'o entrait d'ailleurs dans la short-list du PSG, qui s'était renseigné à la fin du printemps mais n'était pas allé plus loin. A 30 ans (31 en octobre), l'attaquant suédois reste une référence mondiale au poste d'avant-centre même s'il n'était dans la liste finale des deux dernières éditions du Ballon d'or.

Il était logiquement en tête de la liste des attaquants recherchés par PSG, où figuraient donc Eto'o mais aussi Carlos Tevez (28 ans), Robin van Persie (28 ans), Wayne Rooney (26 ans), Radamel Falcao (26 ans) ou Gonzalo Higuain (24 ans), des attaquants de pointe plus jeunes qu'Ibrahimovic mais aussi moins confirmés si l'on se réfère au classement du Ballon d'Or. Hormis Rooney, classé à quatre reprises, tous ces joueurs ont au mieux figuré deux fois dans le palmarès de la récompense individuelle la plus prisée. Paris aurait pu se tourner vers l'un de ses joueurs et frapper un grand coup médiatique tout en se dotant d'une pointe de classe mondiale, mais cela n'aurait pas eu un impact aussi fort que l'arrivée du buteur de l'AC Milan.

En résumé, le PSG ne pouvait pas trouver beaucoup mieux qu'Ibrahimovic en attaque sur le plan de la qualité individuelle. Lionel Messi, triple Ballon d'or en titre, et Cristiano Ronaldo, vainqueur en 2008 et présent sur le podium à quatre reprises depuis 2007, sont évidemment au-dessus. Mais la comparaison s'arrête là, car ces deux joueurs évoluent dans un registre différent de celui du Suédois. Parmi les attaquants de pointe, les avant-centres de métier, c'était probablement le meilleur choix possible avec Eto'o, qui n'a que six mois de plus que le Suédois et dont le CV, le passé en Ligue des champions s'inscrivait totalement dans les critères recherchés par Carlo Ancelotti. Et Rooney, qui présente aussi l'avantage d'être plus jeune de quatre ans que le Suédois et le Camerounais. Avec Ibrahimovic, la PSG a quasiment pris ce qui se faisait de mieux sur le marché par rapport à ce qu'il recherchait. Le Suédois, champion à sept reprises avec les clubs où il est passé, reste d'ailleurs sur la meilleure saison individuelle de sa carrière avec 33 buts, Championnat et Ligue des champions confondus.