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"Le vilain petit canard"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 26/07/2011 à 18:43 GMT+2

Son rôle chez les Bleus, les raisons de sa venue à Marseille, la rivalité qui existe entre les nageurs de son club et la relation qu'il entretient avec Romain Barnier: Voilà les thèmes abordés par Fabien Gilot, dans la 2e de trois parties de l'entretien qu'il nous a accordé il y a quelques semaines.

2011 France Gilot Bousquet

Crédit: AFP

SON ARRIVEE A MARSEILLE :
"C’est moi qui ai pris la décision de quitter Rouen (son premier club). Pendant six ans, j’y ai appris plein de choses. J’y ai gagné le titre de champion d’Europe junior (2002), la première médaille française avec le relais 4x100m en 2003, lors de ma première sélection, avec Romain (Barnier, le coach de Marseille) dans l’équipe. Quand j’ai décidé de partir, j’arrivais au bout de la méthode de travail rouennaise. J’avais besoin de quelque chose de nouveau pour franchir un autre palier. J’ai appris à connaître Romain au fil des jours mais je savais qui il était. C’est pour ça que je suis venu à Marseille. Sinon, je serais parti aux Etats-Unis. Quand j’ai commencé à le côtoyer, il y a un peu plus de quatre ans et demi, il n’avait arrêté sa carrière de nageur que depuis deux ans et n’était manager à Marseille que depuis un an. Et il n’avait jamais entraîné avant ça. C’était un pari fou de tenter une méthode de travail inconnue en France et avec quelqu’un qui vient d’arrêter de nager. Mais je l'ai pris".
LE DESIR DE VOIR AILLEURS ?
Il y a quatre ans quand j'ai fait le choix de Marseille, si cela ne m'avait pas convenu, je serais parti aux Etats-Unis. A l'époque, j'avais quelques idées de destinations possibles. Aujourd'hui, ça a changé. Mais j'adore aller là-bas. C'est la culture de la gagne. Après Londres, je pense qu'on ira souvent là-bas avec Romain. J'y ferai quelques allers-retours. J'irai chercher des choses pour les partager à Marseille.
LA METHODE ROMAIN BARNIER :
"Il a une faculté et un talent pour mettre la bonne pédagogie en place. Pour t'emmener à réagir ou pour faire une grosse performance. Il analyse très vite les situations, il voit les choses rapidement. Soit il te laisse te dépatouiller tout seul pour voir ce qui ne va pas, quand il pense que c'est mieux pour toi, soit il t'aiguille. Et là, c'est soit par un coup de pied au c.., soit avec une tape sur l'épaule. C'est un très bon éducateur. Mais quand il n'est pas content, il te le montre. C'est déjà arrivé qu'il parte d'un entraînement, qu'on se dispute. Mais c'est toujours constructif. Parfois, il est crevé mais il t'invite à manger et on règle tout ça. Il ne s’arrête jamais de se poser des questions. A aucun moment, il te dira : "J’ai la certitude de… Je suis sûr que…" Il le pense mais jamais, il ne le dira pas. Il ne prétendra jamais avoir la science infuse. Et ça, ça me plaît."
UNE RIVALITE AU SEIN DES MARSEILLAIS ?
"Il y a une émulation et une rivalité entre nous. Et c'est le mariage des deux qui nous fait réussir. J'en suis persuadé. On est dans un sport individuel, à la base. Il ne faut pas l'oublier. On est des athlètes de haut niveau avec un orgueil et une volonté de toucher la plaque, à chaque fois, le premier. De l'autre côté, on a accepté de travailler à Marseille avec une certaine méthode. Pour rentrer dans le groupe, il fallait accepter de partager tout ce que tu connaissais, d'échanger et d'aider ceux qui n'allaient pas bien dans le groupe. Si tu ne répondais pas à tous ces critères, tu pouvais aller chercher un autre club. Avec Frédérick (Bousquet) et William (Meynard), on est adversaires mais en même temps, on s'entraîne ensemble. Tous les jours, il y a cette émulation. Il n'y a pas un jour où tu peux dormir. Si l'un met une rouste à l'autre à l'entraînement, ça fait réagir immédiatement. Il ne faut pas oublier le reste du club : on a Giacomo (Perez Dortona) en brasse, Camille (Lacourt) en dos, et puis il y a tous nos "étrangers", les Néerlandaises, les Américains qui sont médaillés internationaux. Tout cela met de l'adversité et une culture différente. C'est un énorme challenge au quotidien."
LE TEAM GILOT :
"Ma famille, mon petit frère et mes parents sont très importants pour moi. Dès que ça ne va pas, c'est vers eux que je me tourne. C'est mon miroir. Ils me connaissent mieux que personne. Romain (Barnier) fait peut-être aussi partie de ces gens-là. On a déjà nagé ensemble. Aujourd'hui, il me coache. On a eu des discussions en dehors des bassins. On a parlé d'homme à homme, et pas de nageur à nageur. Après, il y a mon agent (Jean-François Salessy), qui est l'ancien directeur du Cercle de Marseille, pour qui j'ai une affection particulière. Il a des valeurs auxquelles j'adhère totalement. Le président du club (Paul Leccia) compte aussi à mes yeux. Si tous ces gens-là devaient parler pour moi, je leur ferai une confiance aveugle. Ce cercle contient environ dix personnes qui m'apportent toutes une chose différente. Je me nourris de ça. Je me remets tout le temps en cause. Etre un meilleur homme m'aide à être un meilleur athlète, j'en suis sûr."
SON ROLE AU SEIN DE L'EQUIPE DE FRANCE :
"Depuis les JO de Pékin, j'ai senti que ma situation avait changé au sein de l'équipe. Depuis 2008, j'ai souvent pris la parole pour défendre l'équipe et pour faire avancer les choses. Cela nous a valu (NDLR : aux Marseillais) d'être souvent les vilains petits canards. Et au final, quand on nous prend à part, tu vois qu'on n'est pas là pour foutre le bordel contre la fédération. Nous, tout ce qu'on veut, c'est ramener des médailles. Avec Frédérick (Bousquet), on fait partie des vieux de la vieille. Il y a des choses que l'on a vues qui n'étaient pas normales, qu'on a vues évoluer. Si on peut aider au bon développement de l'équipe, il ne faut pas s'en priver."
3e partie : La perfection selon Gilot
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