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Olivier Krumbholz sans rancune

ParAFP

Publié 17/12/2017 à 19:44 GMT+1

CHAMPIONNAT DU MONDE DE HAND FEMININ - Si la France a remporté son second titre mondial face à la Norvège dimanche, le sélectionneur Olivier Krumbholz n'y est pas étranger. Évincé en 2013, le coach français a su évoluer pour mener les Bleues sur le toit du monde une deuxième fois, 14 ans après leur premier titre de 2003.

Oliver Krumbholz lors de France - Suèce au Mondial 2017

Crédit: Getty Images

Quatorze ans après son premier sacre, Olivier Krumbholz a hissé pour la deuxième fois le handball féminin français sur la première marche du podium mondial, au prix d'une remise en question personnelle. "Quatorze ans, ça fait long, et pas que pour moi !", avait dit le Messin avant la finale remportée contre la Norvège. Un clin d'oeil rappelant son éviction par la Fédération en 2013, pour insuffisance de résultats.
Krumbholz aurait pu sombrer dans le ressentiment. N'était-il pas celui qui avait sorti le hand féminin du néant, à l'image de Daniel Costantini chez les hommes, en le conduisant sur son premier podium international, à la deuxième place du Mondial-1997. N'avait-il pas remporté quatre autres médailles, dont ce fameux or du Mondial-2003, et qualifié la France à quatre reprises pour les jeux Olympiques ?
Mais au lieu de ruminer, cet ancien joueur international (neuf sélections au début des années 1980), a réfléchi. Et lorsque le mandat de son successeur Alain Portes a tourné court, pour cause de mésentente avec certaines joueuses, et qu'il a été rappelé en urgence, fin 2015, pour préparer les Jeux de Rio, c'est un entraîneur transformé qu'ont retrouvé les Bleues. "Je suis venu les aider et leurs demandes étaient claires. Elles veulent un manager le plus calme possible, c'est ce que j'essaie de faire", explique cet homme de 59 ans, réputé auparavant pour ses colères soudaines.
Directif lors de sa première époque, Krumbholz a donné la parole aux joueuses. "Sa démarche a été à 100% bénéfique. Vu qu'il y a plus de participatif dans son management, il y a plus de prise d'initiative de tout le monde, plus d'autonomie, plus de professionnalisme. Je trouve intéressant de bosser avec des gens qui sont capables de se remettre en question", explique l'ailière Manon Houette, qui loue aussi les qualités pédagogiques du sélectionneur et sa connaissance du sport féminin.

"Il a voulu reprendre le contrôle"

"Pour un entraîneur qui arrive de chez les garçons, c'est très compliqué parce qu'on fonctionne différemment. On a besoin de comprendre ce qu'on fait, tout le temps. Il est là pour nous expliquer, pour donner une logique à tout ce qu'on fait. Quand tu sais pourquoi tu travailles, en général tu le fais mieux", dit-elle.
Krumbholz ne s'est pas pour autant transformé en un adepte de l'autogestion. "On ne peut pas dire oui à tout, ni à tout le monde que c'est parfait. On n'est pas dans un monde de bisounours", dit le sélectionneur, qui sait changer de ton en fonction des circonstances, et pas forcément au moment attendu.
"Au début de la compétition, comme on déraillait complètement, il a été très autoritaire. Il a voulu vite reprendre le contrôle sur le groupe, raconte l'arrière Béatrice Edwige. Donc après le match contre la Suède, on s'attendait à prendre la foudre à cause notamment du 6 à 0 (encaissé par les Françaises en première mi-temps de la demi-finale, ndlr), mais au contraire il a été cool". La capitaine Siraba Dembélé acquiesce : "C'est un très bon orateur. Il sait trouver les mots. Il sent quand son équipe a besoin d'être rassurée ou secouée. Il est fort pour ça, il sait quoi nous dire à quel moment".
Ce que l'ex-entraîneur de Metz (de 1986 à 1995) a gardé, c'est sa capacité de travail - "un bosseur", dit Dembélé - et son charisme. "C'est quelqu'un de très particulier, estime Amandine Leynaud. Tout le monde se souvient de lui et pose des questions sur lui. Moi, je joue à l'étranger et tout le monde est intéressé par ce qu'il dégage. Les gens se posent la question de savoir qui il est vraiment, comment il est avec nous. Ce sont des questions qui reviennent souvent". Travail et charisme : la recette d'une deuxième médaille sur le maillot de l'équipe de France féminine.
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Le sélectionneur de l'équipe de France de handball Olivier Krumbholz avec ses joueuses

Crédit: Getty Images

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