Phelps "triste" et "énervé", Efimova se défend : Le dopage au cœur des débats

Le sujet fait des vagues. Au bord des bassins, il est sur de nombreuses lèvres. La présence de certains athlètes contrôlés positifs et suspendus pour dopage aux Jeux Olympiques, comme c'est le cas de la Russe Yulia Efimova et du Chinois Sun Yang, agacent nombre de nageurs. Et ces derniers ne se cachent plus devant les micros. Ce mardi, Camille Lacourt et Michael Phelps sont montés en première ligne.

Cinquième de la finale du 100m dos lundi soir à Rio, Camille Lacourt s'est lâché dans les grandes largeurs sur les ondes de RMC. "Quand je vois le podium du 200m libre, ça me donne envie de vomir. Voir des gens qui ont triché sur un podium, ça me dégoûte". Sa cible ? Sun Yang, vainqueur du 200 mètres nage libre ce lundi, et qui a été suspendu pour dopage à la suite d’un contrôle positif en 2014.

Quelques minutes après, Phelps n'a pas été en reste. "C'est triste que de nos jours il y ait des gens contrôlés positifs, même deux fois pour certains, qui ont quand même l'occasion de nager aux Jeux Olympiques", a déclaré l'Américain, en référence notamment à la Russe Efimova, médaillée d'argent du 100m brasse lundi alors qu'elle était encore exclue des Jeux de Rio il y a quatre jours, à la suite des révélations du rapport McLaren sur le système de dopage d'Etat en Russie. "C'est contraire à ce que le sport est censé être et ça m'énerve", a-t-il ajouté. "Cela me fend le coeur et j'aimerais que quelqu'un fasse quelque chose à ce sujet."

Ciblée par les critiques, Yulia Efimova a tenu à se défendre. "Je peux comprendre certains athlètes mais ce que je n'arrive pas à comprendre, ce sont ceux qui font de la politique. Peuvent-ils imaginer une seconde ce que je ressens ?", a dit la nageuse au bord des larmes, en conférence de presse. "Après tout ce qui s'est passé l'année dernière, je suis heureuse d'être là et de pouvoir nager. Essayez de me comprendre et de revoir votre position sur moi", a-t-elle plaidé après avoir pleuré devant les journalistes à la sortie de sa course.

Efimova se débat dans des affaires de dopage depuis 18 mois. Il y a d'abord eu une suspension de 16 mois pour un contrôle positif à un stéroïde en 2014. Puis, en mars, un nouveau contrôle positif, cette fois au meldonium, produit à la mode dans le sport russe mais désormais interdit. Sa suspension a été levée et la nageuse blanchie. "J'ai fait une erreur une fois et j'ai purgé ma peine, mais la deuxième fois, ce n'était pas ma faute. Je ne sais pas comment faire comprendre aux gens que si un jour le yaourt est interdit, vous devenez positif, mais est-ce pour autant votre faute ?", s'est-elle défendue. Pas sûr qu’elle soit très entendue. Et que cela calme l’agacement des autres nageurs.