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Crutchlow, Smith, Kent et Rossi, l'analyse d'Hervé Poncharal

ParGP-inside

Mis à jour 04/04/2013 à 16:45 GMT+2

De notre partenaire GP-inside

Crutchlow, Smith, Kent et Rossi, l'analyse d'Hervé Poncharal

Crédit: GP-inside

Il ne reste que quelques heures à Tech3 et à Hervé Poncharal avant de voir leurs quatre pilotes s’élancer la tête dans le guidon pour une nouvelle saison.
En effet, c’est aujourd’hui que le Grand Prix du Qatar donnera le coup d’envoi d’un Championnat 2013 qui promet d’être passionnant à tous les étages.
Que ce soit en MotoGP où Cal Crutchlow est venu régulièrement contrarier les quatre pilotes d’usine que sont Marquez, Pedrosa, Lorenzo et Rossi, que ce soit en Moto2 où tout le monde voudra la peau d’Espragaro ou que ce soit en Moto3 où quelques pilotes sont bien décidés à donner du fil à retordre à Maverick Viñales.  
2013, pour Tech3, ce sera aussi l’année du défi puisque sur ses 4 pilotes, trois seront des rookies!
Nous avons donc rencontré Hervé Poncharal, le team manager de la structure française pour évoquer avec lui ses sensations après une présaison réjouissante pour Crutchlow mais compliquée pour les autres.
« GPi : Hervé, tout d’abord, en 2013, Honda ou Yamaha ?
A Sepang, les Honda et les Yamaha ont à peu près fait jeu égal. A Austin, les Honda ont largement dominé et donc, en arrivant à Jerez, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Pourtant, d’entrée, nous avons été performants, que ce soit avec Lorenzo, Rossi ou Crutchlow.
J’avoue que je pensais que les Honda avaient caché leur jeu mais pour en avoir discuté avec des techniciens de Marquez et de Bradl, il apparaît que ce n’était pas du tout le cas.
Ils n’étaient pas aussi bien que ce qu’on avait pu imaginer et c’est plutôt une bonne nouvelle car ça annonce une lutte serrée.
GPi : Et tes hommes ? Dur pour Bradley Smith ?
Lors de ses premiers tours de roue à Sepang, tout a très bien fonctionné et il s‘est dit que tout allait aller comme sur des roulettes. Il s’est très vite rendu compte que rien n’était facile et qu’il allait devoir continuer à travailler très très dur.
Il n’a pas roulé outre mesure et surtout, nous lui demandons de ne pas se focaliser sur le chrono – même si c’est inévitable – car pour apprendre, ça ne sert à rien. Si vous vous arrêtez toujours sur la feuille des temps, à force, ça déconcentre.
Nous sommes contents de lui. Cette saison est entièrement dédiée à l’apprentissage. Je suis confiant, je sens qu’il progresse de jour en jour. Il dispose de l’équipe qui a géré Andrea Dovizioso la saison dernière, il est donc entre de bonnes mains.
GPi : Du côté de Crutchlow en revanche, on nage en plein bonheur ? 
Je suis très satisfait de lui parce qu’il a directement été dans le coup et il y est resté. J’ai été le voir en piste et son pilotage a encore progressé par rapport à la saison dernière.
En 2012, il était rapide et agressif mais souvent, on se disait qu’il allait commettre l’irréparable alors que depuis le début de la présaison, je le trouve beaucoup plus souple, beaucoup plus coulé.
A présent, il pilote vraiment comme un pilote MotoGP. Il est beau à voir sur sa machine.
Je m’en réjouis car la saison dernière, c’est vrai qu’il était performant aux essais mais en course, il évoluait toujours un cran en dessous parce que s’il était capable de se mettre en apnée pendant un tour et réaliser un chrono canon, il ne pouvait pas répéter ça sur la distance d’une course. Cette année, je le trouve beaucoup plus proche de Lorenzo ou Rossi.
Il est également dans un bon état d’esprit. Au début de l’année il s’était laissé aller à quelques déclarations où il se plaignait de ne pas avoir la bonne moto mais depuis Sepang, je l’ai trouvé agréable, souriant, motivé…
GPi : Justement, revenons sur ses déclarations. Il a déclaré n’avoir rien de nouveau à tester à Jerez et il a même dit que sa moto était la même que Lorenzo en début de saison…2012. Qu’en est-il ? Il a essayé des choses nouvelles ou pas ?
Tu as toujours intérêt à bien rappeler que tu es sur une vieille moto privée pour pouvoir dire qu’avec une moto inférieure, tu fais aussi bien que le ‘factory’ avec sa moto officielle. Nous avons eu un châssis à tester à Sepang et un second à Jerez. C’est évident qu’on travaille sur certaines choses et notamment, sur l’électronique. Maintenant, c’est impossible de dire si nous avons les mêmes spécifications que Rossi et Lorenzo mais d’un autre côté, même entre ces deux-là, elles diffèrent puisqu’ils ne font pas les mêmes choix. Cal est un excellent pilote mais s’il avait une moto deux secondes moins rapide que celle de Lorenzo, il n’aurait pas fait ce qu’il a fait à Jerez !
GPi : Et la boîte seamless de Yamaha ?     
Pas de nouvelle, Yamaha travaille dessus et à l’heure actuelle, non seulement Iwata n’a pas de date de sortie mais en plus, ils ne peuvent même pas garantir qu’elle sera mise en service en 2013.
GPi : Et les rookies du Moto2 ? Mission délicate pour l’un comme pour l’autre mais tout de même une satisfaction avec Kent lors de sa dernière journée de test ?
Ce que je vais dire ici, n’est pas une tentative de cacher une vérité car c’est vrai que nous avons rencontré des difficultés mais je ne suis pas déçu ! Je suis même très content de ce que Danny Kent a réalisé la dernière journée à Jerez dans des conditions compliquées (vent). Il a trouvé quelques petites choses et a pu concrétiser en fin de test. Je pense qu’il est totalement dans le tableau de marche. Il est quasiment à égalité avec Cortese au bout des trois jours et c’était l’objectif. Sandro est notre point de référence puisqu’il dispose de ce qui est considéré comme la meilleure moto, la kalex, et qu’il est Champion du Monde Moto3.
Bien entendu, il lui reste énormément de choses à apprendre ! Il vient d’avoir 19 ans, il est jeune et la marche entre le Moto2 et le Moto3 est haute et compliquée à gravir. En conséquence, je suis content de ses progrès. Malheureusement, nous n’avons pas pu réaliser une simulation de course complète et donc, ici, à Losail, nous sommes un peu face à l’inconnue mais on va se rapprocher petit à petit. L’idéal serait qu’au début, nous soyons à 1,5 seconde des meilleurs temps.
GPi : Et Louis Rossi ?
Avec Louis, c’est plus compliqué pour l’instant. En performance pure, il est proche de Danny mais il est moins régulier.
Je pense qu’il veut tellement bien faire, qu’il s’attarde un trop sur certaines choses, il intellectualise beaucoup…il veut jouer sur sa position mais un moment, il faut rouler de manière à ce que ça devienne quasiment instinctif.
Mais je suis également content car si les performances viendront au fur et à mesure, pour le reste, c’est un mec génial. Il amène une ambiance terrible dans l’équipe. Il a de bonnes initiatives pour vulgariser la moto en France. C’est un bel ambassadeur pour la moto dans notre pays et le fait qu’il roule chez Tech3 est un plus énorme pour nous.
J’espère maintenant qu’il va se bonifier au fil des courses pour arriver en fin de saison à être un vrai pilote Moto2.
Le déclic ne se fait jamais du jour au lendemain et les quelques chutes ont retardé sa progression mais globalement parlant, il n’y a pas le feu à la baraque.
Ce qui me donne confiance c’est qu’il est vraiment sûr de lui, confiant et serein ».     
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