ATP Indian Wells - Qualifié pour le 2e tour, Lucas Pouille ressurgit : "Le niveau est là, j'espère revenir dans les 100"

Lors du dernier US Open, Eurosport avait eu la chance de l'avoir comme consultant de luxe. Mais Lucas Pouille aurait évidemment préféré être sur le court, une blessure au dos l'ayant empêché de surfer sur la vague de sa renaissance aussi réjouissante qu'inattendue lors de la dernière édition de Roland-Garros. Il était alors sorti des qualifications et avait franchi un tour sur la terre battue parisienne. Neuf mois plus tard, alors qu'il est désormais trentenaire, Lucas Pouille continue de s'accrocher et a renoué avec la victoire sur le circuit ATP.

Son satané dos, qui avait encore fait des siennes en finale du Challenger de Nonthaburi en Thaïlande début janvier, le laisse enfin tranquille et le Nordiste en profite pour enchaîner. Malgré sa modeste 273e place mondiale actuelle, il n'a pas hésité à accepter une invitation de dernière minute dans le tableau de qualifications, encaissant remarquablement bien le décalage horaire pour pousser sa chance jusque dans le grand tableau. Et jeudi, il a maîtrisé sans surjouer l'Allemand Daniel Altmaier (6-4, 6-3), qui est aux portes du Top 50.

"Ça me montre que le niveau est là, a-t-il confié à nos confrères de l'Equipe. Dans ma tête, c'est à ça que j'appartiens, c'est là où j'ai envie d'être. Ça me donne beaucoup de confiance, l'envie de travailler encore plus dur et j'espère revenir dans les 100 rapidement." Force est de constater que l'ambition est plus que légitime tant Pouille, quand il peut jouer sans douleur ni appréhension, a conservé les qualités qui lui ont permis de faire partie des dix meilleurs joueurs du monde et de jouer une demi-finale de Grand Chelem (Open d'Australie 2019).

Derrière sa première balle, une formidable rampe de lancement, il a conservé tout son punch et son agressivité et il n'hésite pas à venir conclure au filet. Mais pour exprimer cette puissance et cette explosivité, sa condition physique doit être optimale. C'est justement là où le bât blesse depuis quelques saisons, mais pour se donner une chance d'enchaîner et éviter les rechutes, Pouille a mis en place une routine qui porte ses fruits, du moins en ce moment.

"Ça me coûte dans la rigueur parce que je suis obligé de faire attention à tout. C'est un peu plus long, parfois un peu plus chiant. Quand il me fallait 40 minutes avant pour me préparer, maintenant c'est 1h30. Tous les matins, j'arrive, je prends mon café, derrière je vais faire mon déverrouillage, mon échauffement, je vais sur le court... Mais s'il faut passer par là pour être en bonne santé, gagner des matches et profiter de ces moments-là, je le ferai, c'est sûr", a-t-il encore expliqué.

Profiter du moment, c'est exactement l'idée qui doit guider le Nordiste vendredi lors de son 2e tour, puisqu'il défiera Stefanos Tsitsipas. En trois confrontations, il ne l'a jamais battu ni ne lui a même pris un set. Mais leur dernier duel commence à dater, c'était sur la terre battue de Madrid en 2022, sa dernière apparition précédente en Masters 1000. Il n'y aura donc pas forcément d'ascendant psychologique évident, d'autant que Pouille n'a absolument rien à perdre, alors que le Grec, récemment sorti du Top 10 (11e), continue de chercher un second souffle. L'exploit n'est donc pas à écarter et, quoi qu'il arrive, son tournoi déjà réussi.