Hirvonen relance tout

Le rallye d'Italie avait marqué la fin d'un règne sans partage de Sébastien Loeb depuis le début de la saison. Un bol d'air dans un championnat écrasé par le quintuple champion du monde en titre. Au soir du rallye de Grèce, la physionomie a changé. Les Ford ont prouvé qu'elles pouvaient rivaliser avec l'écurie française à la régulière. Hasard ou coïncidence, les pilotes Citroën commettent des erreurs. Sébastien Loeb est parti à la faute tout seul au début de la deuxième étape, Dani Sordo deux spéciales plus tard.

"C'est dommage pour la course. On perd gros. Mais on va bien physiquement. On peut dire que c'est l'essentiel", a simplement expliqué Loeb. La crevaison est rare chez le Français. Une crevaison suivie d'un énorme carton, c'est du jamais vu. L'incident mérite d'être souligné. Après cinq titres acquis de plus en plus tôt à chaque saison, l'Alsacien serait-il un peu trop sûr de lui ? C'est en tout cas ce que s'est reproché son coéquipier espagnol. "On avait une bonne vue sur le rallye. La voiture était très bien. Ça se passait trop bien", a confié Dani Sordo.

Toujours raisonnable et constant depuis le début de la saison, Mikko Hirvonen n'a pas raté le coche pour combler son retard au championnat. Des 20 points de retard qu'il accusait avant l'Italie, le Finlandais en a repris 13 en deux rallyes. Le rendez-vous grec est l'illustration parfaite de son style de pilotage. "J'ai fait un rallye intelligent et mon plan a parfaitement fonctionné. Pas d'erreur et pas de crevaison. Je savais que si l'on terminait le rallye sans problème, on terminerait haut placé et ça a été le cas. La clé du succès était de rester sur la route et d'être prudent plutôt que d'attaquer tout le temps", à l'issue de la 8e victoire de sa carrière. A bientôt trente ans, Mikko Hirvonen fait peut-être référence à son jeune coéquipier Jari-Matti Latvala.

Parti sur les mêmes bases qu'en Italie où il a dominé de bout en bout, "one scratch, one crash" a encore frappé et nous a gratifiés d'une belle "Latvalade" en toute fin de première étape. Mais lui aussi a changé depuis le début de la saison. Responsable et attaquant dès le début de la deuxième étape, le Finlandais a réalisé le tour de force de revenir de la 12e à la troisième place : "Ma stratégie était d'économiser mes pneus, préserver la voiture et éviter les pierres et ça a payé." Chez les constructeurs, Ford WRT est revenu à quinze points de Citroën WRT. Et les deux prochains rendez-vous seront encore disputés sur terre. Si les rallyes d'Italie et de Grèce pourraient être qualifiés de réaction, ceux de Pologne et de Finlande pourraient être un tournant.