"Pour nous, les Jeux, c'était.." : Les moments qui nous ont marqués à Rio
ParEurosport
Mis à jour 24/08/2016 à 09:49 GMT+2
JO RIO 2016 - Comme toujours lors des Jeux Olympiques, certains moments ont été forts en émotions. Des images, des temps fort de ces Jeux de Rio ont marqué les journalistes de notre rédaction.
Quand Emilie Andéol m’a fait pleurer
Par Philippe DA COSTA
Croyez-le ou non mais après 10 ans à suivre le sport dans un cadre professionnel, les émotions liées aux performances françaises se font plus rares. Me faire monter les larmes, c’est un exploit. Une seule athlète a réussi ce tour de force pendant les JO et c’est Emilie Andéol. Devant ma télé, j’ai stressé comme jamais avec la judokate pendant sa finale. Mon canapé, c’était son tatami. Mon pyjama (bah quoi ?), son kimono. Et au moment de la délivrance au golden score, j’ai crié en même temps qu’elle. Et puis elle a pleuré. Beaucoup. Et moi aussi. Impossible de faire barrage, cette fois, devant tant de bonheur.
L'or de Yoka... en pensant à Vastine
Par Nicolas BUZDUGAN
Difficile d'oublier qu'il aurait dû être là, lui aussi, pour ses troisièmes Jeux. Toujours en quête de cet or olympique dont les arbitres l'avaient, si injustement, privé par deux fois. Mais Alexis Vastine est parti trop tôt... Alors, forcément, voir cette formidable équipe de France de boxe rayonner sur les rings de Rio m'a procuré quelques pincements au coeur tout au long de la compétition. Au fil des exploits répétés de nos boxeurs et boxeuses, principaux pourvoyeurs de médailles de la délégation française à Rio. Le titre de Tony Yoka, en forme d'apothéose, et son bonheur partagé avec Estelle Mossely, l'autre médaillée d'or, restera comme l'image forte des Jeux pour les Bleus. Un moment de joie intense. Loin des larmes de détresse (et de dégoût) de Pékin et de Londres. "On tenait à dédier toutes nos médailles à Alexis Vastine, parce qu'il les méritait toutes", a lâché Yoka après son sacre, comme pour rappeler ce qui a animé le clan français pendant quinze jours. Si la boxe tricolore affiche aujourd'hui un grand sourire, c'est aussi pour et grâce à toi, Alexis.
Les ders des basketteurs en forme de crève-cœur
Par Glenn CEILLIER
Ce n'est pas un moment en particulier mais une succession de moments. Car c'est la fin d'une ère. Et comme souvent dans ce cas, des grands s'en vont. Il faut bien en être conscient : Rio a été un tournant sur la planète basket. Les prochaines années n'auront plus la même saveur. Je l'ai réalisé lors du dernier match de Tony Parker avec le maillot de l'équipe de France sur le dos. On ne va pas revenir sur ce quart de finale horrible face à l'Espagne. Pour son dernier match en Bleu, il méritait beaucoup mieux. Florent Pietrus et Mike Gelabale, fidèles depuis tant d'années au groupe France et qui tirent également leur révérence, aussi. Sans eux, l'équipe de France va tourner une page. Ce ne sera plus pareil. Mais elle n'est malheureusement pas la seule dans ce cas: Manu Ginobili ne rejouera plus avec l'Argentine. Carmelo Anthony non plus avec Team USA. Et Pau Gasol pourrait peut-être suivre. Tous ces garçons ont marqué les 15 dernières années pour différentes raisons. Sans eux, le basket international n'aura plus la même saveur.
Aux Jeux, l'impossible devient possible
Par Sébastien PETIT
Faire les Jeux olympiques à 20 ans, c’est déjà quelque chose de fort. Gagner une médaille d’or, c’est une explosion d’émotions. Rajoutez à cela la manière et vous avez l’un des moments qui font les JO. L’escrimeur sud-coréen Park Sang-Young a remporté le titre à l’épée au terme d’une finale épique. Il avait face à lui Géza Imre, 42 ans, quadruple champion du monde et sextuple champion d’Europe. A une minute de la fin, le Hongrois mène 14-10 et est à une touche du titre olympique… qui manque à son palmarès. Il ne peut pas perdre, ce n’est pas possible. Au chrono, à l’expérience, Imre doit gagner… mais non. Le Sud-Coréen revient petit à petit. Et l’impensable se produit : il l’emporte 15-14. Passer d’un extrême à l’autre, c’est ça aussi, les Jeux Olympiques.
Le sacrifice victorieux de Grumier
Par Ilyes RAMDANI
Quand la performance collective balaye toutes les tentations individualistes... En finale du tournoi olympique d'épée par équipes, Gauthier Grumier est censé être l'arme majeure des Bleus, fort de sa position de numéro un mondial et de sa médaille de bronze conquise en individuel. Oui mais voilà : l'épéiste français n'est pas dans son jour ce 14 août. Il le reconnaît sans ambages devant les micros et, en accord avec son entraîneur, est remplacé par Jean-Michel Lucenay. Se passer de sa meilleure individualité au profit de la performance de groupe ; voir Grumier soutenir avec toute son envie ses partenaires pendant la finale ; voir Lucenay, 38 ans, déjà remplaçant (et privé de médaille d'or !) à Pékin, entrer plein d'enthousiasme et de talent... Tout, jusqu'à la victoire et au sacre final des Bleus, semblait relever de l'aventure parfaite, de l'épopée collective ultime.
