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Masters 2014 - Finale : Federer-Djokovic ? Oui, c'est spécial, mais il y a un mais...

Geoffrey Steines

Mis à jour 16/11/2014 à 13:19 GMT+1

En pleine bourre en cette fin d’année, Novak Djokovic et Roger Federer seront opposés dimanche à Londres dans une finale idéale pour le Masters 2014. Ce sera la 37e confrontation entre les deux hommes, soit désormais le deuxième match le plus disputé dans l’ère Open. Et pourtant, leur rivalité n’est pas à la hauteur de celle entretenue par chacun d’eux avec Rafael Nadal. Explications.

Roger Federer et Novak Djokovic, ici à Monte-Carlo, s'affronteront pour la sixième fois de la saison dimanche

Crédit: Panoramic

Comme on se retrouve. Pour la deuxième fois en trois saisons, Roger Federer et Novak Djokovic seront opposés en finale du Masters ce dimanche à Londres (19h00). Ils seront à nouveau les acteurs principaux de ce grand rendez-vous de fin de saison, juste avant le dernier acte de la Coupe Davis le week-end prochain. N’ayant plus l’habitude des premières fois sur le circuit, Federer aura le plaisir d’en vivre une ce week-end : lors de ses huit finales précédentes au Masters, le Suisse avait toujours défié un adversaire différent. Cette fois, il aura pour ambition d’effacer son revers de 2012 (7-6, 7-5) pour s’adjuger un septième titre dans le tournoi des maîtres et améliorer un record qu’il détient déjà. Retrouver Federer et Djokovic à ce stade de la compétition, c’est tout sauf une surprise. Ils ont dominé l’année pour la boucler aux deux premières places du classement ATP.
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Novak Djokovic et Roger Federer à Shanghai, en 2014.

Crédit: AFP

Dans l’écrin de l’O2 Arena, ils s’affronteront pour la sixième fois cette saison. Un record sur le circuit en 2014. En tout et pour tout, cela fera 37 confrontations (19 victoires pour Federer), soit le deuxième plus grand total entre deux joueurs dans l’ère Open. Derrière Djokovic-Nadal (42), à égalité avec Lendl-McEnroe et juste devant Connors-Lendl (36). Mais pourtant, la rivalité entre les deux joueurs n’est pas (encore) passée à la postérité, au contraire de ses contemporaines Djoko-Nadal et surtout Nadal-Federer. Même si le natif de Belgrade, très diplomate dans sa réponse, ne veut pas faire de classement. "Les deux rivalités que j’entretiens avec Roger et Rafa sont spéciales à leur propre manière. Ce sont deux joueurs différents, qui apportent beaucoup au jeu sur et en dehors du court."

Federer a joué trois finales de GC contre Murray, deux face à Djokovic

Federer analyse, lui, la différence de perception à sa manière, c’est-à-dire bien plus directe. "Je connais Novak, les matches sont sympas. J’aime vraiment jouer contre lui, c’est très équilibré. Mais je l’ai joué plus souvent en demies qu’en finales. Je ne sais pas si c’est vrai, mais c’est la façon dont je le ressens", a expliqué le recordman de titres en Grand Chelem samedi en conférence de presse. Que "Rodgeur" se rassure, il ne perd pas encore la tête à 33 ans. Pour dix finales, les deux hommes se sont affrontés à 21 reprises au stade des demi-finales. Un vrai différentiel. Là encore, le Bâlois a livré son explication et elle est d’une logique implacable. "Rafa et moi avons été les deux premiers mondiaux pendant si longtemps. Murray et Djokovic nous ont toujours croisés en demie pendant cette période. Il y avait en fait plus d’opportunités de le jouer à ce stade que Rafa."
Conséquence directe, Federer et Djokovic ne se sont pas souvent disputés un grand titre dans leur carrière. A créditer sur leur compte commun, seulement deux finales de Grand Chelem, soit autant qu’en Masters après ce dimanche. A titre de comparaison, le Suisse a davantage affronté Murray que Djokovic dans ce type de rendez-vous (trois fois, sans oublier une finale olympique). De quoi relativiser la teneur de leur antagonisme. Parce que pour marquer les esprits et les mémoires collectives, les rivalités ont besoin de rencontres avec un trophée majeur à la clé. Jusqu’à cette année, la seule finale de Grand Chelem entre Federer et Djokovic datait de l’US Open 2007. A une époque où le premier était au top de sa forme et où le second arrivait tout juste à maturité. Résultat, la rencontre avait tourné à la démonstration (7-6, 7-6, 6-4).

Une seule finale mémorable, mais beaucoup de demi-finales

Ils ont dû attendre Wimbledon en juillet dernier pour disputer une finale mémorable dans un tournoi majeur. A leur meilleur niveau, dans le cadre toujours si particulier du Centre Court, ils ont livré une formidable bataille sur cinq sets et près de quatre heures, finalement remportée par le "Djoker" (6-7, 6-4, 7-6, 5-7, 6-4). Avant cela, leurs confrontations les plus mémorables en Grand Chelem étaient des demi-finales, comme le must de Roland-Garros 2011, les bagarres épiques à l’US Open 2010 puis 2011, ou le duel intense à Wimbledon 2012. Mais ça ne suffit pas à créer une rivalité inoubliable pour le public, comme celle qu’ont construite Nadal et Federer, par exemple.
Tout simplement parce que ces deux-là ont huit finales de Grand Chelem à leur actif, soit près d’un quart de leurs affrontements en carrière (33 au total), et elles sont quasiment toutes entrées dans l’histoire du tennis pour une raison ou une autre. "Je ressens une connexion spéciale avec Rafa parce que, nous n’avons pas vraiment grandi ensemble sur le circuit, mais nous avons eu une rivalité forte et intense pendant des années, débutant en 2004 peut-être, a reconnu Federer. Surtout, nous nous sommes affrontés à de nombreuses reprises en finales de Grand Chelem, ce qui n’a pas été autant le cas avec les autres joueurs." Il ne reste plus beaucoup de temps au Suisse pour faire en sorte que cela change, sa fin de carrière étant bien plus proche que son début. Djokovic-Federer ne sera certainement pas la plus grande rivalité du tennis moderne. Mais cette affiche est la plus belle que pouvait espérer ce Masters cuvée 2014. C’est tout ce qui compte en ce dimanche.
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