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"Le tennis ancré aux Jeux"

Eurosport
ParEurosport

Publié 07/08/2008 à 11:00 GMT+2

Chef de délégation française, Georges Goven est persuadé que le tennis a désormais pleinement sa place dans le calendrier des JO. Malgré le forfait de Bartoli et Mauresmo, le capitaine de Fed Cup pense que les Bleues ont une belle carte à jouer avec Corne

GEORGES GOVEN, quel rôle tiendrez-vous pendant les Jeux Olympiques auprès des joueurs français ?
Georges Goven: Je suis le chef de la délégation française de tennis. Je vais donc essayer de donner le bon tempo et de transmettre mon expérience acquise lors des deux dernières éditions. C'est un peu une carte multifonction. Je vais devoir m'occuper de tous les problèmes d'intendance, de logistique et administratifs que nous pourrions rencontrer et également des joueuses en tant qu'entraineur.
Pensez-vous que le tennis a désormais pleinement gagné sa place de sport olympique ?
G.G: Oui, je crois que le tennis est désormais bien ancré dans le calendrier des JO. Après avoir été sport de démonstration, il a su se faire sa place. Tous les meilleurs n'hésitent désormais plus à venir. Même si un tournoi du Grand Chelem demeure l'objectif prioritaire, je pense que les Jeux vont grandir de plus en plus dans l'esprit des joueurs. La preuve, cette année, Nadal, Federer et la plupart de tous les meilleurs ont répondus présents. Federer qui a quasiment tout gagné ne cache pas que les JO demeurent un de ses principaux objectifs.
Comment avez-vous accueilli les défections successives de Marion Bartoli et d'Amélie Mauresmo ?
G.G: Ça me chagrine. Personnellement, je regrette qu'elles ne participent pas à cette grande fête mais je ne veux porter aucun jugement. Je n'ai pas trop à commenter leur décision, elles font ce qu'elles veulent tant qu'elles se désistent suffisamment tôt pour permettre à d'autres d'y aller. Marion est dans sa bulle de fonctionnement et n'a jamais vraiment eu une motivation particulière pour les épreuves par équipe ou pour défendre les couleurs nationales. C'est son mode de fonctionnement, respectons-le.
A la suite du forfait de Marion Bartoli, Alizé Cornet se retrouve en première ligne. Craignez-vous qu'elle ressente une certaine pression ?
G.G: Elle est certes leader du groupe France en raison du désistement de Marion Bartoli mais elle n'est pas du genre à se mettre la pression. Elle aime ce genre de compétition pendant lesquelles elle représente son pays. A 18 ans, elle vient de débuter en Fed Cup, de rentrer dans le Top 20, elle dispute ses premiers Jeux Olympiques… Elle a l'avenir devant elle, donc aucune raison de se mettre la pression.
Quelles sont ses chances de briller à Pékin ?
G.G: Son jeu a pris une toute nouvelle densité cette année, notamment grâce à son travail physique. Entre ses qualités de combattante, ses progrès physiques, une vitesse de déplacement impressionnante et une volonté sans faille, elle a réellement pris une autre dimension. Il lui manque cependant encore un peu plus de qualités dans son jeu offensif, ses volées, de mordant dans ses frappes de balle pour être aussi à l'aise sur surfaces rapides que sur terre battue.
Tatiana Golovin sera-t-elle en mesure de défendre convenablement ses chances ?
G.G: Elle est très motivée mais il va falloir voir si la mécanique tient le coup. Depuis le début de l'année, elle a été largement handicapée par les pépins physiques - problèmes au dos, appendicite, kyste à la hanche… - et n'a quasiment pas joué. Il semblerait cependant qu'elle soit sur la bonne voie. Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs mais elle travaille bien et pour le moment - touchons du bois - tous les signaux sont au vert (Tatiana Golovin est confirmée pour le JO depuis samedi, ndlr).
Il est vrai qu'elle a été largement perturbée par des ennuis physiques depuis plusieurs années. Quelle leçon en a-t-elle retenue ?
G.G: Je crois qu'elle a compris qu'elle avait un don et qu'il ne fallait pas le gâcher. Elle a désormais pris conscience qu'elle devait faire très attention à elle, à son physique, à son alimentation parce qu'à seulement 20 ans, elle a déjà été de nombreuses fois handicapée par de vilaines blessures. Est-elle fragile ? N'a-t-elle pas fait suffisamment attention ? Il y a certainement un peu des deux, mais elle semble réellement avoir pris conscience qu'elle devait faire des efforts sur les étirements, les gainages, les soins, l'alimentation…
Après une saison 2007 très réussie, Virginie Razzano semble plus à la peine cette année...
G.G: Elle a très bien fini l'année 2007 avec une tournée asiatique assez extraordinaire avec deux titres et une finale à la clef. Elle a, il est vrai, un peu plus de mal cette année, notamment en raison de quelques problèmes physiques et d'un zona contracté avant Wimbledon. Son jeu très offensif nécessite une condition physique irréprochable, ce qui n'a pas toujours été le cas.
La surprise vient de la sélection de Pauline Parmentier qui a profité des forfaits de Marion Bartoli et d'Amélie Mauresmo pour gagner sa place...
G.G: Elle est folle de joie. Elle aussi a eu un début de saison difficile. Il a fallu qu'elle digère les bons résultats enregistrés l'année dernière qui lui ont permis de passer de la 170e à la 50e place. Grâce à cette progression, elle s'est retrouvée catapultée dans une nouvelle catégorie de tournois où elle était souvent la moins bien classée. Elle a donc gagné un peu moins, perdu un peu de confiance. C'est un cercle vicieux duquel il n'est pas facile de se sortir. Elle vient peut-être d'y arriver en gagnant un gros tournoi en Autriche qui pourrait la remettre en selle juste au moment des JO. Elle a encore une marge de progression immense. Elle a les moyens de faire quelque chose aux Jeux.
Depuis le départ à la retraite de Justine Hénin, peu de joueuses sortent du lot. Quelles sont selon vous les favorites pour les JO ?
G.G: Contrairement aux hommes où Nadal et Federer semblent réellement un cran au-dessus de tout le monde, chez les femmes, il n'y a pas de joueuses capables, comme Justine Henin, l'année dernière, d'écraser le circuit. Toutes se tiennent très près. Personnellement, je persiste cependant à dire que quand les Williams sont bien, elles sont au-dessus. Si le physique, la motivation sont là, elles jouent mieux que les autres. Pour moi, ce seront les deux joueuses à battre aux JO.
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