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Championnat d'Europe de handball 2024 : brillante en attaque, solide derrière, l'équipe de France est insubmersible

Fabien Esvan

Mis à jour 29/01/2024 à 14:56 GMT+1

L'éloge de la résilience, voilà qui sied à merveille à cette équipe de France de handball. Combatifs, accrocheurs, imprévisibles parfois, au sens propre comme au sens figuré, les Bleus se sont offert une quatrième couronne européenne, dix ans après la dernière. Ce retour sur le toit de l'Europe conforte les nombreuses certitudes des Tricolores. Il leur ouvre aussi un autre champ des possibles.

La joie des joueurs de l'équipe de France, vainqueurs du Championnat d'Europe de handball 2024 après leur succès contre le Danemark.

Crédit: Getty Images

Il ne pouvait rien leur arriver. C'est ce que l'on pouvait penser tout au long tout au long de ces trois semaines de compétition de l'autre côté du Rhin. Parfois malmenée lors de ce Championnat d'Europe, dos au mur en demi-finale contre la Suède avant l'éclair de génie d'Elohim Prandi, bousculée, mais jamais larguée dans sa finale contre le Danemark, l'équipe de France a pourtant toujours trouvé de la ressource pour aller chercher le Graal.
Ce quatrième sacre européen fait presque office de nouveau message à la concurrence, sa victime du soir en tête. Leurs banderilles devraient continuer à pleuvoir dans un futur proche et probablement aux Jeux Olympiques de Paris 2024 dans six mois. Les Bleus avaient déjà des garanties il y a trois semaines, cette aventure allemande les a encore renforcées. La marge de progression est là en plus. C'est ce qui est le plus déroutant avant le grand rendez-vous parisien.
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L'équipe de France exulte après son sacre à l'Euro, le 28 janvier 2024 à Cologne

Crédit: Getty Images

Tout feu, tout flamme devant dans le sillage de sa triplette de luxe

Pour renverser le Danemark, il fallait mettre les ingrédients notamment sur le plan offensif. C'était sans compter sur l'attaque tricolore, la plus efficace de la compétition avec 306 buts, loin, très loin devant le duo dano-suédois. Cette difficulté à régler la mire peut néanmoins frustrer, mais elle se corrige.
Toujours irrésistibles dans leur capacité à se projeter vers l'avant, explosifs, parfois en difficulté sur attaque placée comme ce fut le cas face à Emil Nielsen, les ouailles de Guillaume Gille ont varié les plaisirs devant, portés par son axe Dika Mem–Ludovic Fabregas–Nedim Remili. Arrivée à maturité, la triplette a brillé en Allemagne. Les deux premiers cités ont fini parmi les meilleurs buteurs de la compétition avec 49 buts (64,5% de réussite) pour le Barcelonais, 44 buts à 88% en conversion pour le joueur de Veszprém. Le dernier, élu MVP de la compétition, a fini meilleur passeur avec 53 caviars.
Pour le sélectionneur, cette triplette est une chance. "Nedim (Remili) et Dika (Mem) font partie d'un axe fort au sein de l'équipe. Depuis les JO, ils sont très souvent associés au sein de l'attaque. Ce sont ceux qui utilisent le plus de ballons, qui ont le plus d'impact sur le jeu. Ludo a élargi sa palette, il devient de plus en plus complet en défense comme en attaque." Les Elohim Prandi, Yanis Lenne, Dylan Nahi ou encore Hugo Descat aussi ont régalé sur le plan offensif et ont su sortir de leur boîte au moment opportun.

Une défense étouffante, une rotation assurée dans les buts

De la dissuasion, il y en a aussi eu derrière. C'est d'ailleurs l'autre (énième) satisfaction de cette campagne allemande. Compacte, capable de fermer le jeu dans le secteur central, la défense tricolore a son lot d'options en tous genres pour désarmer les offensives adverses. Le Danemark n'est pas parvenu à appuyer sur l'accélérateur dimanche et c'en est le meilleur symbole.
Bien fournie au poste de pivot avec quatre joueurs de très haut niveau avec Luka Karabatic, Ludovic Fabregas, Nicolas Tournat et Karl Konan, probablement le meilleur quarté de la planète, la France a du matériel. Pour le plus grand plaisir du boss de la maison bleue. "De ma mémoire de joueur, j'ai rarement vu autant de densité à ce poste-là. Ça nous amène à la fois beaucoup de variété et beaucoup d'énergie."
Dans les buts aussi, il y a des motifs de satisfaction. Orpheline de Vincent Gérard, victime d'une pubalgie en début de saison, l'équipe de France avançait avec quelques doutes dans la cage malgré la présence de trois éléments de haut vol avec Samir Bellahcene et les deux Montpelliérains Rémi Desbonnet et Charles Bolzinger. Cette rotation a finalement trouvé son rythme. Sur la lancée de ses derniers mois exceptionnels, le gardien de Kiel a confirmé au plus haut niveau et demeure l'une des grandes satisfactions de cet Euro.
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Prandi : "Les performances de Bellahcene ne me surprennent pas"

La "force de ne rien lâcher"

C'est surtout sur le plan psychologique que les Bleus ont impressionné. Car ils n'ont finalement jamais cédé. "Ce qui est important c’est ce que font mes gars, ce qu’ils représentent, l’état d’esprit qu'ils mettent au quotidien pour être les meilleurs, pour tenter de battre toutes les équipes sur terre. Quand on voit cette énergie qu’on est capable de mettre, je suis tellement fier…", continue Guillaume Gille au micro de TF1 qui soulignait cette "force de ne rien lâcher" vendredi. Sentiment partagé par Ludovic Fabregas. "On va chercher parfois des forces venues de nulle part..."
Battue il y a un an par les Danois en finale du Championnat du monde, la bande de Nikola Karabatic a repris l'ascendant psychologique sur son meilleur adversaire. Cette envie de regoûter au sacre continental, dix ans après, les a guidés. "Cette médaille d'or, c'est incroyable. On en avait vraiment envie. Tout le monde nous parle des JO, c'est normal parce que c'est en France… Mais l'Euro, c'est un titre qu'on avait coché", confie Dika Mem à nos confrères de beIN SPORTS.
La soif de titres, c'est ce qui nourrit encore et toujours cette équipe. Jamais rassasiée, cette équipe de France et sa génération dans la fleur de l'âge a fait le plein de confiance avec "ses" Jeux Olympiques à la maison. "On s'était fixé comme objectif d'essayer de gagner cet Euro pour préparer au mieux les JO. On va vraiment savourer cette victoire avant de penser à la suite", conclut le meilleur pivot de la compétition. Non, tout n'était pas parfait pour ces Bleus, qui ont parfois donné trop de place pour relancer leurs adversaires avec quelques frayeurs. Mais ce retour sur le toit de l'Europe est le plus beau des signaux dans leur quête d'or olympique. L'été s'annonce radieux.
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