Rugby à sept : Antoine Dupont, pourvu qu'il soit bon

Simon Farvacque

Mis à jour 23/02/2024 à 21:03 GMT+1

Jour de première. Antoine Dupont va découvrir le circuit mondial de rugby à sept, vendredi à Vancouver, et ainsi vivre une étape majeure sur la route des Jeux Olympiques de Paris 2024. L'habituel capitaine du XV de France doit gagner une place que son standing semble lui octroyer. Paradoxe dont il ferait bien de vite se dépêtrer, en contribuant au premier podium des Bleus cette saison par exemple.

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Antoine Dupont doit gagner sa place pour les Jeux Olympiques. C'est la loi du sport de haut niveau. Difficile à lire sans lever les yeux au ciel ou esquisser un sourire nerveux, n'est-ce pas ? Jérôme Daret, coach de France 7, a beau expliquer que "c'est le rugby à sept qui vous sélectionne" et promettre que "les aspects managériaux sont les mêmes pour tous", Dupont est un cas unique. L'imaginer rater le Tournoi des Six Nations dans l'optique de participer aux JO de Paris 2024 pour, finalement, ne pas y être convié, relève de la science-fiction.
Le numéro 9 du Stade Toulousain a entamé son opération Jeux en janvier, mais il n'a toujours pas porté le maillot des Bleus du sept, à cinq mois du grand événement (24-30 juillet pour le Sevens). Il va y remédier à partir de vendredi, à 23h36 face aux Etats-Unis – heure de France métropolitaine. Le tournoi de Vancouver (23-25 février) représente le début, non pas de sa nouvelle vie, mais d'une deuxième (courte) carrière internationale qui suscite curiosité et excitation. Avec en toile de fond ce statut à part, qu'il serait malhonnête d'occulter.
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Enjeu de légitimité

Même sans briller à sept d'ici Paris, l'habituel capitaine du XV de France jouirait très probablement du privilège de son aura. Pour que le malaise latent se dissipe au lieu de s'intensifier, sa légitimité sportive ne doit plus être un sujet d'ici une dizaine de jours et son deuxième tournoi, à Los Angeles (1er-3 mars). D'où une pression particulière pour un drôle de bizuth, qui se dit "en pleine phase d'apprentissage" et dont le discours chargé d'humilité sonne vrai. Dupont, l'élève modèle, ne doit pas surjouer pour vite intégrer la tête de classe.
Il a en magasin de quoi y parvenir. Un tacticien aux qualités physiques "moyennes" peut se casser les dents sur les exigences du Sevens, un excellent athlète, moins cérébral et peu technique, peut ramer pour s'y adapter. Antoine Dupont, lui, compile a priori tous les atouts pour embrasser une discipline dont la démarcation stratégique avec le XV semble, qui plus est, moins nette qu'il y a dix ans. Seulement, faut-il encore matérialiser ce potentiel, et personne n'est à l'abri d'un mauvais jour, d'une mauvaise passe ou d'un plaquage manqué.
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Début de saison mitigé

Pour Dupont, éviter cet écueil n'est pas uniquement un enjeu individuel. Il peut booster France 7, qui ne réalise pas un début d'exercice à la hauteur des espoirs nés du précédent. Les Bleus sont septièmes et n'ont pas atteint la moindre demie, après trois étapes d'un circuit mondial dominé par l'Argentine. Les "chercheurs d'or" de Daret ont battu la Nouvelle-Zélande à Perth, fin janvier. Mais dans l'optique d'enfin remporter un deuxième tournoi au plus haut niveau – le premier date de 2005 ! –, l'heure n'est plus aux coups d'un quart d'heure.
Il est temps de monter en puissance et le retour de Nelson Epée pourrait, également, y contribuer. Le besoin de résultat n'est cependant pas suffocant, puisque l'équipe de France est qualifiée pour les Jeux. Du fait de son statut de pays hôte ? Oui, mais pas seulement. Elle a "gagné" son billet pour Paris 2024 sur le pré, en terminant dans le Top 4 planétaire la saison passée. Ou comment refuser le costume de privilégié, pour enfiler un bleu de chauffe au parfum plus méritoire. Pourvu que l'analogie avec Antoine Dupont soit implacable dans dix jours.
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