Montpellier, la claque !

Montpellier a compromis ses chances d'atteindre les quarts de finale de la Ligue des champions en encaissant un revers (31-26) face à Schaffhausen jeudi à l'aller en Suisse, mais le plus étonnant est que ça aurait pu être bien pire encore. Aussi fou que cela puisse paraître, les champions de France pouvaient être soulagés, eux les candidats déclarés pour le Final Four, de repartir avec une défaite de cinq buts de chez une équipe pourtant sans grandes références.

Car longtemps, les Héraultais, grands favoris de ce huitième de finale, ont vécu un authentique cauchemar pour compter à trois reprises jusqu'à dix buts de retard, dont la dernière fois à huit minutes de la fin (19-29). Ce n'est qu'alors que leur adversaire a donné des signes de fébrilité, enivré peut-être par la portée de son exploit, pour laisser Montpellier s'offrir un répit qui pourrait être utile au retour, le 3 avril à Montpellier. D'ici là, les Héraultais auront dix jours pour méditer sur la manière de remonter six buts. Peut-être commenceront-ils par écouter plus attentivement leur entraîneur Patrice Canayer, qui avait averti du danger représenté par une équipe, seulement quatrième de son groupe du premier tour mais qui avait déjà épinglé Chekhov et Szeged à domicile. Malgré ces avertissements, les Montpelliérains, privés d'Accambray et de Hammed, ont déjoué, affichant un brin de complaisance qui leur a coûté cher.

Porté par un gardien exceptionnel, Gustavsson (25 arrêts), Schaffhausen a clairement réussi son match. Mais que d'approximations du côté de Montpellier! Ballons égarés, replis défensifs négligents et prises d'initiatives forcées ont coupé l'herbe sous le pied des Karabatic et Kavticnik, longtemps en échec. Les champions de France ont touché le fond lors de la dernière minute de la première période, accumulant les mauvaises expériences avec deux balles perdues, une suspension de deux minutes pour Karabatic et un penalty manqué au buzzer, pour atteindre la pause avec six buts de retard (11-17).

Mais la suite fut malheureusement du même tonneau et Montpellier a continué à s'enfoncer dans les abîmes, laissant donc Schaffhausen prendre à trois reprises jusqu'à dix buts d'avance, la dernière fois à huit minutes de la fin (19-29). A ce moment-là, le Final Four de Cologne était loin. Heureusement, un petit trou d'air des Suisses tombait à pic pour permettre à Bojinovic et Karabatic de relancer leur équipe. Mais le plus dur reste à faire pour que l'aventure, qui vient tout juste de commencer vraiment, ne s'arrête pas déjà dans dix jours.