"Qu'importe la manière"

M.L. : Non, je m'y attendais. Il y avait beaucoup de tension, surtout en début de match. Je jouais tellement bien cette semaine à l'entraînement, que je me doutais bien qu'à un moment, il y a quelque chose qui allait coincer ou que j'allais moins bien me sentir en raison du stress, de la chaleur, de l'envie de bien faire... Dès le début, je n'avais de super sensations, notamment au service. Il a fallu attendre le deuxième set pour que je fasse mon premier ace, ce qui est rare sur cette surface. J'ai eu le mérite de ne pas m'affoler. Je savais que si je gardais le cap, j'allais m'en sortir. Cela m'a rendu plus fort. Je n'ai pas fait un grand match, mais qu'importe la manière, ma détermination a fait la différence.

M.L. : Oui, dès jeudi. La nuit dernière, je n'ai pas bien dormi. Je me suis réveillé beaucoup plus tôt que d'habitude. C'est normal, c'est pour tout le monde pareil. Je suis resté calme quand cela se passait mal pour moi. Je ne m'attendais pas à entendre les Argentins pousser à ce point-là. Après je me suis reconcentré sur mon jeu d'attaque qui n'était pas très au point. Tactiquement, ce n'était pas très juste. J'aurais dû plus attaquer sa 2e balle, il m'aurait donné plus de points. Je regrette juste d'être contenté de l'avoir fait jouer au lieu de faire ce que je sais faire de mieux: jouer en attaquant. La preuve, quand je l'ai breaké, c'est que je suis allé le chercher en le provoquant.

M.L. : Il a fallu attendre le milieu du 3e set pour que je me sente plus relâché. J'ai eu un gros moment de flottement dans le 2e set, après les efforts consentis au premier. Mon service est redevenu efficace à ce moment-là. Et mes retours ont été moins poussifs. Je me suis prouvé une nouvelle fois que, malgré la tension, je répondais présent. On s'en fout de savoir en combien de set je gagne. On retient simplement que j'ai apporté le premier point de la France et c'est bien là l'essentiel.

M.L. : Oui, beaucoup plus. C’est une demi-finale, mais il y a aussi le fait que j’avais un statut de favori aujourd’hui, alors que contre Verdasco, je n’avais rien à perdre. On jouait l’Espagne double tenante du titre. Aujourd'hui, j'avais une responsabilité plus élevée pour apporter un point, non pas capital mais très important.

M.L. : On verra bien samedi. Quand on gagne, on récupère un peu plus facilement. Je vais mieux dormir que la veille, c'est sûr. Honnêtement, je n’ai pas d’inquiétude quant à mon état physique. J’ai l’habitude d’enchaîner simple et double sur le circuit. Même si j'en ai évacuée beaucoup après ce premier match, il y aura sans doute encore un peu de tension à gérer pour le double.

M.L. : Oui, c’est vrai qu’on aura besoin de tout le soutien du public. Aujourd’hui, ils m’ont bien soutenu, du premier au dernier point. J’ai eu un peu peur à un moment, quand je suis arrivé sur le terrain et que j’ai vu tous ces Argentins qui poussaient, qui poussaient. Finalement, je ne me suis pas affolé. Et même à la fin, j’en avais la chair de poule de cette salle, tous ces gens qui m’encourageaient. Cela résonnait énormément, c’était une bonne atmosphère et je me suis vraiment régalé.