Iniesta, décisif

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5. Andres Iniesta (ESP, football) - 53 points
6. Marit Bjoergen (NOR, ski de fond) - 46 points
7. Fabian Cancellara (SUI, cyclisme) - 45 points
8. Wesley Sneijder (P-B, football) - 35 points
9. Leo Messi (ARG, football) - 35 points
10. Bode Miller (USA, ski alpin) - 30 points

A ce stade du classement, il y aurait deux façons de jouer le coup. La première : maintenir un faux suspense, et faire comme si Iniesta n'était qu'un sportif parmi d'autres dans notre Top 10 international de l'année. La seconde : être honnête avec vous et vous dire que ni Xavi, ni Villa, ni Casillas, ni aucun autre joueur espagnol n'occupent une place dans le Top 4. En d'autres termes, si Andres Iniesta est ici, il le doit évidemment à son oeuvre individuelle sur l'année, mais aussi et surtout à sa qualité de porte-drapeau du football espagnol, sacré champion du monde en juillet dernier pour la première fois de son histoire, et en ultime repésentant du FC Barcelone, qui reste sur un 5-0 historique infligé au Real Madrid. Deux des meilleures équipe de tous les temps, qui font l'admiration de tous.

Dans l'aventure de la Coupe du monde, Andres Iniesta a eu le mérite d'être à la fois au coeur de tout le processus et au bout de la chaîne. Au coeur du processus, cela veut dire au centre du jeu de passes qui labellise depuis des années le football espagnol. Milieu de terrain de poche (1m70), celui qui est surnommé "le soleil du Barça" y pratique depuis des années le football le plus abouti du monde, fait de passes courtes, de décalages, d'intelligence de jeu, de qualité technique et d'imagination. Des qualités qu'il possède et qu'il sublime par des coups d'éclat individuels répétés. Cette partition, Iniesta l'a répétée en Afrique du Sud pendant 557 minutes, avec plus d'abnégation encore qu'en 2008, lors de l'Euro autrichien où la résistance était beaucoup moins au point.

Iniesta fut aussi au bout de la chaîne en étant l'auteur, avec énormément de sang froid, du seul et unique but de la finale, au bout de la prolongation contre les Pays-Bas. A la 116e minute, il héritait d'une passe parfaite de Fabregas avant de battre Stekelenburg d'une reprise à la façon des avant-centres les plus aguerris : contrôlé orienté suivi d'une reprise idéalement croisée, puissante, au rebond vicieux, et déterminée. Aussi déterminée que celle qui avait envoyé Barcelone en finale de la Ligue des champions, un an plus tôt sur le terrain de Chelsea. Savoir si Iniesta est bien le meilleur joueur de cette équipe hyper collective, voilà un débat qui restera probablement sans fin, même après l'attribution du Ballon d'Or, prévue le 10 janvier 2011, pour lequel il est en lice aux côtés de Xavi et Lionel Messi. Mais cela ne peut pas être un hasard s'il se retrouve ainsi, à chaque fois ou presque, dans le rôle du détonateur ultime, celui qui arrache le trophée au destin qui n'avait pas encore choisi son camp. Iniesta, en 2010, a eu le rôle du champion.

16 mai : Diminué quatre mois à cause d'une blessure à un mollet, qui l'a notamment privée des demi-finales de la Ligue des champions contre l'Inter Milan, Andres Iniesta effectue son retour sur les terrains le jour-même où le FC Barcelone fête son titre de champion.

11 juillet : Iniesta inscrit le seul but de la finale de la Coupe du monde contre les Pays-Bas (1-0 a.p.), à la 116e minute. Il réalise le doublé, deux ans après avoir gagné l'Euro 2008 avec sa sélection, et dédie cette victoire à Dani Jarque, le capitaine de l'Espanyol Barcelone, décédé en août 2009.

18 juillet : Andres Iniesta rencontre Tom Barrack, le puissant homme d'affaires américain, à son domicile, pour différents projets cinématographiques. Parfaitement anecdotique à l'échelle de sa carrière, cette date symbolise l'entrée d'Iniesta dans la frange des people, des gens qui comptent en Espagne, bien au-delà de la sphère sportive. On le verra dorénavant dans des publicités.

29 novembre : Andres Iniesta est évidemment titulaire et joue l'intégralité du match de l'année entre le FC Barcelone et le Real Madrid (5-0). Il délivre la passe décisive sur le premier but, signé Xavi.

6 décembre : Il fait partie des trois joueurs retenus par le collège de la FIFA et de France Football pour l'attribution du Ballon d'or, aux côtés de Xavi et Lionel Messi, deux partenaires de club.

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