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HOCKEY - Bellemare : "Ne pas jouer pour sa tronche, c'est le rôle d'un leader"

ParAFP

Mis à jour 11/05/2016 à 18:57 GMT+2

HOCKEY - MONDIAL 2016 - Pierre-Edouard Bellemare, joueur de NHL (Flyers de Philadelphie), parle de son statut au sein de l'équipe de France. Les Bleus (deux victoires en trois matchs) affrontent demain les Etats-Unis.

L'attaquant français Pierre-Edouard Bellemare face à l'Allemagne, le 7 mai 2016 au Mondial de hockey

Crédit: Panoramic

L'attaquant des Flyers de Philadelphie en NHL Pierre-Edouard Bellemare, au parcours singulier, a confié mercredi, à la veille d'affronter les Etats-Unis, sa façon d'endosser un rôle de leader des Bleus lors du Mondial 2016. La clé ? "Ne pas jouer pour sa tronche."
Un de vos parents est martiniquais, vous avez commencé le hockey à Montpellier, habité à Pantin: on est loin de l'image du hockeyeur...
Pierre-Edouard Bellemarre : Ma grande sœur voulait jouer. Avec mon frère, on s'est dit qu'on voulait essayer aussi. Ma sœur a arrêté, nous, on a continué. Quand on est revenu sur Paris, on vivait à Pantin, pas le meilleur quartier forcément. Mais, moi, je n'ai jamais spécialement vu les problèmes. J'avais l'école qui était à une heure, le club à une heure de l'école. Du coup, je passais trois heures par jour dans le métro, je n'avais pas de temps à consacrer à la cité.
Vous avez ensuite signé à Rouen au lycée, avant de partir en Suède, à 21 ans.
P-E.B. : Leksands (D2) m'a donné un contrat d'essai de trois mois. Le salaire était beaucoup plus bas que ce que je gagnais en France. Je me suis dit tant pis, j'investis sur moi. Je n'ai jamais suivi l'argent, je suis toujours allé là où je sentais que je pouvais progresser le plus. J'ai travaillé plus que pas mal de joueurs avec qui j'ai joué. J'avais un jeu plus offensif. Ils m'ont cassé ma façon de jouer, ils m'ont réappris. J'ai perdu peut-être du talent technique, mais dix ans plus tard, je suis en NHL. (...) Mon premier match, j'ai pris un shoot dans le pied : j'ai tout jeté, mon casque, ma crosse, j'avais mal ! Je suis rentré au banc, le coach m'a dit : "Si tu refais ça, on ne te reverra plus".
Avez-vous conscience de votre rôle d'exemple?
P-E.B. : Antoine (Roussel) et moi, à aucun moment on aurait misé un kopek sur nous. Et pourtant, lui, il se retrouve avec un contrat à 8 millions sur quatre ans (à Dallas, NDLR). Moi, je joue en NHL. Si tu es prêt mentalement à faire des sacrifices...
Vous avez maintenant un rôle de leader avec les Bleus...
P-E.B. : Je n'y réfléchis pas. Quand je vois des choses je les dis, parce que j'aurais aimé qu'on me les dise. Comme ça, tu peux commencer à travailler. Même si ça ne fait pas plaisir. Ca ne m'arrive pas souvent d'engueuler un mec, mais s'il faut, ça ne me dérangera pas de le faire."
Quels sont désormais vos objectifs, à 31 ans?
P-E.B. : La NHL, c'est un jeu d'échec. Je suis une pièce et il faut être bon dans un rôle pour être important. J'ai réussi, de nulle part, à prendre un rôle où quand il y a un 4 contre 5, on me dit: +Bellemare, va nous tuer ça.+ Ca ne me dérange pas de ne pas faire le travail qui est glorieux. Je me rends compte de là où je suis, de là d'où je viens et je suis content.
Votre rôle sur un quatrième trio physique et défensif vous convient donc...
P-E.B. : J'ai envie que l'équipe aille plus haut. J'ai toujours été un joueur loyal. J'ai donné mon cœur à la France. A l'arrivée, c'est grâce au dernier Mondial que j'ai signé à Philadelphie. Je n'ai pas joué pour ma tronche. On a essayé avec Antoine et "Steph" (Da Costa/CSKA Moscou) d'aider l'équipe et tous les trois ça nous a mis sur un piédestal. C'est ça que j'essaie d'apprendre aux plus jeunes.
Propos recueillis par Maxime MAMET
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