France - Grande-Bretagne - Yannick Noah : "Je ne vais pas forcer les joueurs à venir"

La FFT aura beau claironner, Yannick Noah n'ira pas à la guerre. Le capitaine des Bleus a été très clair : ceux qui seront appelés en équipe de France, que ce soit en Coupe Davis ou en Fed Cup, seront ceux qui y auront manifesté de l'intérêt. Mais ne comptez pas sur lui pour aller chercher ceux qui ne sont pas (ou plus) motivés pour porter le maillot bleu pour des raisons diverses et variées, malgré les mesures annoncées par la Fédération française qui a la volonté de rendre obligatoire toute sélection.

"Je ne vais pas forcer un joueur à venir. Imaginez l'atmosphère ! Le gars ou la fille n'a pas envie de venir; on la force à venir sous peine de sanctions. Qu'est-ce qu'elle va faire? Nous balancer des matches? Faire la gueule? Bref, ce n'est pas le but", a dit le capitaine à Rouen.

La participation des meilleurs aux compétitions par équipes est un des chevaux de bataille du nouveau président de la FFT, Bernard Giudicelli. Peu de temps après son élection, en février, le successeur de Jean Gachassin a publié une liste de joueurs sélectionnables et promis des sanctions en cas de refus, qui peuvent aller de la simple réprimande au bannissement pur et simple de certains tournois disputés sur le sol français dans le cas le plus extrême. Et ce pour tenter de mettre fin à une désertion des joueurs majeurs afin d'alléger leur calendrier (cf. Caroline Garcia en Fed Cup) ou panser des blessures parfois suspectes (cf. Gaël Monfils).

"On parle d'une génération qui a toujours fonctionné différemment, souligne Noah. On ne va pas du jour au lendemain les forcer à venir. On vient parce qu'on a envie et parce que ça paraît évident", a-t-il ajouté. Noah a déjà affirmé que Tsonga, père depuis quelques semaines, avait, après discussion, eu la permission de ne pas venir cette saison pour s'occuper de son fils nouveau-né sans avoir de réprimande. Un passe-droit avec ce joueur qui "avait largement fait ses preuves dans cette compétition", qui ne pourrait pas se permettre avec d'autres.

"C'est important qu'un jeune qui arrive à la Fédération et sur lequel la Fédération investit se rende compte qu'il est privilégié, que c'est une aide et qu'à un moment donné il va falloir qu'il y ait un retour, tempère Noah. Mais dans la mesure où personne ne connaissait cette règle, c'est un peu difficile de s'appuyer dessus." Il y a de fortes chances que le coup de balai de Rouen ne vienne faire le ménage pour de bon dans les esprits.