Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

"J'aime Guy parce que..."

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 08/04/2012 à 21:04 GMT+2

La défaite à peine consommée, l'équipe de France a fondu en larmes pour saluer la dernière rencontre de Guy Forget, capitaine depuis 1999. "Il m'a transmis cette fièvre" a résumé Tsonga qui, comme beaucoup, n'ont connu que lui. Reportage.

Guy Forget, 2012, Coupe Davis

Crédit: AFP

Un discours et des larmes en bord de terrain, une ultime ovation du public français pour saluer quatorze ans de capitanat, et Guy Forget s’est présenté devant les journalistes pour sa toute dernière conférence de presse, dimanche soir après la défaite de son équipe face aux Etats-Unis (3-2). Emu, le triple vainqueur de la Coupe Davis (1991 et 1996 en tant que joueur, 2001 en tant que capitaine) avait visiblement envie de prendre son temps, et a pris un plaisir certain à s’asseoir une dernière fois au milieu de ses joueurs. "Je continuerai à encourager cette équipe et j'ai envie de lui dire: gardez ces valeurs où on donne plus qu'on ne prend. Merci pour tout ce que vous m'avez donné."
Titulaires et sparrings, les six Bleus étaient tous venus rendre hommage leur capitaine. Gilles Simon résumait le ressenti général : "Guy, c’est le seul capitaine que notre génération ait connue, avant même d’intégrer l’équipe. Tous nos souvenirs plus jeunes, à la télé, c’est déjà avec lui." Et le Niçois, dont les relations n’ont pas toujours été au beau fixe avec Forget, de se tourner vers lui : "On aurait aimé gagner cette Coupe Davis, pour nous bien sûr, mais pour Guy aussi, pour lui offrir une grande sortie. On le remercie pour tout, pour son envie et pour cette passion de la Coupe Davis." Même son de cloche chez Jo-Wilfried Tsonga, devenu sous la houlette de Forget l’incontournable leader de cette équipe de France : "Je n’ai connu que lui comme capitaine, et à chaque sélection il m’a fait un peu plus aimer cette compétition. J’aime Guy parce qu’il aime le jeu, qu’il aime la Coupe Davis, et qu’il m’a transmis cette fièvre. C’est ce qu’il y a de plus beau à mes yeux. Ce que je retiendrai de lui, c’est son dernier speech samedi.  Nico et Edouard pourront témoigner, les speechs de Guy, ça fait quelque chose."
"En une semaine, il a réussi à me faire pleurer"
Nicolas Mahut et Edouard Roger-Vasselin, appelés pour la première fois en équipe de France, ne pouvaient qu’acquiescer, un peu intimidés. Mahut : "J’ai attendu dix ans pour venir en équipe de France, et je ne connais hélas pas la victoire avec lui. Je me sens comme le chat noir sur ce coup!". Eclats de rire dans la salle, devant la référence à un épisode du match où le banc tricolore fit sortir Mahut du court, l’accusant de porter la poisse à Tsonga sur les balles de break ! "J’ai ouvert les yeux en grand durant cette semaine, et vécu quelque chose de fort. Je pense que Guy va laisser un grand vide." Et Roger-Vasselin de renchérir : "Je ne connais pas énormément Guy, mais c’était émouvant. En une semaine il a déjà réussi à me faire pleurer ! On sent une énorme cohésion dans cette équipe. Il y règne un esprit fantastique, et je suis persuadé qu’elle a un très bel avenir devant elle."
Séquence mélancolie aussi avec Julien Benneteau : "Pour moi, il y a deux moments particulièrement marquants : le premier, j’avais dix ans, à Lyon. Guy était sur le terrain et remportait la Coupe Davis. Je jouais déjà au tennis en loisirs, mais jour-là il m’a donné envie de disputer à mon tour, un jour, cette épreuve. L’autre moment, c’est en 2004, à Miami, juste après ma défaite contre Guillermo Coria, quand Guy vient me voir dans les vestiaires et me dit qu’il me prend dans les cinq pour affronter les Suisses. J’ai appelé mes parents, les larmes aux yeux. Je me foutais de la défaite contre Coria : c’était un rêve d’enfant qui se réalisait."
"J'ai cru que mon coeur allait s'arrêter"
Mais le plus ému de tous était sans aucun doute Michaël Llodra, qui célébrait cette semaine les dix ans de sa toute première sélection en équipe nationale. La voix éraillée à force d’avoir crié au bord du court, le Parisien expliquait : "Je me rappellerai toutes les bonnes choses avec Guy. Il y a dix ans que je suis dans cette équipe. C’est dur de trouver les mots. Mon souvenir à moi, c’est le tout premier coup de fil quand il m’a appelé comme sparring. Je me souviens, j’ai cru que mon cœur allait s’arrêter. Le sport d'équipe, c’est tout pour moi. Je n’ai pas pu gagner la Coupe avec lui, mais j’ai appris beaucoup en tant que joueur et en tant qu’homme à ses côtés. Petit à petit, on a appris à se découvrir, et on est finalement devenus amis." Visiblement touché, Forget tapait alors discrètement de la main sur le genou de son plus ancien joueur. Les Tricolores s’esquivaient, ils laissaient leur capitaine s’exprimer une dernière fois devant les micros. Et remuer à son tour les souvenirs. Il leur avait déjà dit l'essentiel, au bout de son discours sur le court : "Je vous aime."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité