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Sarron : "Rossi gère les conditions et supporte la pression, Lorenzo est le plus rapide"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 17/10/2015 à 07:56 GMT+2

MOTO GP - De quel côté le titre penchera-t-il ? Rossi ou Lorenzo ? Christian Sarron, champion du monde 250cc en 1984 et consultant d'Eurosport, nous livre son avis sur ce qui pourrait faire la différence entre les pilotes Yamaha.

Jorge Lorenzo et Valentino Rossi (Yamaha Factory) au Grand Prix d'Australie 2015

Crédit: AFP

Pilotage : Rossi a su changer pour s'améliorer, Lorenzo reste un styliste "unique"

Valentino Rossi (Yamaha) est arrivé dans la catégorie élite de la vitesse en 2000, et à 36 ans il ne paraît jamais avoir été aussi bon. Surtout si l'on tient compte de l'opposition des doubles champion du monde Jorge Lorenzo (Yamaha) et Marc Marquez (Honda).
De son côté, ce grand styliste qu'est Jorge Lorenzo continue à 28 ans de régaler les puristes.
L'avis de Christian Sarron
"Valentino dispute une saison incroyable, fantastique compte tenu de son palmarès et de son âge. Il a changé son pilotage depuis l'an dernier. Il fait une saison sans faute, ce qui n'est pas le cas de Lorenzo.
Néanmoins, Jorge fait preuve d'un talent incroyable. Je me souviendrai toujours du Grand Prix d'Italie au Mugello, où il était 0"5 à 0"7 plus rapide par tour - sur le sec - que les deux autres meilleurs pilotes du monde, Marquez et Rossi. C'était sensationnel de le voir en bord de piste jeter sa moto sur l'angle dans les virages rapides. Pour ça, il est unique. Ses trajectoires sont d'une telle propreté !
J'ai été surpris de voir Marc Marquez et Valentino Rossi, questionnés en conférence de presse, affirmer que Jorge était le plus rapide."
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Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) au Grand Prix d'Italie 2015

Crédit: AFP

Sous la pluie : Rossi lucide, Lorenzo flamboyant

Valentino Rossi tombe déjà rarement. Sur le mouillé, il jauge en permanence la piste avec une faculté inégalée de ne jamais allée au-delà de la limite. Quand Lorenzo peut se montrer éblouissant. Quitte à chuter comme à Misano.
L'avis de Christian Sarron
"A Motegi, Rossi a laissé Lorenzo partir en se contentant d'être deuxième. Et même troisième quand il s'est fait passer par Pedrosa. La piste a séché et il a eu le mérite de s'accrocher à Pedrosa, qui l'a ramené sur Lorenzo ; qu'il a ensuite passé. Bref, Valentino tire le meilleur parti des conditions sans aller à la faute.
Lorenzo est rapide sous la pluie et l'a montré à Motegi. Je ne crois même jamais avoir vu dans ma vie une telle performance sur le mouillé : sur les premiers tours, il était en état de grâce. C'était la perfection, dans des conditions difficiles. Après, c'est vrai, il avait tellement sollicité ses pneus qu'il a dû rendre la main. Il avait un pneu "pluie" et cette pluie qui était annoncée en fin de course n'est jamais venue. En revanche, il a fait une erreur à Misano. Qui l'a éloigné du titre."

Championnat : Rossi gère admirablement la pression

Il faut s'en rendre compte : Rossi occupe la place de n°1 mondial depuis la première course et ne l'a partagée qu'une fois pour la partager avec Lorenzo, après le Grand Prix de République tchèque.
L'avis de Christian Sarron
"Valentino supporte très très bien la pression, qui n'a pourtant jamais été aussi grande dans sa carrière selon lui. Il sait qu'il peut se contenter de terminer derrière Lorenzo à chaque fois sur les Grand Prix restants (Australie, Malaisie, Communauté valencienne). Il ne prendra donc pas de risques, comme on l'a vu au Japon.
Jorge a eu un problème de casque (buée) au Qatar, il était sous antibiotique à Austin, il a fait une erreur à Misano. Rien n'est joué, même si le favori reste Valentino, vu sa position au Championnat (18 points d'avance)."
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Valentino Rossi (Yamaha Factory) au Grand Prix du Japon 2015

Crédit: Yamaha Racing Corp.

Relations : Rossi tire les ficelles, Lorenzo s'organise

Valentino Rossi sait qu'un championnat se joue sur le relationnel, l'interprétation des évènements en piste. Il connait tous les ressorts de la communication. Pas plus tard qu'à Motegi, il a rabroué un Lorenzo qui se plaignant d'un problème de casque au Qatar et d'une pluie absente au Japon, qui lui aurait permis de préserver ses pneus. "Je pense que c'est irrespectueux vis-à-vis de moi de dire que c'est la faute à un manque de chance", a pesté l'Italien.
L'avis de Christian Sarron
"Rossi est un garçon très intelligent. Il a toujours essayé de jouer sur le plan psychologique sur des choses comme ça, en se mettant dans la roue de Lorenzo aux essais, etc... On connait bien ses ficelles mais je trouve que Lorenzo reste bien dans sa bulle. Jorge en a encore apporté la preuve aux essais vendredi, où son équipe l'a prévenu que Valentino était dans son aspi. Jorge s'est immédiatement relevé."

Des trois derniers Grands Prix, c'est celui de Valence que Rossi craint

Rossi compte 18 points d'avance sur Lorenzo avant les trois dernières courses, à Phillip Island, à Sepang et à Valence. Le titre ne se jouera pas ce week-end en Australie, où l'Italien s'est couronné en 2001 et en 2004. Il basculera en Malaisie si la lutte ne va pas à son terme, en Espagne.
L'avis de Christian Sarron
"Valentino Rossi a de très mauvais souvenirs de Valence, où il avait perdu le titre face à Nicky Hayden en 2006, en allant à la faute. Je pense qu'il aimerait être titré en Malaisie car si le titre se joue en Espagne, il sera assez crispé."
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Valentino Rossi et Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) au Grand Prix de Grande-Bretagne 2015

Crédit: Yamaha Racing Corp.

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