Coupe Davis - Finale 2014 : Pour Federer, le suspense ne s'arrêtera pas au tirage

Jouera, jouera pas ? Les derniers jours avant le coup de pistolet de ce France-Suisse auront été rythmés par les lombaires de Roger Federer. Forfait pour la finale du Masters dimanche dernier, le Bâlois reste incertain pour la finale de Coupe Davis, qui doit être la première de sa carrière. Même si le fait de le voir à l'entrainement mercredi soir a regonflé d'optimisme le camp suisse. Le mystère, en théorie, pourrait être levé dès jeudi lors du tirage au sort. Dans la pratique, il durera très probablement 24 heures supplémentaires.

Le tirage au sort, qui se tiendra à 12h30 à la Chambre de commerce et d'industrie de Lille, ne devrait en effet pas apporter un réel éclairage sur son état de santé, car il est probable que les Suisses joueront le bluff jusqu'au bout. Sauf énorme surprise, Federer sera bien aligné en tant que numéro un vendredi, face au numéro deux tricolore, dont l'identité demeure une inconnue. Il s'agira soit de Gaël Monfils, soit de Richard Gasquet. Le règlement autorise les Suisses à annoncer une titularisation de Federer jeudi pour vendredi lors du tirage au sort, puis à le retirer au plus tard une heure avant le début du match, après avoir fait constater sa blessure par un médecin assermenté.

Le suspense durera donc vraisemblablement jusqu'à vendredi midi. Une très grande part de l'issue de ce duel franco-helvétique va se jouer avant même que les débats ne commencent. Contrairement aux Français, qui peuvent aligner des joueurs de niveau semblable ou très approchant, la Suisse ne peut se passer de Wawrinka ou de Federer. Si ce dernier est forfait, son remplaçant potentiel (et grand ami) Marco Chiudinelli, est loin, très loin de représenter la même menace pour les Français. Il a deux points communs avec Federer : sa nationalité et son âge. Pour le reste, il pointe au 212e rang mondial et n'a gagné que six simples dans sa carrière en Coupe Davis, dont seulement deux à enjeu. "Si Federer ne peut pas jouer, les Suisses n'ont pratiquement aucune chance", a estimé l'ancien capitaine tricolore, Guy Forget.

Si son état s'améliorer que mais que les Suisses le jugent trop juste pour vendredi, peut-être seront-ils tentés de le garder en réserve pour la journée de dimanche et le match contre Jo-Wilfried Tsonga, voire pour le double samedi si les Suisses sont menés 2-0. "Et s'il se ménageait vendredi ?", s'interrogeait d'ailleurs le quotidien suisse Le Matin ce mercredi, pour qui l'absence du Suisse lors du premier simple permettrait de jouer la finale "au meilleur des trois points avec un Roger Federer plus avancé sur la voie de la guérison". S'il était finalement forfait vendredi, la pression serait énorme sur les épaules de Stanislas Wawrinka, quasiment obligé de remporter son match face à Tsonga. Jeudi, il ne faudra donc prêter qu'une attention modérée aux affiches qui découleront du tirage. Le vrai sort dépendra de l'état de l'homme aux 17 titres du Grand Chelem vendredi matin, à son réveil.