Masters 1000 Paris-Bercy : Roger Federer bat Lucas Pouille (6-4, 6-4) en huitièmes de finale

Une grande première sur le central de Bercy. Face à Roger Federer. Cela aurait pu faire deux bonnes raisons de trembler pour le tout jeune Lucas Pouille. Mais du haut de ses 20 ans, le Nordiste a fait son match face à l'homme aux 17 titres en Grand Chelem. Il a joué son jeu sans se laisser intimider et c'est presque une forme de victoire dans ce contexte. Nul doute qu'il conservera un bon souvenir de cette soirée en forme d'apprentissage devant un POPB plein. Malgré la défaite, logique mais tout sauf humiliante, en deux sets pas secs du tout (6-4, 6-4).

"J'étais vraiment tendu avant de rentrer mais j'ai réussi à jouer mon jeu, a expliqué le Français après la rencontre. Forcément on prend conscience que c'est Roger. J'y ai pensé pendant les premières balles de l'échauffement. J'ai passé tellement de temps à le regarder jouer... Je l'ai mérité, j'ai gagné quatre matches pour l'affronter. Le public a été super, j'ai joué mon jeu comme si c'était le premier match sur le numéro un. Le fait de jouer le soir c'est une longue journée d'attente mais pour jouer sur un grand court et devant un public comme ça, ça vaut le coup d'attendre."

Si la soirée de Lucas Pouille a été moins pénible que ce que certains prévoyaient, celle de Roger Federer s'est néanmoins avérée relativement tranquille. Le Bâlois n'a pas trop eu à forcer son talent pour se défaire des griffes du jeune espoir du tennis français. Avec juste ce qu'il fallait de solidité, notamment sur son service où il n'a pas concédé la moindre balle de break de la rencontre, il a juste eu à appuyer quand il le fallait pour signer un petit break dans chaque set. Toujours au même moment, dans le septième jeu. Efficace.

Après avoir battu successivement deux Frenchies ici à Bercy (Jérémy Chardy et, donc, Lucas Pouille) Federer poursuit en tout cas sa formidable série. Gentiment, les compteurs s'affolent. Il affiche désormais 14 succès de rang et n'a plus perdu depuis sa demi-finale à l'US Open contre Marin Cilic. Il reste sur 24 victoires en 25 matches et, depuis Roland-Garros, le Suisse totalise désormais 37 victoires en 40 rencontres, ses seuls accrocs étant survenus en finale de Wimbledon (contre Djokovic) et de Toronto (face à Tsonga), avant son échec devant Cilic à New York.

Pas étonnant après cela qu'il soit toujours en lice pour la place de numéro un mondial en fin de saison, malgré son absence de titre dans les quatre tournois majeurs du circuit. Vendredi, il se verra proposer une opposition sans doute plus coriace en la personne de Milos Raonic, le gros serveur canadien. Dans la course au trône, il aura besoin d'une 15e victoire. Pour Lucas Pouille, de tels sommets sont évidemment encore très loin mais lundi, il pointera à la 133e place mondiale. Son meilleur classement. De quoi lorgner le Top 100 à court terme. Surtout avec ce qu'il a montré cette semaine. Pour lui, il doit y avoir un avant et un après Bercy 2014.