Un château en Espagne ?

C'est devenu une habitude, la France est encore au bord du précipice. Battue au premier tour de la Fed Cup en Russie (3-2), l'équipe de France devra jouer, encore une fois, un match de barrages pour éviter de descendre dans le groupe mondial II. Une sorte de deuxième division dans laquelle les Françaises n'ont jamais été reversées depuis la création de la compétition en 1963, mais à laquelle elles tenteront d'échapper pour la cinquième fois en six saisons. Après l'Allemagne en 2010 (victoire 3-2), la Slovaquie en 2009 (victoire 3-2), le Japon en 2008 (victoire 5-0) et la République tchèque en 2006 (3-2), c'est l'Espagne, bien sûr sur terre battue, qui tentera de prendre la place des Bleues dans le groupe mondial principal.

Les Espagnoles, emmenées par Maria Jose Martinez Sanchez, joueront quant à elles pour retourner dans le groupe principal qu'elles ont quitté fin 2009. Ce sera le neuvième affrontement entre les deux pays. Si le score est de parité parfaite (4-4), les Françaises ont remporté les trois dernières confrontations entre 2003 et 2005. Seule absence du côté espagnol, Carla Suarez Navarro. L'ex-22e mondiale (en mai 2009) sera absente en raison d'une opération du coude droit. Côté français, Nicolas Escudé se passera encore et toujours des services de Marion Bartoli, la N.1 française n'ayant pas été retenue en raison de l'incompatibilité de son mode fonctionnement avec celui de la Fédération. Un manque qui risquera de jouer un mauvais tour au capitaine tricolore.

Depuis son arrivée à la tête de l'équipe en 2009, Escudé n'a jamais passé le premier tour de cette compétition. Avec les Bleues, il a échappé de justesse à la relégation à deux reprises : en 2009 face à la Slovaquie grâce à Mauresmo et Dechy, aujourd'hui retraitées, et en 2010 face à l'Allemagne qui menait pourtant 2-1 dimanche après-midi avant que Pauline Parmentier et le duo Cornet/Coin n'apportent les deux derniers points de la rencontre. Presque un miracle. Reconduit pour cette campagne, ainsi que la suivante en 2012, Escudé ne risque pas - a priori - sa place sur ce match-là, mais une rétrogradation en division inférieure serait très mal vue, d'autant que ce serait la première pour l'équipe de France féminine.

Pour éviter ce désastre, le capitaine pourra au moins compter sur le retour d'Aravane Rezaï. La N.2 française n'est pas dans une spirale positive depuis le début de saison. Entre ses défaites à répétition, le manque d'un entraîneur et des problèmes personnels, la Stéphanoise a du mal à voir 2011 comme un bonne année. Pourtant, c'est sur elle, ainsi que sur Virginie Razzano, que Escudé bâtira son équipe en Espagne. "C’est effectivement une très bonne chose de voir Aravane réintégrer l’équipe. Depuis le début de l’année, ses résultats ne suivent pas forcément, mais c’est compréhensible au vu des épreuves qu’elle a traversées récemment. Désormais, elle s’est remise au boulot, affirme Escudé. "Je l’ai vue et je me suis occupé d’elle pendant le tournoi de Miami. Là-bas, on a passé beaucoup de temps ensemble. Elle va mieux à tous points de vue", tente de se persuader le capitaine. La Française a depuis été battue au 1er tour du tournoi sur terre battue de Marbella par l'Espagnole Estrella Cabeza Candela, 258e mondiale (6-3, 6-0).

Devant le peu de solution qui s'offre à Escudé, Virginie Razzano peut devenir légitimement un "pilier de l'équipe de France". Après deux années d’absence, elle est revenue dans le groupe avec un super état d’esprit et des résultats. Elle le montre depuis l’US Open 2010. C’est la joueuse de l’équipe qui a les meilleurs résultats sur les grands tournois." Eliminée au 2e tour de l'Open d'Australie 2011 par Maria Sharapova, la Dijonnaise a abandonné au 3e tour du tournoi de Miami face à Ana ivanovic en raison d'un problème de courbature à la cuisse gauche et a déclaré forfait pour le tournoi de Marbella. Elle devrait pourtant être alignée en simple à la place d'Alizé Cornet. Vivement critiquée par Escudé, après la défaite face à la Russie, qui avait estimé qu'elle "n'était pas au niveau", la Niçoise a mis les points sur les i avec son capitaine. "On s’est expliqués, j’ai écouté ce qu’elle avait à me dire, elle a également bien écouté ce que j’avais à lui dire de mon côté, a réitéré Escudé. On est tombés d’accord et aujourd’hui l’affaire est close."

Il pourra également compter sur Mathilde Johansson. Revenue à la 70e place mondiale grâce à une finale jouée à Bogota (perdue face à l'Espagnole Lourdes Dominguez Lino, présente à Lérida ce week-end), elle serait davantage pressentie pour jouer en double aux côtés d'Alizé Cornet. "Elle a eu un gros passage à vide, mais s’est remise en question avec son entraîneur. Puis, ils sont repartis de l’avant, ont bien bossé, avec à la clé de supers résultats." Que ce soient Bartoli, Rezaï, Razzano ou Cornet, tous les problèmes semblent résolus. Il ne reste plus que l'alchimie de la saison dernière reprenne.

. FED CUP 2011 - Barrages Groupe Mondial
ESPAGNE - FRANCE à Lérida (terre battue extérieur)
Face-à-face : 4-4

Equipe de France : Aravane Rezaï (24e), Alizé Cornet (67e), Mathilde Johansson (70e) et Virginie Razzano (102e). Pauline Parmentier (127e) sera la 5e joueuse.

Equipe d'Espagne : Maria Jose Martinez Sanchez (33e), Lourdes Dominguez Lino (47e), Anabel Medina Garrigues (62e), Nuria Llagostera Vives (120e)