Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Capitaine Mouratoglou ? Un jour, peut-être...

Laurent Vergne

Publié 10/11/2015 à 07:40 GMT+1

COUPE DAVIS - Comme entraîneur, Patrick Mouratoglou vit depuis plus de trois ans une expérience unique avec Serena Williams, dont il a relancé la carrière. Sa mission n'est pas achevée, mais il pense forcément à l'après-Serena. Parmi ses envies, un rôle majeur en Coupe Davis ne lui déplairait pas...

Patrick Mouratoglou

Crédit: Panoramic

A la fin de l'été, lorsque la tête d'Arnaud Clément a été symboliquement coupée par la FFT, nous avions publié un sondage sur notre site pour vous demander qui, selon vous, ferait le meilleur capitaine de Coupe Davis. Nous avions mis 7 noms. Celui de Yannick Noah, évidemment. Mais aussi Cédric Pioline, Henri Leconte ou Amélie Mauresmo. Et Patrick Mouratoglou. C'est lui qui avait recueilli le plus de suffrages.
Mis devant ce constat, l'intéressé se dit ni flatté ni surpris. "Non, ça ne me surprend pas, dit-il clairement. Je pense que je serai légitime à un poste comme ça compte tenu de la carrière de coach que j'ai. Je ne dis pas que je suis plus légitime que Yannick, mais je le suis aussi." Un Noah avec lequel il confie échanger régulièrement et qu'il est heureux de voir de retour aux affaires. "Yannick a pour lui une histoire avec la Coupe Davis tellement glorieuse que, de ce fait, il est plus légitime que qui que ce soit. Et c'est un très bon choix. C'est la personne la plus légitime. Mais ça ne veut pas dire que c'est le seul."

Entraîner un top joueur ou capitaine de Coupe Davis, ses deux envies

Pour lui, ce n'était donc pas encore le moment. D'abord parce qu'il est un homme très occupé. D'un côté, son Académie. Ponctuellement, ses activités de consultant pour Eurosport. Et surtout, bien évidemment, Serena Williams, la grande histoire de sa carrière de coach jusqu'ici. Une histoire dont les derniers chapitres ne sont pas encore écrits. Reste que l'Américaine a 34 ans. Tout doucement, Patrick Mouratgolou a donc la suite dans un petit coin de la tête. "J'y pense parce que c'est normal d'y penser, de penser à ma carrière, souffle-t-il. Mais en même temps, je suis très concentré sur aujourd'hui et sur les objectifs. J'irai au bout de ma mission avec Serena."
picture

TENNIS 2013 Patrick Mouratoglou Serena Williams

Crédit: Panoramic

Une fois celle-ci accomplie, il lui faudra "un nouveau challenge, quelque chose qui me motive vraiment", dit-il. Il tournera la page du tennis féminin, au moins pour un moment. Après une des plus grandes championnes de l'histoire, il ne pourrait que "redescendre" en la matière. "Il y a deux choses qui me séduiraient énormément, explique Mouratoglou. La première, ce serait d'essayer de faire avec un homme ce que j'ai fait sur le circuit féminin." Sans donner de nom, il dit d'ailleurs avoir déjà été approché dans un passé récent par un joueur de tout premier plan du circuit masculin. "L'autre chose, poursuit-il, ce serait d'avoir un rôle important en Coupe Davis. Cela me plairait autant. Peut-être même plus."
Si on est capable d'utiliser les expériences, le tennis français sera plus fort qu'il n'est
Pour cela, il faudra aussi que ses relations avec les instances dirigeantes du tennis français continuent à se réchauffer. Self-made-man, Mouratoglou n'est pas un homme du sérail. Il s'est construit en dehors du giron fédéral. Forcément un inconvénient s'il souhaite accéder, un jour ou l'autre, au capitanat. Lui ne demande pas autre chose que d'aider, d'une manière ou d'une autre. "J'ai toujours exprimé l'envie de pouvoir aider le tennis français, rappelle-t-il. Parce que je suis Français, je suis attaché à la France et j'ai fait le choix de rester en France." Or il n'a pas toujours compris qu'on ne sollicite jamais ce coup de main qu'il se dit prêt à donner.
"Je n'ai pas de frustration par rapport à ça, je n'y pense pas tous les jours, loin de là, assure-t-il. Mais je trouve que c'est dommage de ne pas utiliser toutes les forces vives. Et je ne parlais pas que de moi, d'ailleurs je citais d'autres personnes. Mais il y a le privé, il y a le public et c'est un clivage totalement dépassé aujourd'hui. C'était amusant il y a 20 ans cette guégerre mais aujourd'hui... Si on est capable d'utiliser les expériences, le tennis français sera plus fort qu'il n'est. Mais si on est dans la division, ce sera compliqué."
picture

Patrick Mouratoglou et Magnus Tideman, le clan Chardy - Roland-Garros 2015

Crédit: Panoramic

Il y a un certain nombre de contacts avec la fédération, très positifs
Patrick Mouratoglou note néanmoins une évolution positive. Aujourd'hui, le rapport est établi. Le dialogue aussi. "Il y a un certain nombre de contacts avec la fédération, très positifs, avec une volonté exprimée de part et d'autre de collaborer, souligne l'entraîneur de Serena Williams. Et je ne parle pas là de Coupe Davis mais de façon plus générale. Par rapport à l'académie d'abord. On est en France, au soleil, dans le sud avec des infrastructures uniques dont les joueurs français doivent profiter. Donc oui, il y a des contacts, et j'ai le sentiment que ça va dans la bonne direction. Après, vous dire qu'il y a du concret, je ne peux pas vous le dire puisque ce n'est pas le cas."
Alors, Mouratoglou dans le fauteuil du capitaine un de ces jours ? Il s'en sent l'envie et la légitimité. Mais les trains ne passent pas toujours au bon moment. S'ils passent. "Ce sera aussi une question d'opportunités. Quand j'arrêterai avec Serena, on verra quelles sont les options. Et s'il n'y a pas d'option, j'ai de quoi m'occuper. Je n'aurais pas absolument besoin de devenir tout de suite coach sur le circuit ou capitaine de Coupe Davis." Patrick Mouratoglou est homme à savoir ce qu'il veut. Mais ce n'est pas un homme pressé.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité