Vettel champion

Un point - l'équivalent d'une 10e place - lui avait manqué il y a deux semaines, à Singapour. Sebastian Vettel (Red Bull) a terminé le travail, dimanche à Suzuka, en prenant une 3e place amplement suffisante pour se couronner plus jeune double champion du monde de l'histoire de la F1, à 24 ans, 3 mois et 6 jours. A l'issue de 53 tours de course qui ne resteront pas franchement dans les annales. "Félicitations Seb, tu es le champion du monde 2011. J'imagine que tu aurais voulu gagner mais c'est très bien", lui a dit à la radio son ingénieur français, Guillaume Rocquelin. En pleurs, le pilote a répondu : "Merci pour tout ! A chacun d'entre vous. Rien n'était acquis. Mais nous l'avons fait !"

En pole position pour la 12e fois en 15 Grands Prix cette année, l'Allemand a tassé au départ son ultime rival Jenson Button (McLaren) pour mener le premier relais, avant de se faire subtiliser la 1re place au premier arrêt au stand (9e tour) au profit du Britannique, puis la 2e à l'avantage de Fernando Alonso (Ferrari) lors de sa 3e halte (34e tour).

"Cette année a été fantastique même si elle n'est pas terminée", a résumé Vettel. "Ce n'était pas si facile en course, particulièrement avec les pneus 'tendre' où nous n'étions pas aussi rapides que nous l'aurions souhaité. J'ai perdu deux positions et c'était difficile de dépasser Fernando [Alonso] à la fin. Après avoir réussi mon plus beau dépassement de l'année à Monza, je ne pense pas qu'il m'aurait laissé passer cette fois-ci (rires). Nous avons encore signé un très bon résultat ici pour remporter le championnat. C'est phénoménal. Il y a tellement de choses à dire dans ces moments-là mais c'est difficile de se rappeler de tous. Je remercie énormément l'équipe, ici et à Milton Keynes, qui travaille tous les jours pour nous préparer deux très bonnes voitures. S'il y a une personne que je souhaite remercier particulièrement c'est mon entraineur qui m'a permis de garder les pieds sur terre toute l'année. Nous avons rempli l'objectif que nous nous étions fixés en début de saison. Toute l'année, nous avons gardé un temps d'avance sur les autres voitures. Il n'y a pas de secret. Pas à pas, nous avons construit ce titre. Le plus dur est de continuer à gagner après avoir gagné une première fois."

De son côté, Jenson Button a parfaitement rempli son rôle d'ultime challenger en terminant son 12e Grand Prix du Japon en autant de départs. Il devait gagner, condition nécessaire mais pas suffisante pour entretenir l'espoir. Il est parvenu à vaincre, pour la première fois sur ce circuit réputé le plus technique de la saison. "Nous adorons tous cet endroit et s'imposer ici devant tous ces fans japonais est quelque chose d'extraordinaire et signifie beaucoup pour moi", a dit le champion du monde 2009. "Depuis quelques courses, nous nous sommes bien améliorés grâce au travail de toute l'équipe."

"Tout d'abord je tiens à féliciter Sebastian pour son titre de champion du monde", a réagi Alonso, meilleur pilote de la planète en 2005 et 2006. "Ça a été une course sympa. Nous avions un bon rythme pour nous battre avec McLaren et Red Bull. Au final, on décroche ce podium, c'est génial pour l'équipe après toutes ces courses où ça a été difficile pour nous. Nous avons retrouvé un bon niveau ici et ça nous motive pour les courses restantes et aussi pour l'année prochaine."

Derrière ce podium de champions du monde, Mark Webber (Red Bull) a confirmé sa baisse de régime en terminant 4e, devant Lewis Hamilton (McLaren), Michael Schumacher (Mercedes), autres champions du monde, et Felipe Massa (Ferrari).

Au championnat Pilotes, Vettel a donc définitivement mis au suspense. Il compte 324 points soit 114 points d'avance sur Button, à quatre courses du terme de la saison (100 points à distribuer). Alonso reste n°3 mondial avec 202 unités. Webber (194 pts) et Hamilton (178 pts) le suivent et peuvent encore finir vice-champion. Au Mondial Constructeurs, Red Bull s'est un peu plus rapproché d'un deuxième titre consécutif. Avec 130 points de marge sur McLaren, l'écurie autrichienne pourra même se couronner dès la prochaine course, dès dimanche en Corée du Sud, à condition que l'équipe britannique ne lui reprenne pas un point.