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Berlin 2014 - Euro - Pas de miralce à attendre pour Yannick Agnel en finale du 200m

Laurent Vergne

Mis à jour 20/08/2014 à 17:32 GMT+2

Qualifié à l'arraché pour la finale du 200m nage libre, Yannick Agnel n'a pas grand-chose à en espérer. Pour Sophie Kamoun, consultante sur Eurosport, le nageur de Baltimore est bien trop loin de son meilleur niveau, aussi bien physiquement que techniquement.

Yannick Agnel.

Crédit: AFP

Pour Yannick Agnel, le grand rendez-vous, c'est mercredi soir. Le Français va disputer à 18h52 la finale du 200 mètres nage libre. Son épreuve fétiche. Celle où il est le maître de l'Olympe et le maître du monde. En ajoutant un titre européen à cette collection dans le bassin-vélodrome de Berlin, il s'affirmerait un peu plus comme l'incontournable maître de la discipline. Le tout à seulement 22 ans. Sauf que tout ceci a bien peu de chances de se produire. Agnel sera bien au départ de la finale ce soir. Mais ses chances de victoire paraissent minces. Infimes, presque.
Dans le clan tricolore, on ne semble pas y croire. Agnel lui-même parait convaincu de l'impossibilité de la chose. 11e temps des séries mardi matin, puis 7e temps des demi-finales le soir, qualifié pour seulement quatre minuscules centièmes parmi les huit derniers prétendants au titre, le protégé de Bob Bowman nage sur un fil. Il a toutes les chances de casser entre 18h52 et 18h54. "Très honnêtement, j'ai eu l'occasion d'en discuter avec Yannick hier soir, il n'est vraiment pas bien", a confié Sophie Kamoun mercredi matin sur l'antenne d'Eurosport.

Bernard veut y croire, malgré tout

Alors, vraiment, c'est foutu ? Alain Bernard veut croire qu'avec son tempérament et ses qualités naturelles, Agnel pourra se mêler à la lutte pour la gagne, comme il l'a toujours fait. "Avec son talent, une pointe d'orgueil et aussi une pointe de chance, il peut le faire", se persuade le champion olympique 2008 du 100 mètres. Kamoun n'y croit pas du tout. "Bien sûr, Yannick va tout donner. Il fera ce qu'il a à faire, comme il l'a toujours fait. Maintenant, il ne faut pas croire aux miracles, même si c'est un compétiteur hors pair. Quand on n'a pas les moyens..." Et les moyens du bord ne permettent effectivement probablement pas à Yannick Agnel d'étendre plus loin sa suprématie sur la quadruple longueur de bassin.
Il l'a répété à plusieurs reprises depuis son arrivée en Allemagne, il n'est pas en forme. Pas qu'il n'ait pas assez travaillé. Au contraire. Il a trop bossé. Jusqu'à l'épuisement. "J'en ai parlé avec Lionel Horter qui l'a récupéré à Mulhouse deux semaines avant les Championnats d'Europe, poursuit Sophie Kamoun. Yannick était mort. Mort de fatigue. En 15 jours, il n'a pas réussi à récupérer. Il lui manque la fraicheur ici et il n'est vraiment pas bien. Il faudra analyser, savoir pourquoi."
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Yannick Agnel à Mulhouse, à quelques jours du début des Championnats d'europe de Berlin

Crédit: AFP

Se battre pour une lueur

Dans l'absolu, un échec dans cet Euro transitoire en plein milieu de l'Olympiade, ce n'est pas la fin du monde. Mais il y a échec et échec. Entre rater un titre d'un cheveu et peiner ne serait-ce que pour se hisser en finale, il y a une marge. Alain Bernard s'inquiète d'un possible découragement. "Pour un nageur qui s'entraine aussi dur que Yannick,  un grand rendez-vous comme le Championnat d'Europe, c'est une récompense. Quand on n'a plus cette récompense, parce qu'on ne peut pas défendre ses chances, c'est frustrant. Et c'est encore plus dur de se remettre au boulot l'année d'après. On a besoin de cette lueur d'espoir." C'est pour cette lueur, plus encore que pour la victoire, qu'Agnel va se battre mercredi soir.
Même si cette finale du 200m s'apparente plutôt à l'histoire d'un naufrage annoncé. Malgré le talent, immense, de Yannick Agnel. Malgré son caractère bien trempé de champion. Il tentera peut-être le tout pour le tout comme il l'avait fait l'an passé aux Mondiaux, partant comme une bombe pour écœurer la concurrence. Mais il avait alors la caisse et la fraicheur pour tenir. Cette année, il nage avec des jambes de plomb. "Encore une fois, il n'y a pas de miracle à attendre, tranche Sophie Kamoun. Yannick a nagé 1'47"90 mardi et il a attaqué comme si c'était une finale. S'il fait 1'45", ce sera déjà un miracle pour lui." Il y a un an, en finale du Championnat du monde, Agnel avait décroché l'or en 1'44"20.
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