Mercedes écrase les autres écuries : la saison s'annonce-t-elle ennuyeuse ?
Publié 16/03/2015 à 22:58 GMT+1
Hamilton s'est promené et Mercedes n'a laissé que trois adversaires dans le même tour, dimanche. Faut-il s'en inquiéter ? Pas dans l'immédiat car on a des raisons de croire que ça va s'arranger.
Mercedes a massacré le suspense à Melbourne, et Lewis Hamilton spécialement. On ne l'imaginait pas en mesure de coller 0"59 à un pilote de la trempe de Nico Rosberg samedi. Ce fut impressionnant. En revanche, on a vite compris que le Britannique tenait fermement les clés de la victoire. Il se contentait d'entretenir une avance peu spectaculaire – 2 à 3 secondes - toujours propice à un retournement de situation. Mais il contrôlait, répondait à l'Allemand au besoin. On rêvait quand même à un petit écart de trajectoire, pourquoi pas à un tête-à-queue façon Grand Prix du Brésil, son unique boulette de 2014.
La saison s'annonce-t-elle ennuyeuse pour autant ? Posons la question autrement : Mercedes est-il coupable d'être trop fort, d'avoir trop bien travaillé ? De renvoyer les deux derniers grands dominateurs, Ferrari (2000-2004) et Red Bull (2010-2013), à leurs pénibles quotidiens de perdants, leurs chères études ? La F1 est élitiste, haït par définition la médiocrité et il faut être reconnaissant envers la firme à l'Etoile de nous montrer l'excellence. En qualification, Hamilton a été digne de Senna, en course Mercedes a mis Ferrari à plus d'une demi-minute et seulement deux autres ont fini dans le même tour.
Une saison qui démarre poussivement à Melbourne, ce n'est pas une nouveauté
Il faut savoir admirer ça comme on s'était pâmé devant cinq années de perfection de Schumacher chez Ferrari. C'est un privilège d'assister à un moment d'histoire. Tenez, Hamilton a même un coéquipier contradicteur, une vraie chance.
Il faut se dire que ce n'est pas définitif. Se souvenir que Melbourne a lancé les championnats de façon insipide en 2005, 2007, 2008, 2011 et 2014. Une fâcheuse habitude donc. Se souvenir aussi que les deuxièmes ou troisièmes rendez-vous de ces années avaient souvent suffi à nous réconcilier avec le sport. Ce fut même spécialement vrai en 2011 et en 2014.
Ferrari et Williams, Red Bull et McLaren : à chacun ses défis
Mais dominer de façon outrancière, "tuer" la course, n'est pas non plus dans l'intérêt de Mercedes. "Je n'ai pas beaucoup vu les Mercedes passer à la TV et je ne vois qu'une seule raison à cela, c'est parce que ce n'est pas intéressant pour la réalisation de montrer une procession.En plus, il n'y avait pas beaucoup de voitures en piste", a maugréé Chris Horner, directeur de Red Bull et accessoirement très mauvais perdant. Il a raté une occasion de se taire, car c'est bien son écurie qui a participé à la pénurie en étant incapable de préparer correctement la RB11 de Danill Kvyat, stoppé avant même le départ. "Arrêtez de vous plaindre et bossez !", lui a justement rétorqué Toto Wolff, directeur de Mercedes.
Question suspense, il faut juste ne pas rester obnubilé par Mercedes. Considérer que d'autres défis ont de l'intérêt : Sebastian Vettel contre Kimi Räikkönen chez Ferrari, ces deux-là contre Valtteri Bottas et Felipe Massa (Williams)... Scruter ce que vont bien pouvoir devenir les associations Red Bull-Renault et McLaren-Honda… Et quand est-ce que Lotus va pouvoir remonter sur un podium ? C'est sûr, Melbourne a été un chef d'œuvre et en même temps un brouillon. Ça ne devrait pas durer.
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