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Darragon, le mort de faim

ParAFP

Publié 22/02/2006 à 19:15 GMT+1

Sous ses airs de gentil garçon tranquille et discret, Roddy Darragon est aussi un véritable compétiteur casse-cou. Plutôt tête brûlée et amateur de sensations fortes d'ailleurs. Premier médaillé français en ski de fond, le nouveau vice-champion olympique

Eurosport

Crédit: Eurosport

Roddy Darragon est "cool" comme peuvent l'être les amateurs d'herbes lénifiantes, mais sous ses airs de gentil garçon sommeille un méchant loup amateur de sensations fortes et avide de dévorer ses adversaires dès qu'il chausse les skis. Sans lâcher sa médaille d'argent du sprint olympique, le fondeur du Grand-Bornand amateur de reggae, répond aux questions des journalistes les yeux encore dans les étoiles, la voix posée, douce, le débit calme et fluide, sans l'ombre d'une excitation, comme si rien ne s'était passé quelques minutes auparavant.
Et pourtant ! A 22 ans, celui dont le meilleur résultat était jusque-là une 6e place en Coupe du Monde à Düsseldorf (Allemagne) cette année, vient d'entrer dans l'Histoire comme le premier Français médaillé olympique en ski de fond, honneur que l'on réservait volontiers à Vincent Vittoz. Avant Darragon, le meilleur résultat d'un Tricolore était la cinquième place d'Hervé Balland sur 50 km aux Jeux d'Albertville en 1992.
Mais Roddy, lui, plane au-dessus de ces statistiques. "Je ne ressens pas grand chose, ça n'a pas énormément d'importance pour moi d'être le premier médaillé français", assure-t-il. Et d'ajouter, comme pour s'excuser auprès de son illustre aîné: "J'espère vraiment que Vincent en choppera une (médaille, ndlr) ce weekend..." et que "dans quatre ans, il en prendra cinq !" Etudiant à l'IUT d'Annecy en technique commerciale, Darragon a commencé le ski de fond presque par hasard. Parce que les circonstances -et non lui- l'ont voulu.
"Très méchant"...
Le petit garçon qui rêvait "d'être un grand champion" a toujours aimé la vitesse, recherché les sensations fortes. Il n'a jamais craint les contacts... et a choisi le ski de fond. Pourquoi pas l'alpin ? Parce que la première personne venue le voir pour lui proposer de l'entraîner était "un entraîneur de ski de fond". Tout simplement. Cette nonchalance est d'autant plus surprenante que le sprint est la discipline nordique qui réclame le plus d'influx nerveux.
"Mais je SUIS très méchant !" lance-t-il en haussant légèrement la voix mais avec un sourire qui rassurerait n'importe quel petit chaperon rouge. "En fait, je ne m'énerve pas trop contre les gens, je préfère le faire sur la piste" , précise-t-il. Mercredi, à Pragelato, Darragon avait "envie de tous les manger", mais en même temps, sa tactique était de garder son sang froid, "partir tranquillou" et... compter sur "une ou deux chutes".
... "A la cool"
Malgré son air de ne pas y toucher, le garçon est néanmoins limite tête brûlée. "L'été, nous nous entraînons en skis à roulettes et lui, au lieu de prendre le car, il redescend les cols à skis, sans casque, en short et en T-shirt", raconte l'un de ses entraîneurs, Christophe Deloche. "Les autres ne s'amuseraient pas à faire ça, mais Roddy aime quand c'est engagé" , ajoute-t-il.
Quand le ski, l'entraînement, l'armée et les études lui en laissent le temps, Darragon s'occupe d'une association créée "avec une bande de potes" et qui organise des compétitions de snowboard et de freestyle. Association au nom de code KGB pour K(C)rue Grand Bornand (Equipe Grand Bornand). "Je mets la musique, je participe à l'organisation, je fais ce que je peux... mais c'est à la cool." On ne saurait en douter.
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