Aït-Saïd, le courage au-delà de la blessure
Par Loris BELIN
Samedi 6 août, premier "vrai" jour de compétition. Le gymnaste français Samir Aïd-Saïd s'effondre, la jambe tordue en deux à la réception d'un saut. La fête commence par un frisson d'effroi. Mais Aït-Saïd en a vu d'autres et annonce qu'il reviendra, encore plus fort, Tokyo 2020 droit dans le viseur. Il aurait pu s'effondrer, alors qu'une blessure terrible l'avait déjà privé des Jeux de Londres en 2012. Au contraire, l'homme de 26 ans a délivré le premier gros message d'espoir de ces JO. "Dès que je serai bien remis sur pattes, eh bien croyez-moi qu'on ira à l'entraînement et on ira chercher l'or olympique." Une force mentale à l'image du courage et de l'abnégation d'une majeure partie de la délégation française à Rio.
Quand l’équitation a pris la une d’Eurosport.fr
Par Aude BARON
9 août. 4e jour des JO et des débuts moroses pour les Bleus. Puis les cavaliers sont arrivés : première médaille d’or grâce à l’équipe de concours complet. Le sujet prend sitôt la une d’Eurosport. Et là, quand j’ai vu un cheval en une du site, j’ai eu un sacré shoot d'émotion nostalgique. Pour l’ancienne cavalière que je suis, voir un cheval en une d’Eurosport, un canasson au royaume du foot et du tennis… Pour une fois, ma passion qui d’ordinaire est aussi utile que parler kirghize devenait enfin utile à la rédac’. C’est toute la magie des Jeux : mettre en avant des sports de niches, qui connaissent leur quart d’heure d’éternité.
Entre van Niekerk et l’éternité, 400 mètres et 43’’03
Par Maxime DUPUIS
Il y a quatre ans, David Rudisha s'offrait un double tour de piste d'éternité le jour où Usain Bolt décrochait une nouvelle fois la lune sur le demi-tour. A Rio, c'est Wayde van Niekerk qui est entré dans la légende le jour où Bolt entretenait un peu plus la sienne sur la ligne droite. Et comme à Londres pour Rudisha, je me suis dit que Van Niekerk aurait mérité sa soirée. Rien qu'à lui. Qu'il soit seul au monde car ce qu'il a réussi, de son couloir 8, est à mes yeux le moment le plus extraordinaire de ces Jeux. On savait que le bonhomme courait vite et bien depuis Pékin 2015, on n'aurait jamais imaginé qu'il soit en mesure de déboulonner la statue MJ et ses 43’’18. Il l’a fait en 43''03. L'histoire ne dira jamais s'il est parti à toute berzingue car il courait en aveugle ou si la stratégie était établie. Il n'en reste pas moins que personne ne l'a revu et que tout le monde a été ébloui.
La seule imperfection de Biles
Par Julien PEREIRA
Même la perfection a ses limites. Simone Biles, le troisième mastodonte américain aux côtés de Michael Phelps et Katie Ledecky, a survolé (presque) toutes les épreuves de gymnastique, au prix d'une précision époustouflante -et probablement jamais atteinte dans l'Histoire des Jeux- dans l'accomplissement de ses gestes et de ses réceptions. Mais lorsqu'un athlète évolue à un tel niveau de performance, le moindre accroc prend une dimension tragique. Pour la prodige de l'Ohio, une chute évitée de peu sur la poutre a entaché un bilan pourtant inouï. Avec, au bout, une médaille de bronze pour en accompagner quatre en or.
Sofiane Oumiha ou l’incarnation de l’esprit olympique
Par Clovis MUSEUX
Avant cette quinzaine olympique, ce n’est pas faire injure au boxeur Toulousain de 21 ans, de dire que sa notoriété était nulle. C’est même lui qui en parle le mieux. "Je ne suis personne", disait-il avant de démarrer la compétition. Membre d’une équipe de France de boxe exemplaire, aussi bien sur qu’en dehors du ring, Oumiha a détonné par son innocence et son authenticité. Les yeux rougis après chaque combat, sa volonté de vouloir "simplement rassembler et donner du bonheur aux gens" vous fait rapidement flancher. Le voir exhorter en larmes devant la caméra que "le travail paye, et qu’il faut toujours croire en ses rêves" vous fait définitivement monter les larmes. "Je rêve des Jeux", clame haut et fort la candidature de Paris 2024. Difficile de ne pas voir en Sofiane Oumiha l’incarnation pure de ce que peut représenter le rêve olympique pour des millions d’athlètes dans le monde.
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