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Montezemolo l'agitateur

Eurosport
ParEurosport

Publié 29/12/2009 à 15:52 GMT+1

La F1 moderne insupporte Luca di Montezemolo, qui menace d'en retirer Ferrari si elle reste en l'état. Selon le président italien, le paddock est "comme un camp de concentration", coupé du monde. En fait, il veut juste poser ses conditions quant aux prochains Accords Concorde.

Luca di Montezemolo avait convoqué une presse triée sur le volet pour manifestement lancer les négociations sur les Accords Concorde post-2012. A la veille de lâcher la présidence de la FOTA, l'association des Equipes qui a officiellement force de proposition, le N.1 de Ferrari a jeté quelques pavés dans la mare. Pas toujours adroitement. Certains y verront un grand numéro d'agitation médiatique, tant cet acteur historique de la discipline semble découvrir quelques maux endémiques du sport. "Je veux que la Formule 1 s'améliored'ici 2012, quand nous signerons de nouveaux Accords Concorde, et si ça ne se fait pas nous aurons la motivation pour aller ailleurs", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse restreinte à Noël, à laquelle était conviée le magazine Autosport, qui rapporte ses propos sur son site en ligne autosport.com.

Le patron de Ferrari a maintes fois brandi la menace d'un retrait de la Formule 1. Et ne peut plus être pris au sérieux. Mais il poursuit quand même : "Je suis allé au Mans et j'ai été impressionné." Avant d'attaquer un autre registre. "Nous ne pouvons accepter un gouffre entre les pilotes, la presse et le public. Par le passé, l'allée des stands était remplie de jolies filles. Maintenant c'est comme un camp de concentration." Apeurés par la crise, la FOTA avait obligé en 2009 les pilotes à répondre aux médias après la qualification et la course, et se soumettre à des séances de dédicaces pour privilégiés. Rien qui n'a pu désenclaver le sport, parti ces dernières années dans des pays sans tradition automobile, ni fans comme des tribunes vides l'ont montré certains vendredis et samedis.
"Nous avons besoin de beaucoup de réponses. Nous avons besoin de bonnes personnes à la FIA. Todt (ndlr, président) est une bonne personne et il connait la F1, et je suis sûr que sa priorité est de recréer un dialogue et une ambiance différents. Bernie [Ecclestone] arrive à la fin de sa carrière, mais je suis sûr qu'il regarde l'avenir. Et la FOTA a été très utile. Il faut une relation triangulaire forte entre les trois parties", a-t-il martelé.
Il a aussi posé la question de l'adéquation du positionnement technologique avec la réduction des coûts en évoquant les freins en carbone, "impossibles à utiliser sur une voiture de tourisme", et la boîte de vitesses, qui pourrait être selon lui standardisée sans que l'image de la Formule 1 n'en souffre.
Et, décidemment, le futur ex-président de la FOTA, qui abandonnera ses prérogatives à Martin Withmarsh (McLaren) le 1er janvier 2010, a voulu tout mettre sur la table. "Il faut regarder le spectacle. Est-ce indispensable de courir en Europe à 14h00 ou 15h00 l'été ? Je ne sais pas. En football, ils jouent à 20h00 ou 21h00", a-t-il relevé. Mais on ne comprend pas bien le propos. Il faudrait éclairer les bolides dans une débauche de watts peu en rapport avec les comportements écologiques contemporains. "Est-ce bien d'avoir deux heures de course ? C'est peut-être trop long", ajoute-t-il. Curieux là encore : la plupart des courses durent de 1h25 à 1h35.
Enfin, le sempiternel constat qui donne bonne conscience : "Les billets d'entrée sont-ils trop chers ? Aujourd'hui, un jeune avec sa copine peut prendre l'avion et voyager dans le monde pour moins cher qu'une entrée au GP à Monza, dans la meilleure tribune. Est-ce normal ? Je ne veux pas être arrogant ou présomptueux, mais je veux avoir des instruments professionnels pour y regarder de plus près."
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