Jonnier : "Aucun regret"

Emmanuel Jonnier : Oui et non. Nous étions 20 skieurs dans le final, la pire des places est la 20eme. J'ai fait une super dernière ligne droite, qui m'a permis de remonter jusqu'à la 4e place. Je ne peux pas me plaindre. Ce fut une belle course. J'ai fait un beau sprint final. Dans la dernière ligne droite, je reprends quatre ou cinq skieurs, j'aurai pu en reprendre un de plus pour finir sur le podium... Mais je suis quand même très heureux de finir 4e.

E. J. : A chaud, après ce sprint final, aucun regret, non, parce que j'ai vraiment tout donné. Dans la ligne droite, je ne pouvais pas faire mieux. Je ne pouvais pas gagner un mètre de plus ! Les trois premiers étaient les plus rapides. Ils ont profité des circonstances de la course pour bien se placer, mais ils étaient les plus rapides de toute façon. Les regrets viendront demain, et dureront sans doute jusqu'aux prochains Jeux Olympiques...

E.J. : Oui, je sentais que Jean-Marc (Gaillard) était vraiment très fort. Il était facile. Vincent (Vittoz) semblait plus en difficulté à la fin, il manquait de mordant. Mais il a tout de même pris ses responsabilités de leader en attaquant dans la dernière montée. Alex (Rousselet) a aussi fait une belle course. Notre groupe était bon. Je ne connais pas le classement final de tout le monde, mais notre performance d'ensemble est assez exceptionnelle.

E.J. : Non, parce que, dans les derniers tours, le vent était trop violent dans les bosses. Même si nous avions décidé de nous regrouper et d'attaquer dans les montées, cela n'aurait sans doute pas marché comme prévu et nous aurions perdu beaucoup d'énergie à lutter contre le vent. Les autres seraient revenus dans le final.

E.J. : Je pars en ayant terminé deux fois à la quatrième place. Je les échangerais bien contre une seule place de troisième ! J'ai beaucoup de regrets pour le relais, parce que le podium était accessible. Comme aujourd'hui, d'ailleurs, c'est pareil. C'est le ski de fond. Je pars avec deux places de quatrième, c'est bien tout de même. Si on me l'avait dit avant ces Jeux, j'aurais signé tout de suite. Dommage qu'il n'y ait que trois places sur le podium... Peut-être qu'il faudrait changer les règles !

E.J. : J'y ai surtout pensé pendant l'échauffement, parce que j'avais de bien meilleures sensations que dans toutes mes courses précédentes. Je me suis dit : "Quel dommage ! Si j'avais été aussi bien pour le relais, j'aurais gagné 15 secondes, et Vincent aurait gagné 15 secondes, lui aussi..." Mais, bon, c'est le ski de fond. Un jour, vous êtes bien, le jour d'après, vous êtes moins bien.