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Grand Prix de Chine | En forme, pas largué par Max Verstappen, Sergio Pérez (Red Bull) face au risque d'être "bottasisé"

Julien Pereira

Mis à jour 20/04/2024 à 10:45 GMT+2

Sergio Pérez veut des garanties. Auteur d'un début de saison très encourageant, le Mexicain souhaite sécuriser son avenir à plus long terme chez Red Bull, où il enchaîne les contrats courts. Alors que le jeu de chaises musicales est bien lancé et que les places vont coûter de plus en plus cher, "Checo" tente d'actionner quelques maigres leviers pour ne pas se retrouver le casque dans l'eau.

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C'est un jeu de dupes auquel Sergio Pérez est désormais habitué. Alors que le marché des pilotes a été dynamité par l'annonce du transfert de Lewis Hamilton chez Ferrari, le Mexicain négocie, de nouveau, pour sauver sa peau chez Red Bull. Dans l'ombre du très encombrant Max Verstappen, "Checo" n'a que peu de leviers pour tenter de rendre sa condition de numéro deux un peu moins "précaire", si tant est que le terme puisse être utilisé pour qualifier la situation d'un pilote de Formule 1.
Jeudi, en marge du Grand Prix de Chine, Pérez a bien tenté de resserrer l'étau, en annonçant à ESPN qu'il aurait une annonce à faire "très prochainement" et qu'il s'attendait, cette fois, à obtenir un contrat de deux saisons, "parce que le règlement change beaucoup en 2026". Sous-entendu, Red Bull ferait un bien mauvais calcul en ajoutant du flou au flou. En réalité, le Mexicain cherche avant tout à préserver ses intérêts, autant que faire se peut. D'abord en conservant un baquet au sein de l'écurie qui gagne et domine, parfois à outrance, aussi en repoussant, le plus loin possible, le spectre d'un crépuscule qui rôde, alors qu'il a fêté ses 34 ans et que son palmarès et son talent ne sont pas ceux d'un Fernando Alonso ou d'un Lewis Hamilton.

Pérez a bien choisi sa fenêtre

"Checo" a au moins eu le mérite de bien choisir son timing : Alonso, que l'on disait candidat pour lui succéder, s'est finalement réengagé avec Aston Martin. Daniel Ricciardo, que Red Bull avait décidé de remettre dans le jeu pour accentuer la pression autour de son n°2, est désormais plus proche d'une deuxième (et dernière) retraite que d'une promotion au sein de l'écurie championne du monde. Et Carlos Sainz, selon les propres termes de Helmut Marko, a reçu une offre irréfutable d'Audi (actuelle Sauber).
Bref, la voix est (presque) libre. Même si Red Bull n'a pas pour habitude d'éterniser ses relations avec les pilotes expérimentés - sauf quand ils gagnent des titres - et qu'elle cherche, toujours, un Verstappen 2.0. Incapable de lutter à la régulière et sur la durée avec le triple champion du monde en titre, Pérez a tout de même retrouvé de la constance et de la consistance, en terminant trois des quatre premiers Grands Prix au deuxième rang.
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Il n'y avait donc pas de meilleure fenêtre pour tenter de faire ce que Valtteri Bottas avait lui aussi tenté, en son temps chez Mercedes, et en vain. Pour la simple et bonne raison qu'en F1, les CDD qui s'enchaînent sans CDI marquent souvent le début d'une petite mort. "En tant qu'athlète et pilote, ce n'est pas une situation idéale, avait admis le Finlandais il y a quelques années, alors qu'il était lui aussi dans une phase de négociation avec son écurie. Vous ne pouvez pas totalement être en paix, vous concentrer sur le travail, et vous sentir mentalement libéré. Quand ça continue, année après année, chaque année de votre carrière, ça finit par devenir emmerdant."

Horner a calmé le jeu

À l'époque, Toto Wolff avait exprimé une certaine compassion (en public). Ce qui n'est pas franchement le genre de Christian Horner, son homologue chez Red Bull. "Sergio aimerait sans aucun doute faire une annonce demain, a souri le dirigeant britannique en conférence de presse ce vendredi. Mais en tant qu'équipe, nous ne sommes pas pressés. Nous sommes dans une position chanceuse où de nombreux pilotes aimeraient nous rejoindre. Nous sommes satisfaits du duo que nous avons, nous voulons juste nous assurer que le niveau de cohérence avec lequel Checo a lancé cette saison se maintienne." On ne peut plus clair.
Démotivé puis démobilisé par cet éternel recommencement, Valtteri Bottas avait fini par en payer le prix lorsque George Russell, que Mercedes avait mis en couveuse, avait sérieusement pointé le bout de son nez. Red Bull n'a pas encore placé de perle rare dans une écurie de fond de peloton, malgré le très bon intérim réussi par Liam Lawson la saison dernière. Mais en F1, tout peut aller très vite. Chez Red Bull, encore plus.
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Sergio Pérez et Max Verstappen (Red Bull)

Crédit: Getty Images

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