Vergne, c'est carré

Jean-Eric Vergne apprend et progresse vite. Après avoir conclu la première course de sa carrière de pilote de Formule 1 à une prometteuse 11e place, le Français a fait mieux, dimanche à Sepang, au terme d'un grand prix éprouvant, physiquement et nerveusement. Le rookie de Toro Rosso s'est classé 8e et a décroché ses quatre premiers points en F1. Une récompense méritée au terme d'un week-end où l'ancien champion de Grande-Bretagne de Formule 3 sera monté en puissance.

Qualifié en 18e position - bien loin de Romain Grosjean (5e) qui a sans doute confondu vitesse et précipitation dimanche -, Jean-Eric Vergne a fait le job. Avec sérieux et a profité des conditions de course, ainsi que de son choix de chausser des pneus "intermédiaire" quand tout le peloton avait revêtu des "pluie". "Je suis resté un bout de temps avec les intermédiaires après le départ. Le drapeau rouge (sorti au 9e tour, ndlr) m'a bien aidé". Il a pu changer de gommes et, avec ses pneus "pluie", conserver sa position au cœur du peloton. "Si j'avais du repartir en ‘intermédiaire‘ derrière la voiture de sécurité, ç'aurait été très difficile de rester sur la piste", a-t-il reconnu.

La suite, c'est une course propre et une gestion parfaite. Ou presque. "Quand la piste s'est suffisamment asséchée, j'ai remis des ‘intermédiaire’ mais j'ai perdu un peu de temps avant de changer pour des pneus slick", a-t-il expliqué. Bien installé au cœur du peloton, JEV a tenté de s'attaquer à Paul Di Resta (Force India) mais la mission était, sinon impossible, trop risquée. Du coup, Vergne a géré. Une preuve de maturité. "Je revenais sur Di Resta, mais avec les retardataires positionnés entre nous, je ne pouvais pas me rapprocher suffisamment. J'ai donc décidé de gérer et je me suis contenté de ramener la voiture à l'arrivée. Je suis plutôt content." Il n'est pas le seul.

Franz Tost, directeur de l'équipe Toro Rosso, s’est montré ravi de la prestation d'ensemble de son écurie (Daniel Ricciardo 12e). Et plus particulièrement de son rookie : "Comme souvent en Malaisie, la course a été très excitante et Jean-Eric a fait un excellent travail alors qu'il conduisait pour la première fois une F1 sous la pluie. Il n'a fait aucune erreur et a signé de très bons temps au tour. Sa huitième place est amplement méritée." Ces quatre points sont les premiers d’un pilote Français depuis Sébastien Bourdais, lui aussi sur Toro Rosso, à Monaco en 2009. Le Manceau avait terminé 8e. Avec Vergne, la France de la F1 a retrouvé le fil conducteur.