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Djilobodji, Tabanou et bientôt Thauvin : Pourquoi ils repartent aussi vite qu'ils sont arrivés

Martin Mosnier

Mis à jour 01/02/2016 à 17:14 GMT+1

MERCATO - Ils ont donné une nouvelle orientation à leur carrière l'été dernier, ont très peu joué ou pas du tout et ont profité de ce mercato d'hiver pour retrouver les terrains. Comment Franck Tabanou, Papy Djilobodji et Florian Thauvin en sont-ils arrivés là ?

Djilobodji, Tabanou et Thauvin : trois flops de l'été dernier

Crédit: Eurosport

C'est une étrange mode. Un mouvement de fond qui fait de plus en plus de victimes. Franck Tabanou et Papy Djilobodji en sont les derniers exemples. Et bientôt, probablement, Florian Thauvin. Leur point commun ? Tous ont changé de club l'été dernier. Depuis ? Rien ou presque. Ils n'ont pas eu le temps de convaincre. Tabanou n'a pas disputé la moindre minute en Premier League, Djilobodji a porté durant 50 secondes le maillot de Chelsea. Six mois plus tôt, ils débarquaient en Premier League contre un chèque de 5 millions d'euros pour l'ex-Toulousain et de 4 millions d'euros pour l'ancien Nantais.
L'investissement consenti par Newcastle fut pour le moins conséquent : acheté 17 millions d'euros cet été, Thauvin est le 6e plus gros transfert dans l'histoire des Magpies. Il n'a démarré que trois matches du championnat anglais. Tabanou est revenu à Saint-Etienne sous forme de prêt, Djilobodji va défendre les couleurs du Werder Brême jusqu'à la fin de saison et Florian Thauvin est annoncé avec insistance à l'OM. Comment en sont-ils arrivés là ? Pourquoi des clubs ont misé gros sur eux sans jamais vraiment leur donner une chance ? Les flops de l'été sont à distinguer. Si les conséquences sont les mêmes, les causes diffèrent.

Le "panic buy" *

Acheter un joueur que le club ne visait pas spécialement à la dernière minute, c'est rarement une bonne idée.
Le cas d'école : Papy Djilobodji. Le défenseur central a débarqué à Londres dans les dernières heures du mercato estival. José Mourinho ne le connaissait pas mais a fait confiance à l'un de ses scouts en France. Djilobodji s'est retrouvé à Chelsea parce que les Blues avaient essuyé des refus sur les dossiers Marquinhos, Abdennour et Stones. "C'est un panic buy classique", nous a confié Damien Comolli, ancien directeur sportif de Tottenham et Liverpool. "Chelsea a essayé beaucoup de profils et n'avait plus personne sous la main. Le club s'est trompé, ça peut arriver." Avant de s'engager avec Chelsea, le marché qui s'ouvrait à l'ex-Nantais concernait davantage des clubs de Championship, Trabzonspor ou le Celtic Glasgow. Certainement pas un club du top 5 anglais. Une vraie erreur de casting.
*L'achat panique
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Papiss Djilobodji

Crédit: Eurosport

Le joueur non désiré par l'entraîneur

Quand un club mise gros sur un joueur, c'est qu'il est généralement suivi depuis de nombreux mois voire quelques années. Chaque club a une base épaisse de cibles plus ou moins désirées. Quand une fenêtre de tir se présente, il dégaine sans forcément que le coach en place donne son feu vert.
Le cas d'école : Florian Thauvin. L'ancien Bastiais était désiré par les Magpies depuis plusieurs mois. Quand Vincent Labrune a ouvert la porte à un départ, ils se sont précipités avec une belle offre (17 millions d'euros). Arrivé depuis un mois et demi, Steve McClaren n'a pas bloqué le transfert mais Thauvin n'est pas un joueur qu'il a expressément réclamé à ses dirigeants. Les exemples sont nombreux : "Djilobodji, ce n'est pas mon choix", avait avoué Mourinho en septembre dernier. Quand les techniciens n'ont pas choisi leur recrue, l'histoire démarre mal et a beaucoup plus de chance de rapidement se finir.
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Thauvin Newcastle

Crédit: Eurosport

Le problème d'adaptation

Changer d'environnement, de championnat, de coéquipiers, d'entraîneur : autant de bonnes raisons de se prendre les pieds dans le tapis. Passer de la Ligue 1 à la Premier League n'a rien d'évident et rares sont ceux qui ont franchi le pas avec l'aisance d'un Dimitri Payet.
Le cas d'école : Franck Tabanou. "Les Français ne sont pas des monstres d'intégration", nous a confié un agent souhaitant garder l'anonymat. "En Suisse, les joueurs parlent français, anglais et allemand. Les Français ont beaucoup plus de mal." Voilà qui ne facilite pas le passage de la L1 à un championnat étranger. "Pour Tabanou, c'est un problème de contexte. Le Pays de galles, c'est particulier", a-t-il continué. Mais ça n'arrive pas qu'aux Français. Angel Di Maria ne s'est pas attardé en Angleterre et ne s'est jamais fait à la vie mancunienne.

Le joueur bonus

Les clubs anglais ont de l'argent à ne plus savoir qu'en faire. Et quand ils hésitent, ils peuvent désormais avoir tendance à tenter le coup même s'ils ne sont pas complètement convaincus par l'investissement.
Le cas d'école : Benjamin Stambouli. Voilà qui nous ramène à l'été 2014. Benjamin Stambouli débarque à Tottenham contre un chèque de 6 millions d'euros. Il ne débute que quatre matches de Premier League avant de revenir en France l'été suivant, au PSG. "Je me souviens même avoir dit à son agent qu'il ne jouerait pas", se souvient Damien Comolli. "Tottenham avait des doutes sur lui mais, au vu des finances du club, il coûtait peu cher." Stambouli est un joueur bonus et ne nécessite pas un immense investissement. Sa carrière anglaise se soldera pas un flop.
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Benjamin Stambouli sous le maillot de Tottenham - 2015

Crédit: Panoramic

L'incontournable question du niveau

Même si Thauvin, Djilobodji, Tabanou, Erding n'ont que très peu eu l'occasion de montrer leur niveau en compétition, leurs entraîneurs les ont jugés au jour le jour à l'entraînement. Partir en Premier League lorsqu'on n'a connu que la Ligue 1, c'est mettre un pied dans un championnat beaucoup plus exigeant. Et certains se sont confrontés à un problème de niveau de jeu.
Le cas d'école : Papy Djilobodji. Un bon défenseur de Ligue 1 ne fait pas forcément un bon défenseur d'un immense club européen. Djilobodji a vu trop gros pour lui. Son absence de temps de jeu s'explique facilement. "Il y a un décalage entre les exigeances de L1 et celles de Premier League", constate Laurent Schmitt, agent sportif. "Une partie des joueurs qui franchissent le pas ne sont pas prêts. S'ils repartent aussi vite, c'est que leur club ne veulent pas les laisser se déprécier. On parle de joueur de Swansea, Newcastle ou Chelsea. Des clubs qui ont mal démarré l'année, qui sont dans l'urgence et qui doivent trancher vite."
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